MOORE, THOMAS, nom de plusieurs capitaines au long cours qui naviguèrent dans la région de la baie d’Hudson entre 1674 et le début du xviiie siècle.
Il y eut un Thomas Moore au service de la Hudson’s Bay Company de 1671 à 1678. D’abord matelot, Moore fut ensuite promu agent. En 1674 il accompagna Charles Bayly* qui partit de la rivière Rupert et se rendit jusqu’au cap Henrietta Maria dans un voyage d’exploration ; c’est probablement au cours de ce voyage qu’il fit un relevé sommaire de la côte ouest de la baie James. Cette carte est la seule qui situe le fort Albany sur l’île Bayly. Moore retourna en Angleterre puis, en 1680, tenta sans succès de se faire rengager.
Il se peut fort bien que ce soit le même Thomas Moore qui, six ans plus tard (1686), entra au service de la Compagnie du Nord. Né vers 1654, ce Thomas Moore était le fils d’Edward Moore, chef canonnier au fort Dover en Angleterre, et de Cécile (Cecilia ?) Richardson. Il abjura la foi anglicane à Québec le 19 mars 1690 et la même année épousa Jeanne Lemelin ; le contrat de mariage est daté du 7 janvier 1690, mais la célébration n’eut lieu que le 6 avril à Saint-Laurent (île d’Orléans), où les époux s’installèrent. Ils eurent six enfants dont le dernier naquit en 1709.
Thomas Moore a probablement conduit des navires à la baie d’Hudson pour Pierre Le Moyne d’Iberville en 1688 et en 1689, soit en qualité de maître, soit en qualité de pilote. En 1706, il commandait la Maria et, en 1707, il était pilote d’un navire corsaire. Plus tard la même année (1707), Guillaume Gaillard l’engagea sur le navire Nostre-Dame-de-Victoire “ pour aller faire flibuste [...] sur et ez environs du Cap Breton, l’isle de Terre Neuve, le grand banc et lieux circonvoisins ». En 1713, il était maître pilote d’un navire qui se rendait au Labrador. Moore a dû mourir entre 1713 et 1724 puisque l’acte de mariage de son fils, Pierre, daté de 1724, indique que le père était décédé.
Un troisième Thomas Moore était second maître du Huband, navire de la Hudson’s Bay Company (capitaine Richard Smithsend*) pour la traversée à la baie d’Hudson. Le Huband resta dans la baie jusqu’à sa capture par Iberville en 1689 ; on ne sait pas si Moore est mort, s’il s’est enfui ou s’il a été fait Prisonnier. À moins d’erreur dans les archives, celui-ci ne peut pas être le Thomas Moore qui entra au service de la Compagnie du Nord.
AJQ, Greffe de François Genaple, 7 janv. 1690 ; Greffe de Louis Chambalon, 6 mai, 7 juill. 1707.— BM, Add. mss 5 027A, f.64 (carte de la baie James par Moore).— Coll. de manuscrits relatifs à la N.-F., II : 452–456.— HBRS, V, VIII (Rich) ; XI (Rich et Johnson).— A. Roy, Inv. greffes not., VII : 67 ; XIX : 204, 218, 244.— Tanguay, Dictionnaire, VI : 79.— P.-G. Roy, Le sieur Thomas Moore, dans Les petites choses de notre histoire, VI : 116–119.— BRH, XXIX (1923) ; XXX (1924) ; XXXI (1925).— G. E. Thorman, An early map of James Bay, Beaver (Winnipeg), outfit 291 (1961) : 18–22.
G. E. Thorman, « MOORE, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/moore_thomas_2F.html.
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Auteur de l'article: | G. E. Thorman |
Titre de l'article: | MOORE, THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |