OLAND, JOHN CULVERWELL, brasseur, homme d’affaires et homme politique, né le 17 décembre 1849 à Trowbridge, Angleterre, fils de John James Dunn Oland et de Susannah Woodhouse Culverwell ; le 13 décembre 1876, il épousa à Weymouth, Nouvelle-Écosse, Sarah Ann Ruggles (décédée le 27 février 1915), et ils eurent six enfants, puis le 28 septembre 1917, à Halifax, Emma Mary Ryan, veuve de Thomas W. Casey, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 20 juillet 1937 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.
La famille Oland immigra en Nouvelle-Écosse au milieu des années 1860. John James Dunn Oland, fils de solicitor, n’avait pas réussi à se faire une place dans le monde, même s’il avait épousé une femme de la petite gentry, condition sociale supérieure à la sienne. Apparemment touche-à-tout, il avait très récemment tenté de devenir gentleman-farmer quand, en 1862, il quitta l’Angleterre pour s’établir à Truro, en Nouvelle-Écosse. Il y travailla pour le Nova Scotia Railway et obtint ensuite un poste au département des Terres de la couronne, à Halifax. Enfin, en 1867, avec l’aide financière d’autres associés, il fonda à Dartmouth une brasserie appelée John Oland and Company.
Deux ans auparavant, Oland était retourné en Angleterre pour ramener sa femme et leurs sept enfants survivants, dont John Culverwell. Âgé de près de 18 ans à la fondation de la brasserie, ce dernier vit sa carrière toute tracée par l’accord de partenariat selon lequel les trois fils Oland alors en âge de travailler trouveraient un emploi dans l’entreprise. Après la mort de son père, en 1870, John prit en main la gestion de la brasserie. Trois ans plus tard, George Fraser, ancien directeur de la brasserie d’Alexander Keith*, John Culverwell Oland, son frère cadet Conrad George et William Lowe, épicier, formèrent un nouveau partenariat, la Fraser, Oland, and Company. En reconnaissance de l’importante présence militaire à Halifax, l’entreprise s’annonçait comme l’« Army and Navy Brewery ». En 1877, après que la mère de John, Susannah Woodhouse Culverwell, alors veuve, eut reçu, dit-on, un héritage de parents en Angleterre, elle acheta les actions de George Fraser, et la firme prit le nom de S. Oland, Sons, and Company. À cette époque, la société possédait déjà un bureau et des chambres fortes à Halifax, ainsi que des installations de production à Dartmouth. Un incendie rasa la brasserie ainsi que la maison de John le 6 août 1878, mais on érigea bientôt un nouveau bâtiment de briques, et l’entreprise se redressa entièrement en un an et demi.
Dès 1879, Oland tenta aussi sa chance en politique municipale en occupant un poste de conseiller à Dartmouth. De 1892 à 1894, il serait maire de la ville. Il fut le seul membre de la famille à accéder à la fonction publique jusqu’à ce que son petit-neveu, Victor de Bedia Oland, soit nommé lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse en 1968. Franc-maçon, membre de la St George’s Society et capitaine de la No. 4 Battery de la 1st Halifax Garrison Artillery Brigade, John était également membre actif de la Christ Church (église anglicane), à Dartmouth, dont il était conseiller paroissial et marguillier. Ses intérêts commerciaux ne se limitaient pas à la brasserie. En 1891, il faisait partie des promoteurs et des administrateurs de la McDougall Distilling Company Limited.
En général, Oland se préoccupait davantage de la production et de l’innovation technologique que de la mise en marché et de l’aspect entrepreneurial de l’industrie brassicole. En 1893, son frère cadet, George Woodhouse Culverwell, et lui, en collaboration avec le marchand John H. Bauld, beau-père de George, constituèrent en société l’entreprise familiale des Oland par charte législative sous le nom de Maritime Brewing and Malting Company Limited. John en devint président, et George vice-président et administrateur délégué. Deux ans plus tard, un consortium anglais, la Halifax Breweries Limited, fusionna quatre brasseries de Halifax et une autre de Charlottetown. Les Oland vendirent leurs intérêts à la nouvelle société, mais devinrent actionnaires en guise de compensation ; John fut nommé directeur. Il exerça ces fonctions jusqu’en 1901, année où, empêché d’entrer en concurrence directe avec son employeur, il partit pour occuper un poste de marchand commissionnaire spécialisé dans les ingrédients, les fournitures et l’équipement de brasserie. Il s’installa ensuite à Sydney. Il y établit une brasserie qui finit par déposer son bilan parce qu’il fut incapable d’obtenir un permis de production du gouvernement fédéral. En 1906–1907, il géra une brasserie à Port of Spain (république de Trinité-et-Tobago). Il passa les quelques années suivantes en Ontario à superviser les activités de la Port Hope Brewing and Malting Company.
En février 1915, la femme d’Oland mourut d’un cancer à Peterborough. John retourna en Nouvelle-Écosse, où il trouva un emploi de gestionnaire et maître brasseur de l’usine située à l’extrémité nord de Halifax, que son frère George avait achetée en 1909. Il se remaria en septembre 1917. Sa femme, Emma Mary Casey, était une riche veuve irlandaise catholique. En décembre de cette année-là, son frère Conrad George, maître brasseur travaillant pour le consortium anglais à l’ancienne usine de la famille, périt dans l’explosion de Halifax. John subit de graves blessures, et les installations des Oland furent détruites. Après que George eut acheté la Red Ball Brewery Limited au Nouveau-Brunswick pour remplacer la brasserie perdue lors de l’explosion, John s’installa à Saint-Jean en 1918 à titre de maître brasseur. Il prit sa retraite en 1931, mais resta dans la ville, subsistant grâce à une pension mensuelle.
John Culverwell Oland avait toujours été le technicien de la famille. Il incombait à son frère George, qui avait l’esprit d’entreprise, de diriger la société, ce qu’il fit avec un succès spectaculaire. Survivant de quatre ans à son frère cadet, John vécut assez longtemps pour voir la famille et l’entreprise Oland se diviser en deux branches ennemies, l’une établie à Saint-Jean et l’autre à Halifax, mais il ne joua aucun rôle dans la genèse du conflit ni dans son dénouement.
John Culverwell Oland n’a laissé aucun testament ni de dossier de règlement de succession. Les quelques papiers personnels qui ont subsisté sont en possession de Jennifer Paterson, de Chester, N.-É., arrière-petite-fille de George Woodhouse Culverwell Oland et historienne archiviste non officielle de la famille Oland. Des dossiers de l’entreprise familiale à l’époque de John sont déposés aux DUA, dans l’Oland and Son and Affiliated Companies fonds (MS-4-135).
Acadian Recorder (Halifax), 7 août 1878.— Dartmouth Patriot (Dartmouth, N.-É.), 1901–1937.— Evening Times-Globe (Saint-Jean, N.-B.), 1918–1937.— Morning Chronicle (Halifax), 7 févr. 1877.— M. J. Bellamy, « The Canadian brewing industry’s response to Prohibition, 1874–1920 », Brewery Hist. (Longfield, Angleterre), 132 (2009) : 2–17.— Canada, Commission royale d’enquête sur le commerce de l’alcool au Canada, Minutes of evidence (6 vol., Ottawa, 1893–1895), 1–5.— Jan Forster, « The Maritime Olands », Chatelaine (Toronto), 47 (1974), no 5 : 40–41, 52–54, 56, 58 ; no 6 : 30–31, 48–50, 52–53 ; no 7 : 28–29, 48–51.— G. B. Haliburton, What’s brewing : Oland, 1867–1971, a history (Tantallon, N.-É., 1994).— Craig Heron, Booze : a distilled history (Toronto, 2003).— K. L. Johnston, « The Halifax drink trade, 1870–1895 » (travail de b.a., Dalhousie Univ., Halifax, 1977).— Harvey Sawler, Last Canadian beer : the Moosehead story (Halifax, 2008).— A. W. Sneath, Brewed in Canada : the untold story of Canada’s 350-year-old brewing industry (Toronto, 2001).
Barry Cahill, « OLAND, JOHN CULVERWELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/oland_john_culverwell_16F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2017 |
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Date de consultation: | 28 novembre 2024 |