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NICKINSON, JOHN, soldat, acteur et directeur de théâtre, né le 2 janvier 1808 à Londres, fils d’un invalide du Chelsea Royal Hospital, décédé le 9 février 1864 à Cincinnati, Ohio. Il épousa en premières noces Ann Talbot et laissa après sa mort sa seconde épouse, un fils et quatre filles : Charlotte* qui épousa le journaliste Daniel Morrison ; Eliza qui épousa le comédien Charles Peters ; Virginia qui épousa l’acteur Owen Marlowe ; et Isabella qui épousa l’acteur Chai-les Melton Walcot, fils.
John Nickinson s’engagea dans l’armée à l’âge de 15 ans comme petit tambour du 24e régiment d’infanterie et il devint sergent en 1825. Il était probablement avec le régiment lorsque celui-ci arriva à Montréal en octobre 1829. Il se joignit à la troupe de théâtre du 24e régiment, les Garrison Amateurs, formée en 1830 pendant que le régiment était en poste à Québec, et en avril 1833 il interpréta le personnage de « Karl » dans The miller and his men et celui de « Caleb Quotem » dans The review. Ce genre de troupe de théâtre était chose courante dans l’armée britannique ; si les distractions s’avéraient rares dans le pays d’affectation, les soldats ne tardaient pas à y remédier. Le régiment retourna à Montréal en 1833, et le 9 avril 1835 Nickinson jouait à nouveau l’un des rôles principaux dans une représentation de The miller and his men ; il joua également dans The Irishman in London. Les deux pièces furent jouées au Theatre Royal, prêté pour cette occasion par John Molson*, et les profits allèrent au « fonds du théâtre ». Le 21 avril, Nickinson était directeur et metteur en scène pour une représentation de bienfaisance au théâtre.
La scène commença alors d’accaparer pleinement la vie de Nickinson. En 1836, il quitta l’armée afin de lui consacrer tout son temps. Il devint membre-de la compagnie de Thomas Ward qui louait le Theatre Royal à Montréal, mais le 7 septembre 1836 une représentation fut donnée à l’occasion de son départ. Peu après il débuta à Albany, New York, et devint membre du South Pearl Street Theatre. Il revint à Montréal en 1841 pour faire partie de la compagnie qui jouait au Theatre Royal et de même pour la saison de 1843 pendant laquelle il fut locataire et directeur du théâtre. Cependant, il repartit une fois encore pour les États-Unis, à càuse sans doute de problèmes financiers, et il se peut qu’il soit allé tout d’abord au Museum d’Utica, New York. En 1848 il fut le premier à jouer le rôle de « Dombey » dans l’adaptation à la scène par John Brougham de Dombey and son, au Burton’s Theatre à New York. Il devint le régisseur de l’Albany Museum en 1849 et il joua par la suite aux théâtres Franklin et Park à New York et fit partie de l’Olympic Theatre de William Mitchell. Lorsque cette dernière compagnie ferma ses portes en 1850, Nickinson commença une tournée aux États-Unis, où il interpréta souvent son rôle bien connu de « Haversack », dans Napoleon’s old guard.
En 1852 Nickinson créa sa propre compagnie qui avait entre autres pour membres William Jermyn Florence (qui devint plus tard un des grands comédiens aux États-Unis), Charles Melton Walcot, fils, et Charles Peters. La compagnie fut invitée par T. P. Besnard à faire une tournée à Montréal, à Québec et à Toronto. Nickinson s’associa avec Besnard en 1852 pour diriger des théâtres à Toronto et à Québec, et en 1853 il devint le locataire unique du Royal Lyceum à Toronto. La première pièce qu’il y joua fut probablement The rough diamond, dont la première représentation eut lieu le 28 mars 1853. Pendant que Nickinson était directeur du théâtre, c’est-à-dire jusqu’en 1858, de nombreux acteurs célèbres de l’époque, comme James William Wallack, père et fils, furent amenés à venir au Lyceum. C’est là que les filles de Nickinson, Charlotte (qui avait joué quelque temps avec son père auparavant à New York) et Isabella, commencèrent leur carrière théâtrale. Le public de Toronto put voir Nickinson interpréter les rôles de « Midas » dans la pièce du même nom, d’ « Aminadab Sleek » dans Serious family, et de « Haversack ». En 1857 Nickinson était également propriétaire et directeur du Theatre Royal à Brantford. Sa compagnie joua aussi régulièrement à Montréal, à Québec, à Kingston et à Hamilton. Pendant son séjour à Toronto, il leva une compagnie de milice formée de fusiliers.
En 1858 Nickinson regagna les États-Unis tout en restant propriétaire du Lyceum de Toronto dont Owen Marlowe devint le directeur. Toutefois, il en redevint le directeur en 1860 lorsqu’il changea le nom du théâtre pour Prince of Wales Theatre. Il retourna aux États-Unis peu de temps après et il était directeur du Pike’s Opera House à Cincinnati lorsqu’il mourut en 1864.
Molson Archives (Montréal), Early theatre in Montreal.— Cincinnati Commercial (Cincinnati, Ohio), 11 févr. 1864.— Boase, Modern English biog., I : 1445s.— T. A. Brown, History of the American stage [...] (New York, 1870), 265s.— Types of Canadian women and of women who have been connected with Canada, H. J. Morgan, édit. (Toronto, 1903).— M. D. Edwards, A stage in our past, English-language theatre in eastern Canada from the 1790s to 1914 ([Toronto], 1968).— Franklin Graham, Histrionic Montreal : annals of the Montreal stage with biographical and critical notices of the plays and players of a century (2e éd., New York et Londres, 1902 ; réimpr., New York, 1969), 83.— J. E. Middleton, Music and the theatre in Canada, Can. and its provinces (Shortt et Doughty), XII : 651–661.— H. P. Phelps, Players of a century : a record of the Albany stage, including notices of prominent actors who have appeared in America (2e éd., Albany, N.Y., 1880 ; réimpr., New York, 1972).— Robertson’s landmarks of Toronto, I : 486–491.— F. N. Walker, Four whistles to wood-up stories of the Northern Railway of Canada (Toronto, 1953).
Murray D. Edwards, « NICKINSON, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/nickinson_john_9F.html.
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Auteur de l'article: | Murray D. Edwards |
Titre de l'article: | NICKINSON, JOHN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |