MINNS, WILLIAM, imprimeur et éditeur d’un journal, marchand et fonctionnaire, né vers 1763 à Boston, Massachusetts, fils de William Minns et d’une prénommée Sarah ; le 29 décembre 1798, il épousa à Halifax Sophia Brown, et ils eurent une fille, Sophia Ann ; décédé le 17 janvier 1827 au même endroit.
William Minns était l’un des sept enfants d’un médecin de Boston dont la famille avait émigré de Great Yarmouth, en Angleterre, vers 1735. Lors de l’évacuation de Boston en mars 1776, il se rendit en compagnie de sa sœur Martha à Newport, au Rhode Island, où celle-ci épousa l’imprimeur John Howe. Apparemment, les idées loyalistes de Minns choquèrent son père ; malgré cela, au fil des ans, il maintint des relations avec sa parenté du Massachusetts, et plusieurs de ses nièces de Boston vécurent avec lui à Halifax pendant les années 1810 et au cours de la décennie suivante.
Il semble que c’est au moment où les forces armées britanniques évacuèrent Newport en octobre 1779 que Minns quitta le Rhode Island pour la Nouvelle-Écosse. En 1780, lorsque Howe commença à publier le Halifax Journal, Minns travaillait probablement déjà comme apprenti à l’imprimerie de son beau-frère, à Halifax. Peu après, Minns fonda son propre atelier au coin des rues George et Barrington, où il lança, le 29 avril 1786, le premier numéro du Weekly Chronicle. L’hebdomadaire de Minns reproduisait principalement des nouvelles de source britannique et américaine, comme le faisaient les deux autres journaux de Halifax, le Journal et la Nova-Scotia Gazette, and the Weekly Chronicle d’Anthony Henry*, mais il contenait toutefois des informations régionales plus détaillées que ses concurrents. Le long poème de Joseph Howe*, intitulé Melville Island et publié le 6 janvier 1826, est de loin l’article le plus remarquable qui soit paru dans les colonnes du Weekly Chronicle.
Dès 1810, Minns était un des principaux marchands détaillants de Halifax et il put acheter, rue Barrington, une propriété contiguë à son imprimerie. C’est dans cet atelier que son ami Philip Bowes Vere Broke*, capitaine du Shannon, aurait déclaré : « Eh bien ! Minns, je pars pour Boston [...] défier le Constitution. » Minns lui recommanda alors d’être prudent, vu la rencontre tragique qui était survenue entre la Guerrière et le Constitution en août 1812, mais Broke lui répondit qu’il « se fier[ait] plus à l’abordage qu’au calibre de ses canons ». En fait, l’affrontement entre le Shannon et le Constitution n’eut jamais lieu, mais la frégate britannique fit une autre prise : le 6 juin 1813, elle ramenait le Chesapeake dans le port de Halifax.
Minns ne critiqua jamais le gouvernement ni ne s’engagea dans des débats acrimonieux comme le firent les nouveaux journaux haligoniens des années 1810, l’Acadian Recorder d’Anthony Henry Holland et le Free Press d’Edmund Ward*. Homme plutôt tranquille, il se mêla quand même activement aux affaires de la communauté. Il joua sur la scène du théâtre fondé à Halifax en 1789 et dirigé pendant ses dernières années par Charles Stuart Powell*. En 1817, il fut nommé commissaire du tribunal des petites causes dans le comté de Halifax. Dès la fin de 1826, sa santé se détériora et il vendit le Weekly Chronicle à Joseph Howe, son neveu par alliance. Celui-ci, en société avec James Spike*, prit la direction du journal en 1827 et lui donna le nom d’Acadian, and General Advertiser. Après que Howe eut racheté le Novascotian, or Colonial Herald en décembre 1827, Spike dirigea jusqu’en 1834 l’Acadian, and General Advertiser, qui devint l’organe du parti conservateur.
William Minns mourut peu après d’un « cancer ulcéreux de la gorge », mais il conserva jusqu’à la fin « ses facultés intellectuelles supérieures ». Dans une notice nécrologique, l’Acadian Recorder écrivit au sujet de Minns qu’il fut un « dispensateur de réconfort et de joie ». Sa succession reçut peu de réclamations et l’avenir de sa famille fut bien assuré. Soixante ans plus tard, certains citoyens de Halifax se souvenaient encore de cet homme « plein de dignité, corpulent, portant une perruque poudrée, des hauts-de-chausses en laine peignée et des chaussures à boucles d’argent », qui « fit toujours montre de la courtoisie et de l’honneur d’un gentleman du temps passé ».
PANS, MG 1, 574B.— Acadian Recorder, 20 janv. 1827.— Royal Gazette and the Nova-Scotia Advertiser, 1er janv. 1799.— A calendar of official correspondence and legislative papers, Nova Scotia, 1802–15, Margaret Ells, compil. (Halifax, 1936).— An historical directory of Nova Scotia newspapers and journals before confederation, T. B. Vincent, compil. (Kingston, Ontario, 1977).— Tremaine, Biblio. of Canadian imprints.— Akins, Hist. of Halifax City.— J. M. Beck, Joseph Howe (2 vol., Kingston et Montréal, 1982–1983), 1.— A. [McK.] MacMechan, Old province tales (Toronto, 1924), 188–190.— W. S. MacNutt, The Atlantic provinces : the emergence of colonial society, 1712–1857 (Toronto, 1965).— J. S. Martell, « The press of the Maritime provinces in the 1830’s », CHR, 19 (1938) : 24–49.— J. J. Stewart, « Early journalism in Nova Scotia », N.S. Hist. Soc., Coll., 6 (1888) : 91–122.
George L. Parker, « MINNS, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/minns_william_6F.html.
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Année de la publication: | 1987 |
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