MOIREAU (Moreau), CLAUDE, récollet, missionnaire au Canada et en Acadie, né vers 1637, décédé à Nemours (Seine-et-Marne), le 14 octobre 1703.

Moireau fit profession religieuse en 1654 et arriva à Québec le 10 septembre 1671, avec le second groupe de récollets qui vint au Canada, après le rétablissement de cet ordre. Quelques mois après son arrivée, il fut nommé à Trois-Rivières, où il exerça les fonctions curiales pendant trois ans. Il connut là la famille de Michel Leneuf de La Vallière père, qu’il allait retrouver à Beaubassin (Chignecto) quelques années plus tard. Il visita aussi quelques postes de la rive sud, dont Nicolet.

Nommé en Acadie en 1675, il y demeura jusqu’en 1686. À son arrivée, l’Acadie ne comptait qu’un seul autre missionnaire, l’abbé Petit, alors curé de Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.) et très âgé. Le père Moireau dut donc desservir tout le Nouveau-Brunswick actuel et le nord de la Nouvelle-Écosse, de la rivière Saint-Jean au bassin des Mines. Son registre de missions, conservé à l’archevêché de Québec, indique les étapes de ses pérégrinations. Il visita les colons français et les Indiens de la rivière Saint-Jean, de Menagoniche à Médoctec. Il s’arrêta à Jemseg qui, à cette époque, jouissait d’une certaine importance, par l’existence d’un fort et d’une petite garnison, commandée par Pierre de Joybert* de Soulanges. Le père Moireau y baptisa plusieurs Indiens et Marie-Anne Denys, fille de Richard Denys* et de sa première épouse, Anne Parabego (Partarabego). Il visita aussi Les Mines (Grand-Pré, N.-É.) et se rendit jusqu’à Gaspé, où il remplaça le père Chrestien Le Clercq en 1680. Dans son apostolat auprès des Micmacs, il utilisait les caractères symboliques inventés par Le Clercq.

Entre ses randonnées, il demeurait habituellement à Beaubassin, dont il devint le premier curé résident. Le seigneur du lieu, Michel Leneuf de La Vallière, concéda aux Récollets, le 2 septembre 1678, un terrain de six arpents de front, sur la rivière Brouillée, pour y construire une chapelle et une résidence. Le père Moireau y fit édifier une petite église, sous le vocable de Notre-Dame-de-Bonsecours. Mgr de Saint-Vallier [La Croix] visita cette modeste église en 1686 et la dit faite « de torchis environné de pierre » et couverte de paille. Mais à cette époque le père Moireau n’y demeurait plus ; il avait été rappelé à Québec, pour devenir le supérieur de sa communauté.

Le père Moireau desservit ensuite Cap-Saint-Ignace et L’Islet, de 1686 à 1688. On le trouve aussi à Pointe-aux-Trembles et à Cap-Santé, en 1690. Par la suite, il retourna en France, où il mourut à Nemours en 1703.

René Baudry

AAQ, Registres d’insinuation A (Acadie), 1678–1686 (copies aux APC, FM 16, B 2, 1, et aux Archives de l’université de Moncton). — Archives des Yvelines (Versailles), H 57. — BN, mss, Fr. 13 875. — Le Clercq, New relation of Gaspesia (Ganong), 132, 150, 314. — Le Tac, Histoire chronologique de la N.-F. (Réveillaud), ne situe pas bien la concession faite par La Vallière aux Récollets à Percé. — Tanguay, Répertoire du clergé, 60. — Jouve, Les Franciscains et le Canada : aux Trois-Rivières, 21–24, 28, 302 — Ganong, Historic sites in New Brunswick, MSRC, 2e sér., V (1899), sect. ii : 315.

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René Baudry, « MOIREAU (Moreau), CLAUDE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/moireau_claude_2F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024