NOYROT, PHILIBERT, jésuite, né près d’Autun (France) en octobre 1592, noyé dans un naufrage, près du détroit de Canseau, le 24 août 1629.
Philibert Noyrot entra dans la Compagnie de Jésus à Paris le 16 octobre 1617 et, après ses études théologiques à Bourges, il y fut nommé trésorier du collège. Durant son séjour à Bourges, il se fit une renommée par ses leçons de catéchisme aux enfants et aux pauvres ; on le surnommait le « Père des petits ». En 1624, il devint Confesseur de Henri de Lévis, duc de Ventadour, qui, sur ses conseils, acheta l’année suivante la vice-royauté de la Nouvelle-France et demanda aux Récollets du Canada de s’associer les Jésuites dans leur travail missionnaire.
En 1626, le père Noyrot partit lui-même pour Québec où il arriva en juillet avec 20 ouvriers prêts à construire une résidence pour les Jésuites. Mais son supérieur, le père Charles Lalemant, le renvoya aussitôt à Paris pour s’occuper de la révocation du monopole que détenaient les huguenots de la Compagnie de Montmorency. Le père Noyrot eut donc une audience avec Richelieu et, grâce à l’entremise de son ancien pénitent, le duc de Ventadour, il obtint du cardinal la révocation de l’édit de Nantes pour la Nouvelle-France (1627) lors de la fondation de la Compagnie des Cent-Associés. Ce serait encore à la suggestion du père Noyrot que Ventadour se serait démis de sa charge vice-royale et qu’Antoinette de Pons, marquise de Guercheville, aurait cédé ses droits sur l’Acadie.
En 1627, le père Noyrot s’occupa de faire envoyer au Canada une cargaison de vivres, mais sa tentative échoua lorsque le navire fut saisi à Honfleur par Guillaume de Caën et Raymond de La Ralde. En 1628, Noyrot équipa lui-même un autre navire avec suffisamment de provisions pour secourir les missions durant un an et quitta La Rochelle avec l’expédition de Roquemont. Quand les Kirke les arrêtèrent dans le golfe du Saint-Laurent en faisant prisonnier Roquemont, le père Noyrot réussit à s’échapper et à reconduire son navire en France. Il repartit une troisième fois en 1629 dans un convoi de quatre vaisseaux et une barque, commandé par le capitaine Charles Daniel. Mais une violente tempête près de l’île du Cap-Breton fit sombrer le navire qu’il avait lui-même frété et le père Noyrot se noya avec 14 membres de son équipage.
Selon ses contemporains, le père Noyrot était un homme infatigable et d’un solide bon sens, même s’il s’exprimait avec embarras.
ACSM, biographie manuscrite rédigée d’après de vieux catalogues jésuites ; Étude sur les Relations des Jésuites, par Félix Martin (V. aussi la copie des ASQ, MSS, 43, pp. 141–156) ; deux articles inédits : Lucien Campeau, Les Récollets ont-ils appelé les Jésuites ?, et Euclide Gervais, Le Père Philibert Noyrot.— Champlain, Œuvres (Laverdière), II : 1 107s. et passim.— JR (Thwaites), IV : 267 ; LXXI : 138.— Sixte Le Tac, Histoire chronologique de la Nouvelle France ou Canada, depuis sa découverte (mil cinq cents quatre) jusques en l’an mil six cents trente deux, éd. Eugène Réveillaud (Paris, 1888).— Sagard, Histoire du Canada (Tross).— Lanctot, Histoire du Canada, I : 174.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle, I : 145.— Jésuites de la N.-F. (Roustang).
J. Monet, « NOYROT, PHILIBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/noyrot_philibert_1F.html.
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Auteur de l'article: | J. Monet |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
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