NUTT, JOHN, pirate de Terre-Neuve ; circa 1620–1632.
Nutt, originaire de Lympstone, dans le Devonshire, canonnier à bord d’un vaisseau de Dartmouth, se rendit en 1620 à Terre-Neuve où, en compagnie d’autres marins, il s’empara d’un navire français pour s’adonner à la piraterie. Ensemble, ils capturèrent ensuite un grand vaisseau de Plymouth, puis un bâtiment flamand de 200 tonneaux. Après avoir pillé la flotte de pêche, Nutt fit voile pour l’Angleterre.
Pour un pirate, il semble avoir été bien humain il avait femme et enfants à Torbay ; il versait régulièrement à son équipage des gages substantiels ; et, quand Sir John Eliot, vice-amiral du Devonshire, reçut l’ordre royal de forcer les matelots à s’enrôler dans la marine, Nutt s’empressa de les prévenir ; ils s’enfuirent par centaines à Terre-Neuve.
Nutt en était à sa troisième année de piraterie lorsque, de son vaisseau de guerre ancré à Torbay, il écrivit en mai 1623 à Eliot, qui avait reçu l’ordre de l’arrêter, lui offrant £300 en échange de son pardon. Nutt accepta par la suite de verser £500 ; toutefois, quand il mit pied à terre, le temps de l’amnistie était écoulé et Eliot l’arrêta. Il se disposait à le faire pendre, quand Sir George Calvert, plus tard Lord Baltimore, intervint. Une lettre du mois d’août, écrite par Calvert secrétaire d’État, révèle qu’il avait fait grâce un fois à Nutt et qu’il était prêt à le faire encore, « en quoi je n’ai d’autre but que d’être reconnaissant envers un pauvre homme qui s’était montré disposé à me rendre service, à moi et à mes associés, dans une plantation que nous avions créée à Terre-Neuve ; il nous défendit contre d’autres qui, au début de cette entreprise, auraient pu nous faire tort ». Outre le pardon, Nutt reçut £100 à titre de compensation et Eliot fut jeté en prison !
Une fois gracié, en 1623, John Nutt semble s’être soumis à la loi. Capitaine de divers vaisseaux, il reçut des lettres de marque durant la guerre contre la France. Cependant, en 1632, il persistait quelque doute quant à la force de son aversion pour la piraterie : lorsque, cette année-là, le roi fit grâce à son frère, Robert Nutt, et chargea les capitaines Thomas Ketelby et John Nutt de lui apporter le pardon, on exprima la crainte que John ne profitât de l’occasion pour se joindre à son frère.
PRO, CSP, Dom., 1619–23 ; 1623–25 ; 1628–29 1629–31 ; 1631–33.— John Forster, Sir John Eliot : a biography (2nd ed., 2 vol., London, 1872), I : 24–43.
Thomas Dunbabin, « NUTT, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/nutt_john_1F.html.
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Auteur de l'article: | Thomas Dunbabin |
Titre de l'article: | NUTT, JOHN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
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