NORRIS, sir JOHN, officier de marine, né en 1670 ou 1671, décédé le 13 ou le 14 juin 1749, probablement à Hemsted Park, Kent, Angleterre.
On ne sait rien des antécédents de John Norris ; il se peut qu’il ait été d’origine irlandaise. Il entra dans la marine royale en 1680 comme ordonnance d’un capitaine, et en août 1689 il était lieutenant sur l’Edgar commandé par l’amiral sir Cloudesley Shovell qui était son protecteur depuis plusieurs années et avec lequel il s’était lié d’une solide amitié. Il fut nommé capitaine de vaisseau en 1690, et en mai 1692 il participait au combat de la Hougue au large de la pointe de Barfleur (dép. de la Manche, France).
En avril 1697, Norris, alors commandant du Monk, fut nommé commandant en chef à Terre-Neuve et commodore d’une petite escadre qui avait pour mission d’amener d’Angleterre le régiment du colonel John Gibsone* et d’aller reprendre les territoires de Terre-Neuve tombés l’hiver précédent aux mains des forces françaises dirigées par Pierre Le Moyne* d’Iberville et Jacques Testard* de Montigny. En arrivant à St John’s, Norris trouva la ville dévastée et abandonnée par les Français. Il débarqua des marins et des soldats pour réparer les fortifications. En juillet, il fut informé de la présence, au large de Grand-Banc, d’une puissante flotte française commandée par Jean-Bernard-Louis Desjean de Pointis. Il ne demandait pas mieux que d’aller attaquer les Français mais le conseil, au sein duquel se seraient trouvés Gibsone et l’ingénieur Michael Richards*, passa outre à sa volonté et décida de rester sur la défensive. L’inertie de Norris lui valut quelques critiques à son retour en Angleterre, en octobre, mais il fut exonéré de tout blâme.
La paix de Ryswick fut conclue en septembre 1697. Norris prit de nouveau le commandement du convoi de Terre-Neuve en 1698 et fut en mesure d’informer le Board of Trade de la bonne marche des travaux de réfection des fortifications de St John’s et de la reprise rapide qu’il avait constatée dans l’industrie de la pêche. En mai 1699, il épousa Elizabeth Aylmer, fille de l’amiral Matthew Aylmer.
Par la suite, grâce à l’appui de l’amiral Aylmer, la carrière de Norris fut des plus remarquables. Il fut créé chevalier en 1705 et nommé amiral en 1709. « Foul-weather Jack » (Jack gros temps), comme on en était venu à le surnommer, commanda l’escadre de la Baltique en 1715–1716, de 1719 à 1721 et en 1727 ; il se rendit à Saint-Pétersbourg (Leningrad), Russie, en 1717 comme envoyé spécial et il occupa la fonction de lord de l’Amirauté entre 1718 et 1730. En 1735, il commanda une puissante escadre qui se rendait à Lisbonne pour appuyer le Portugal à l’occasion d’un conflit mineur entre ce pays et l’Espagne. Norris commanda à compter de 1739 la flotte de la Manche. En février 1744, quelque temps avant le début des hostilités avec la France, il s’en fut de peu qu’il ne s’emparât de l’escadre de Brest qui s’était mise à l’abri près de Dungeness. Il quitta le service actif en mars, en partie à cause du désappointement que lui avait causé cet échec.
Norris fut membre du parlement de 1708 à 1749, représentant Rye et Portsmouth ; d’une façon générale, il vota contre les mesures gouvernementales. Il eut onze enfants et il semble que cinq d’entre eux aient dépassé le bas âge. Deux fils suivirent ses traces et embrassèrent la carrière navale.
BM, Add. mss, 28 126–28 157 (Norris papers).— PRO, Adm. 2/23.— Gentleman’s Magazine, 1749, p. 284.— In the matter of the boundary between the Dominion of Canada and the colony of Newfoundland in the Labrador peninsula [...] (12vo1., Londres, 1926–1927), IV : 1 800–1 806.— PRO, CSP, Col., 1696–97, 1697–98.— The registers of St Paul’s Church, Covent Garden, London, W. H. Hunt, édit. (5 vol., « Publ. of the Harleian Soc. », [Registers], XXXIII-XXXVII, Londres, 1906–1909), I : 112–181, passim.— Charnock, Biographia navalis, II : 341–362.— DNB.— Sedgwick, History of parliament, II : 298.— D. D. Aldridge, Admiral Sir John Norris 1670 (or 1671)–1749 : his birth and early service, his marriage and his death, Mariner’s Mirror (Cambridge, Angl.), LI (1965) : 173–183.— G. Hinchliffe, Some letters of Sir John Norris, Mariner’s Mirror, LVI (1970) : 77–84.
Michael Godfrey, « NORRIS, sir JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/norris_john_3F.html.
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Année de la publication: | 1974 |
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