MOSELEY, EBENEZER, constructeur de navires, né apparemment le 14 février 1813 à Dorchester (Boston, Massachusetts), fils de Phineas H. Moseley, constructeur de navires, et de Sally Tilton ; le 16 mai 1840, il épousa à Halifax Anne Jane Cummings (décédée en 1887), et ils eurent au moins six fils et trois filles ; décédé le 18 juin 1903 à Dartmouth, Nouvelle-Écosse.

En 1818, le père d’Ebenezer Moseley installa sa famille à Halifax et se mit à construire des navires à Richmond, au nord de la ville. Au sortir de la Royal Acadian School [V. Walter Bromley*], « Eben » et deux de ses frères entrèrent dans l’entreprise paternelle. Moseley construisit ses premiers bateaux vers 1835 et dessina bon nombre de yachts de course, dont le Sir Peter Halket, qui se classa premier à des régates en août 1836. Lui-même participa à plusieurs compétitions, surtout des courses de baleinières.

À la mort de son père, en 1839, Moseley reprit les affaires de l’entreprise. En 1853 ou 1854, il vendit le chantier au gouvernement provincial, décision qu’il allait regretter, et, en compagnie de son jeune frère Henry, s’embarqua sur un petit bateau dans l’intention de s’établir en Australie. Le mauvais temps les ayant obligés à se réfugier sur la rivière LaHave, Moseley fut impressionné par la qualité du bois de la région. Il s’associa donc à Henry pour construire un chantier à Bridgewater. Le plus célèbre produit de ce chantier fut le trois-mâts barque Stag. Construit en 1854 pour le marchand haligonien John Strachan, il navigua par la suite pour John Esson*. On a souvent dit que ce voilier, qui ne jaugeait que 209 tonneaux, était le plus rapide de la province ; par deux fois, il se serait rendu de Halifax à l’équateur en trois semaines.

En 1864, Moseley perdit son frère Henry. La même année, il s’installa à Dartmouth et ouvrit un chantier au bout de la rue Quarrel (Queen). Il y construisait des bateaux pour les plaisanciers et les marchands. En 1865, il devint membre du Royal Halifax Yacht Club. En 1865 et en 1866, il remporta la coupe du prince de Galles et la coupe Challenge sur un de ses bateaux, le Whisper (qui appartint par la suite à John Taylor Wood). En 1867, la coupe du prince de Galles lui échappa, et il quitta le club après une dispute. Il construisit encore des yachts durant plus de 20 ans. En 1898, un journal affirmait qu’il avait « peut-être fait plus pour les courses et la construction de yachts que quiconque en Nouvelle-Écosse ». Un an avant sa mort, on pouvait encore le voir naviguer sur son yacht personnel dans le port de Halifax.

Pendant les années 1880, Moseley continua de produire en quantité modeste des navires de faible tonnage, dont des vapeurs ; vers 1883, il prit comme associé son neveu Henry, fils de Henry. Toutefois, vers 1895, un incendie détruisit son chantier et endommagea un bateau sur cale. Dès lors, il semble qu’il abandonna le métier, quoiqu’il ait été identifié comme constructeur de navires jusqu’à sa mort ; Henry, lui, continua à construire des bateaux de faibles dimensions au chantier. Peut-être à cause du déclin de l’industrie néo-écossaise des navires de bois, Moseley eut, à compter des années 1870, des intérêts dans la Copper Paint Company de Dartmouth et la société qui lui succéda, la Dominion Copper Paint Company.

Les bateaux de Moseley étaient renommés pour leur vitesse et lui-même était reconnu pour son esprit novateur. Alors que la plupart des constructeurs utilisaient des maquettes montrant une coupe de la coque, il faisait des plans sur papier. En outre, pour mettre au point la forme des coques, il procédait à des essais dans un bassin équipé de poids grâce auxquels il faisait glisser les modèles réduits sur l’eau. Il présenta des prototypes d’embarcation, des plans et des maquettes à plusieurs expositions, dont l’Exposition universelle de Paris en 1867, la Halifax Exhibition de 1868 et la World’s Columbian Exposition de Chicago en 1893, et remporta, aux deux dernières, des prix et des diplômes. Ces maquettes représentaient notamment des goélettes de pêche de type groenlandais, des barges à charbon, un half-clipper à coque mixte et une barque-goélette à hélice pour le commerce avec les Antilles.

Ebenezer Moseley mena une vie active jusque dans sa vieillesse. Il avait plus de 80 ans lorsqu’il dessina les plans d’un pont cantilever qui enjamberait le détroit de Canso et d’un tunnel qui passerait sous l’eau. L’ingénieur de la province, Martin Murphy, lui-même réputé pour les ponts qu’il avait construits, dit beaucoup de bien de celui-là, « sur le tablier duquel il y a[vait] une structure tubulaire où passeraient] des trains ». Le Dartmouth Heritage Museum possède un dessin du tunnel.

Lewis John Payzant

Dalhousie Univ. Arch. (Halifax), N.S. shipping reg.— Dartmouth Heritage Museum (Dartmouth, N.-E.), Town of Dartmouth, assessor’s roll, 1903.— Halifax County Court of Probate (Halifax), Estate papers (mfm aux PANS).—Halifax County Registry of Deeds (Halifax), Deeds, 158 f.437 ; 165 : f.494 ; 172 : ff.521s. ; 189 : f.102 ; 246 f.255 ; 263 : f.126 ; 266 : f.118 (mfm aux PANS).— Lunenburg County Registry of Deeds (Bridgewater, N.-É.), Deeds, 16 : f.167 ; 21 : f.72 (mfm aux PANS).— Maritime Museum of the Atlantic (Halifax), MP400.107 (« Life of Ebenezer Moseley »).— PANS, Churches, Christ Church (Anglican), Dartmouth, RBMS (mfm) ; MG 4, 259, reg. of baptisms, 1842 (mfm) ; MG 100, 193, n° 14 ; RG 32, 153, 16 mai 1840.— Acadian Recorder, 23 mai 1840, 22 juin 1903.— Atlantic Weekly (Dartmouth), 8 avril 1893.— Daily Echo (Halifax), 18, 20 juin 1903.— Dartmouth Patriot, 20 juin 1903.— Evening Mail (Halifax), 4 oct. 1898, 18–19, 22 juin 1903.— Morning Chronicle (Halifax), 14 oct. 1868.—Novascotian, 16 janv., 4 juin 1840.— Presbyterian Witness, 27 juin 1903.— Annuaire, Halifax, 1901–1903.— C. W. Bayer, Christ Church, Dartmouth, Nova Scotia, 1817–1959 (Dartmouth, 1960).— P. R. Blakeley, Glimpses of Halifax, 1867–1900 (Halifax, 1949 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1973).— Nancie Erhard, First in its class : the story of the Royal Nova Scotia Yacht Squadron (Halifax, 1986).— D. C. Harvey, « Genesis of the R.N.S.Y.S. », Dalhousie Rev., 29 (1949–1950) : 21–36.— J. P. Martin, The story of Dartmouth (Dartmouth, 1957 ; réimpr., 1981).— N.-É., Provincial Museum and Science Library, Report (Halifax), 1928–1929.— N.S. vital statistics, 1840–43 (Holder).

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Lewis John Payzant, « MOSELEY, EBENEZER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/moseley_ebenezer_13F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
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