MOREAU, HIPPOLYTE, prêtre séculier, missionnaire, chanoine, vicaire général, né à Saint-Luc-sur-Richelieu le 8 mars 1815, fils de Raphaël Moreau et de Marguerite Tremblay, décédé à Montréal le 30 juillet 1880.

Hippolyte Moreau reçoit son éducation classique au séminaire de Saint-Hyacinthe. C’est là qu’il étudie la théologie, tout en enseignant dans les basses classes, quand, en 1838, Mgr Jean-Jacques Lartigue* le juge digne de succéder au sulpicien Charles-Louis Lefebvre* de Bellefeuille, missionnaire des Indiens des lacs Témiscamingue, Nipissing et Abitibi. Il est immédiatement promu au diaconat et envoyé à la mission du Lac-des-Deux-Montagnes (Oka) pour y étudier l’algonquin sous la direction de Flavien Durocher. Le 16 mars 1839, il reçoit le sacerdoce des mains de Mgr Ignace Bourget*, et retourne à Oka pour y poursuivre l’étude de la langue algonquine. Il entreprend en 1840 son premier voyage comme missionnaire, au Témiscamingue. À partir de 1841, il réside au fort des Allumettes et parcourt la vaste région de l’Outaouais, exerçant son ministère auprès des Indiens et des Blancs dispersés. Il quitte ce poste le 14 septembre 1844 et il est nommé à la cure de Saint-Joseph-de-Soulanges.

Pendant l’épidémie de typhus qui sévit à Montréal en 1847, il se dévoue jusqu’à l’épuisement de ses forces auprès des Irlandais relégués dans des sheds à Pointe-Saint-Charles (Île-de-Montréal) ; il est gravement atteint de la maladie. Le 11 février 1848, il devient curé de Saint-Eustache (comté de Deux-Montagnes), succédant à l’abbé Jacques Paquin. Il s’applique surtout à dispenser l’enseignement religieux parmi les pauvres et les ignorants. Il paie de ses deniers l’achèvement du presbytère et de ses dépendances et, en 1850, il agrandit le couvent des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. Deux ans plus tard, il entreprend des travaux à la voûte de l’église paroissiale.

Il quitte Saint-Eustache en 1853, et devient chanoine titulaire de la cathédrale de Montréal, où il sera archidiacre pendant 20 ans ; en 1873, il est nommé vicaire général, remplaçant Alexis-Frédéric Truteau. Il occupe ce poste jusqu’à sa mort, survenue à l’Hôtel-Dieu de Montréal le 30 juillet 1880, des suites d’une congestion cérébrale qui l’a frappé un mois plus tôt. Son corps fut inhumé dans la cathédrale.

Dans son Mémoire pour servir à l’histoire du chapitre de la cathédrale [...], Mgr Bourget lui rend ce témoignage : « Soit comme archidiacre, soit comme Grand Vicaire, M. Moreau se montra habile, prudent et sage. Sous ce rapport, il rendit de réels services à l’évêque. Les religieuses de l’Hôtel-Dieu n’oublient pas non plus les services qu’il leur a rendus par son habileté et son dévouement à mettre de l’ordre dans la question de leurs biens temporels. » Dans tous les postes qu’il a occupés, Moreau a fait preuve d’un rare dévouement. Il appartient à cette classe de travailleurs discrets dont toutes les institutions, religieuses ou laïques, ont un indispensable besoin pour vivre et se développer.

Léon Pouliot

ACAM, RCD, 94, 95.— Rapport sur les missions du diocèse de Québec, no 4 (janv. 1842) : 67–74 ; no 6 (juill. 1845) : 112–116.— [Ignace Bourget], Mémoire pour servir à l’histoire du chapitre de la cathédrale S. Jacques de Montréal (Montréal, 1882), 180s.— Paroisse de Saint-Eustache, Annuaire de Ville-Marie (Montréal, 1871), 191193.

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Léon Pouliot, « MOREAU, HIPPOLYTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/moreau_hippolyte_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    1 décembre 2024