MONTS, sieur de, ainsi appelé par Marie de l’Incarnation [Guyart], mais également désigné sous les noms de Dumons et de de Mons, commissaire royal en Nouvelle-France (1662).
En 1662, Pierre Boucher* avait rencontré Louis XIV et l’avait entretenu des problèmes et des besoins de la Nouvelle-France. Le roi lui avait promis une aide importante pour l’année suivante ; mais, dès lors, il envoya au Canada une centaine de soldats sous les ordres d’un gentilhomme nommé de Monts.
Le sieur de Monts avait pour mission d’étudier la situation et les besoins de la colonie et d’en faire rapport au roi. Mais de nombreux délais retardèrent le départ des navires jusqu’à la fin de juin, compromettant partiellement la mission du commissaire royal. La traversée fut rude. Elle dura quatre mois, pendant lesquels, au dire de Marie de l’Incarnation, le sieur de Monts fut « fort maltraité » par le capitaine des vaisseaux du roi, sans compter qu’ « il n’avait des vivres que pour deux mois, et [qu’] il en a été quatre en chemin ».
En cours de route, de Monts fit escale à Plaisance (Placentia, T.-N.), dont il prit officiellement possession au nom du roi, y laissant 30 soldats, un ecclésiastique et des vivres pour l’hiver.
Les navires arrivèrent enfin à Tadoussac le 27 octobre. Soldats et colons – ces derniers au nombre de 200 – se rendirent à Québec en barque. Quant à de Monts, qui devait retourner en France avant la fermeture de la navigation, il se hâta de visiter la colonie, observant « les terres, les montagnes, les fleuves, les rivages et leurs avenues ». Il accorda une attention particulière à la ville de Québec, puis se rendit à Trois-Rivières, où, au nom du roi, il installa le nouveau gouverneur, Pierre Boucher. De Monts ne paraît pas avoir visité Montréal. En effet, il ne fut que sept jours dans la colonie. Débarqué à Tadoussac le 27 octobre, il était à Québec le même jour ; il y passa vraisemblablement la journée du 28, ne partant pour Trois-Rivières que le 29. Marie de l’Incarnation dit qu’il mit deux jours à atteindre cette ville (soit le 30 au soir). Or, le 3 novembre, de Monts se rembarquait pour la France. Il n’eut donc pas le temps de se rendre à Montréal. Même s’il n’avait visité – et bien rapidement – qu’une faible partie de la Nouvelle-France, le sieur de Monts s’en retourna néanmoins « bien content », en promettant de revenir « dans huit mois pour continuer les desseins de Sa Majesté », mais déjà convaincu « que l’on peut faire en ce pays un royaume plus grand et plus beau que celui de France ».
De Monts n’est pas revenu en Nouvelle-France. En 1663, c’est un autre commissaire royal, le sieur Gaudais-Dupont, qui fut désigné.
[Marie Guyart de l’Incarnation, Lettres (Richaudeau), II : 223–225, Marie de l’Incarnation à son fils, Québec, 6 nov. 1662.— JJ (Laverdière et Casgrain), 313s.— Lanctot, Histoire du Canada, I : 329.— Parkman (The old regime (25th ed.), 131) attribue à « Dumont » un journal de voyage publié anonymement dans la Relation des Jésuites pour l’année 1663 (JR (Thwaites), XLVIII : 153–179). L’auteur de ce récit affirme qu’il fut un an dans la colonie. Il ne peut donc s’agir de de Monts, qui n’y séjourna que sept jours. a. v.]
André Vachon, « MONTS, sieur de (Dumons, de Mons) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/monts_1F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
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