Titre original :  Alfred Pampalon. This image is available from Bibliothèque et Archives nationales du Québec under the reference number P560,S2,D1,P983.

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PAMPALON, ALFRED, prêtre et rédemptoriste, né le 24 novembre 1867 à Lévis, Québec, fils d’Antoine Pampalon, entrepreneur-maçon, et de Joséphine Dorion ; décédé le 30 septembre 1896 à Sainte-Anne-de-Beaupré, Québec.

N’eût été de la réputation de sainteté qui se répandit après la mort d’Alfred Pampalon et des différents procès en vue de reconnaître l’héroïcité de ses vertus, l’histoire n’aurait sûrement pas retenu son nom.

Après avoir fréquenté l’école primaire pendant deux ans, Pampalon entra au collège de Lévis en 1876 pour y poursuivre des études commerciales. Cinq ans plus tard, après une maladie, il entreprit le cours classique en vue de devenir prêtre. Un peu avant sa rhétorique, il fut atteint d’une pneumonie et, comme l’on craignit pour sa vie, on lui administra l’extrême-onction. À la suite de sa guérison, attribuée à sainte Anne, il entreprit un pèlerinage à pied au sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré en juin 1886. À cette occasion, il demanda au recteur des rédemptoristes, Jean Tielen, la permission d’entrer dans la Congrégation du Très-Saint-Rédempteur, dont faisait déjà partie son frère Pierre.

Le mois suivant, Pampalon s’embarquait pour la Belgique avec quelques compagnons et entrait au noviciat des rédemptoristes à Saint-Trond. Le 8 septembre 1887, il prononçait les vœux perpétuels de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Vu sa santé chancelante, les supérieurs avaient hésité à l’admettre mais sa piété exemplaire eut raison de toutes les objections. Puis ce furent les études philosophiques et théologiques au studendat rédemptoriste de Beau Plateau. Le travail acharné de Pampalon suppléait à ses talents plutôt médiocres. Ordonné prêtre le 4 octobre 1892, il demeura quelque temps à cet endroit. Le 31 août de l’année suivante, on le nomma au monastère de Mons, où il rendit quelques services : il remplaçait les pères absents ou accompagnait de temps à autre ceux qui prêchaient dans les paroisses voisines. D’avril à septembre 1894, il fit son second noviciat à Beau Plateau, ce qui dans la congrégation constituait une préparation en vue de prêcher des missions et des retraites paroissiales.

Entre-temps, la santé de Pampalon déclinait de plus en plus, et le climat de la Belgique ne contribuait pas à la rétablir. Il passa quelques mois à Mons et à Beau Plateau puis ses supérieurs décidèrent de le renvoyer au Canada, en comptant sur l’air du pays natal pour refaire sa santé. Il rentra donc en septembre 1895 et on l’assigna au monastère de Sainte-Anne-de-Beaupré, où il put rendre de menus services : il prêchait à la basilique et confessait les fidèles. Le 5 février 1896, il entra à l’infirmerie pour n’en plus sortir. Sa piété, sa patience et sa résignation émerveillèrent son entourage. Il mourut le 30 septembre à l’âge de 28 ans, vaincu par la tuberculose compliquée d’hydropisie. Quelques heures avant sa mort, à la stupéfaction générale, il avait chanté à haute voix le Magnificat en entier.

Un an après la mort de Pampalon mourait de la même maladie, à Lisieux, en France, celle qui allait devenir sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et dont la vie rappelle quelque peu la sienne. Pampalon s’est comporté de façon tellement effacée que beaucoup s’étonnèrent de l’introduction de sa cause de béatification en 1922, ce qui rejoint le sentiment de plusieurs compagnes de Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Ceux qui ont connu et côtoyé Alfred Pampalon ont été frappés par la façon extraordinaire dont il a accompli des choses ordinaires. Il a donné l’exemple d’une fidélité sans faille aux règles, d’une patience admirable dans les épreuves et d’une grande piété envers Dieu et la Vierge Marie. Il reste à l’Église catholique, par la voix du pape, à se prononcer sur l’héroïcité de ses vertus, étape qui précède la béatification. Les fidèles pour leur part n’ont pas attendu ce jugement pour manifester leur dévotion envers Pampalon. Presque sans interruption depuis sa mort, on attribue des faveurs à son intercession.

Jean-Pierre Asselin

AC, Québec, État civil, Catholiques, Sainte-Anne-de-Beaupré, 2 oct. 1896.— ANQ-Q, CE1-100, 24 nov. 1867.— Arch. des Pères rédemptoristes (Sainte-Anne-de-Beaupré), M13, PA(A1).— L’Événement, 30 sept. 1896.— Allaire, Dictionnaire.— Le Jeune, Dictionnaire, 2.— Beatificationis et canonizationis servi dei Alfredi Pampalon [...] positio super virtutibus (Rome, 1981).— J.-P. Asselin, les Rédemptoristes au Canada ; implantation à Sainte-Anne-de-Beaupré, 1878–1911 (Montréal, 1981).— Pierre Pampalon, Une fleur canadienne dans l’institut de Saint-Alphonse, ou Notice biographique du R.P. Alfred Pampalon (Montréal, 1902).

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Jean-Pierre Asselin, « PAMPALON, ALFRED », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/pampalon_alfred_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    28 novembre 2024