NAVARRE, ROBERT, notaire et subdélégué de l’intendant, né, dit-on, en 1709 à Villeroy (dép. de Seine-et-Marne, France), le plus jeune fils d’Antoine-Marie-François de Navarre et de Jeanne Plugette (Pluiette) ; il épousa le 10 février 1734 Marie Lothman de Barrois à Détroit, et six de leurs enfants atteignirent l’âge adulte ; décédé le 22 novembre 1791 à Détroit.

Descendant des rois de Navarre, Robert Navarre fait ses études à Paris. On ignore la date de son arrivée au Canada. Dès le 24 novembre 1729, il signe des actes notariés à Détroit et, en 1734, à sa majorité, reçoit sa commission de notaire royal. En 1736, il est nommé receveur des droits du Domaine d’Occident à Détroit, poste qui le rend responsable de la perception des taxes imposées par l’intendant. On lui confie le mandat de subdélégué de l’intendant en 1743 puis de nouveau en 1749. La charge, surtout judiciaire, lui donne pouvoir de s’occuper de questions concernant les individus ou les biens, de choisir les tuteurs à Détroit et de « faire généralement tous autres actes que les juges ordinaires sont en possession de faire, et qui demanderont célérité ». En 1749, Navarre est également nommé garde-magasin au même endroit et, à ce titre, il doit tenir un état des marchandises des magasins royaux. Il est remplacé comme subdélégué de l’intendant par Jean-Marie Landriève Des Bordes en 1752 mais, en 1754, il est nommé de nouveau quand Landriève est rappelé à Québec. Cette fois, Navarre reste en fonction jusqu’en 1759. Durant ses années à Détroit, il se familiarise avec les langues indiennes locales, et, à l’occasion, sert d’interprète.

Quand l’administration britannique s’établit à Détroit en 1760, Navarre demeure notaire. Il se peut qu’il soit l’auteur du « Journal ou dictation d’une conspiration », récit du soulèvement de Pondiac* en 1763, dont se servit Francis Parkman comme base historique pour écrire The conspiracy of Pontiac [...] Vers la fin de sa vie, Navarre vécut à l’ouest du fort sur une terre qui lui avait été concédée en 1747. Il fut enterré à Détroit le 24 novembre 1791.

En collaboration avec l’équipe de la Burton Historical Collection

Il semble que Robert Navarre soit l’auteur du Journal of Pontiac’s conspiracy, 1763, édité par C. M. et M. A. Burton et traduit par R. C. Ford (Détroit, 1912).

DPL, Burton hist. coll., Journal ou dictation d’une conspiration ; Registre des baptêmes, mariages et sépultures de Sainte-Anne (Détroit, Mich.), 2 févr. 1704–30 déc. 1848 (5 vol. en 7, ms copie), I ; II ; Francis Navarre papers, 23 nov. 1791 ; Robert Navarre papers, 7 mai 1734.— APC Report, 1904, app. K, 238.— City of Detroit, Michigan, 1701–1922, C. M. Burton et al., édit. (5 vol., Détroit, 1922), I : 165s.— John Askin papers (Quaife), I : 37.— Navarre, or researches after the descendants of Robert Navarre, whose ancestors are the noble Bourbons of France [...], Christian Denissen, compil. (Détroit, 1897).— Recensement de Détroit, 1779, 581–585.— Christian Denissen, Genealogy of the French families of the Detroit River region, 1701–1911, H. F. Powell, édit. (2 vol., Détroit, 1976).— Massicotte, Répertoire des engagements pour l’Ouest, ANQ Rapport, 1929–1930, 276.— P.-G. Roy, Inv. coll. pièces jud. et not., III : 106, 218, 226 ; Inv. ord. int., II : 165, 197, 208s., 277, 293 ; III : 9, 40, 124, 169s., 185, 211.— Francis Parkman, The conspiracy of Pontiac and the Indian war after the conquest of Canada (2 vol., Boston, 1910).— M. Trudel, L’esclavage au Canada français, 146s.— [P.-]P.-B. Casgrain, Landrieffe, BRH, II (1896) : 45s.