PARKER, SNOW, capitaine de navire, homme d’affaires, homme politique, officier de milice, juge et juge de paix, né le 16 mai 1760 à Yarmouth, Massachusetts, aîné des enfants de Benjamin Parker et de Mary Snow ; le 17 juillet 1780, il épousa à Liverpool, Nouvelle-Écosse, Martha Knowles, et ils eurent dix enfants ; décédé le 18 septembre 1843 à ce dernier endroit.

Le père de Snow Parker, marin et marchand de poisson, arriva à Liverpool au tout début de la colonie. La plupart de ses fils, sinon tous les cinq, tirèrent aussi leur subsistance de la mer, mais Snow allait faire une carrière particulièrement remarquable : le commerce, la construction navale et la course feraient de lui un homme riche.

Parker atteignit l’âge adulte pendant la Révolution américaine, à l’époque où les corsaires rebelles croisaient dans les eaux de la Nouvelle-Écosse et faisaient parfois des incursions dans les villages côtiers. Il n’avait que 18 ans lorsqu’un corsaire intercepta le navire sur lequel il voyageait de Halifax à Liverpool. Fait prisonnier, il fut conduit à Port Mouton et relâché après avoir payé une rançon. Simeon Perkins*, éminent marchand de Liverpool et député, a consigné cet incident dans son journal où, à partir de cette date et jusqu’à ce qu’il cesse de le rédiger en avril 1812, il relatera souvent les activités de Parker.

Parker commença sa vie d’homme d’affaires à titre de marchand côtier et fit souvent du transport pour le compte de commerçants bien établis, qui exerçaient ce métier depuis plus longtemps que lui, tel Perkins. En mai 1783, avec son frère Benjamin, il acheta la maison, les lots de grève, les magasins, les quais et autres constructions du marchand Benajah Collins, de Liverpool, pour la somme de £550. Les deux frères prirent alors une part très active dans la pêche au saumon et au maquereau au large de Terre-Neuve ; ils capturaient des centaines de barils de poissons qu’ils vendaient non seulement aux marchands des environs mais dans les ports américains. Le lancement, en septembre 1788, du brigantin de 100 tonneaux l’Union, dont il était propriétaire avec Joseph Barss et Nathan Tupper, en plus d’en être le capitaine, marqua l’entrée de Parker dans le lucratif commerce avec les Antilles. La construction navale devint l’une de ses principales activités. En 1826, au lancement du Mary Parker, bâtiment de 450 tonneaux, il était en mesure d’affirmer avoir construit 46 navires. Certains étaient affectés au commerce le long des côtes de la Nouvelle-Écosse, dans les ports américains de l’Atlantique et du golfe du Mexique, dans les Antilles et même en Europe, tandis que d’autres servaient à la pêche au large des côtes de Terre-Neuve.

Ce sont toutefois les navires bâtis ou équipés pour la course qui permirent à Parker de faire fortune. La déclaration de la guerre avec la France en 1793 et avec les États-Unis en 1812 avait de nouveau fait surgir à la fois la menace des corsaires et la perspective de faire beaucoup d’argent en les finançant. De 1793 à 1815, Liverpool fut le centre d’activité de la course en Nouvelle-Écosse et Parker, le chef de file. Il construisit et posséda des corsaires, il en finança et servit d’agent pour plusieurs ; toutefois, jamais il ne les pilota. La Cour de vice-amirauté de Halifax pouvait reconnaître rapidement la validité des prises, et leurs cargaisons acquises aux enchères à bas prix pouvaient être vendues au détail avec un bon profit. Bien plus, on pouvait acheter, radouber puis utiliser les prises elles-mêmes comme corsaires ou navires marchands.

Ne serait-ce que par le nombre et la diversité de ses activités, Parker fut un entrepreneur remarquable au début des années 1800. Contrairement aux marchands dont toutes les activités se déroulaient sur la terre ferme, comme Perkins et Collins dont il transportait parfois les marchandises dans ses navires, Parker n’était pas un simple commerçant mais également un capitaine. Par ailleurs, comme eux il était à la fois constructeur de navires et, plus important, corsaire. À l’âge d’or de la course, il passait pour l’homme le plus riche de Liverpool. Sa fortune diminua toutefois avec les années, si bien qu’à sa mort il ne valait apparemment pas plus de £1 500.

Parker avait eu son premier contact avec la vie politique en juin 1798 lorsqu’il avait accompagné Perkins à l’ouverture du Parlement et dîné avec Richard John Uniacke*. Procureur général et avocat général de la Cour de vice-amirauté, ce dernier était en mesure d’aider ceux qui espéraient tirer profit de la course. Lorsque James Taylor, qui avait succédé à Perkins à titre de représentant de la circonscription de Queens, mourut en janvier 1801, Parker se présenta à l’élection partielle tenue en mars et fut élu sans opposition. Perkins écrivit alors dans son journal : « M. Parker distribua aux propriétaires fonciers du vin et des spiritueux en abondance avec un goûter froid [...] Le tout se déroula de façon très respectable. » Parker fut député de Queens sans interruption pendant 25 ans. Ce n’est qu’en 1826 qu’il refusa de se représenter, et c’est John Barss* qui le remplaça alors.

En mai 1797, Snow Parker était devenu capitaine dans la milice du comté de Queens. En mai 1810, on l’avait nommé juge de la Cour inférieure des plaids communs du même comté et, en juin 1811, commissaire d’une grammar school sur le point d’être érigée à Liverpool. Il reçut six commissions de juge de paix, la première en juin 1810 et la dernière en décembre 1841 ; il était alors âgé de plus de 80 ans.

Barry Cahill

PANS, Places, Liverpool, R. J. Long, « Annals of Liverpool and Queens County, 1760 to 1867 » (mfm) ; RG 1, 172 : fo 57 ;173 : fos 34, 40–41, 75 ;175 : fo 204.— Simeon Perkins, The diary of Simeon Perlons [...], H. A. Innis et al., édit. (5 vol., Toronto, 1948–1978).— Novascotian, 16 oct. 1843.Epitaphs from the old cemeteries of Liverpool, Nova Scotia, Charles Warman, compil. (Boston, [1910]), 5660.Legislative Assembly of N.S. (Elliott).— Liverpool privateering, 1756–1815, J. E. Mullins, compil., F. S. Morton, édit. (Liverpool, N.-É., 1936), 25 et suivantes.— J. F. More, The history of Queens County, N.S. (Halifax, 1873 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972), 203.

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Barry Cahill, « PARKER, SNOW », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/parker_snow_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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