MIGEON DE BRANSSAT, JEAN-BAPTISTE, marchand, commis de la Compagnie des Indes occidentales, procureur fiscal, subdélégué de l’intendant, juge et seigneur, baptisé le 26 novembre 1636 à Moulins, dans le Bourbonnais, fils de Jean Migeon, marchand, et de Marie Desbordes, décédé à Montréal en 1693, où on l’inhuma le 21 août.

Migeon de Branssat semble être venu en Nouvelle-France en 1665 ou peu avant. On le trouve dès lors à Montréal comme marchand. Commis de la Compagnie des Indes l’année suivante, il devint, en 1667, procureur fiscal de la seigneurie de Montréal. Il devait remplir cet office pendant dix ans avec le sieur Jean Gervaise comme substitut.

Le 26 novembre 1665, il épousa à Montréal Catherine Gauchet de Belleville, originaire de Senlis. De famille noble, apparentée à M. Souart, supérieur du séminaire de Saint-Sulpice, elle était venue au pays avec la recrue de 1659. En mai 1664, elle avait reçu la concession d’un arrière-fief, connu plus tard sous le nom de Lagauchetière, où donne encore aujourd’hui une artère de la ville.

Dès décembre 1665, Migeon recevait lui-même la concession d’un arrière-fief, voisin de celui de sa femme. Il s’occupa, entre-temps, de traite des fourrures et fit de nombreuses transactions immobilières.

À l’hiver de 1672, il fit partie, avec Pierre Picoté de Belestre, Jean-Vincent Philippe de Hautmesnil (Hautmesnyl) de Marigny, Charles Le Moyne et Jacques Le Ber*, d’une députation qui voulut faire de déférentes remontrances au gouverneur de Montréal, François-Marie Perrot, au sujet de ses violations des lois sur la traite des pelleteries. Pour cette prétendue insolence, Perrot fit écrouer Migeon qui s’était fait le porte-parole du groupe.

Lors d’une querelle de préséance à l’église paroissiale Notre-Dame, Migeon de Branssat, en 1675, portait les titres de licencié en lois et d’avocat en parlement. En plusieurs autres occasions, cette même qualité lui était attribuée.

Au mois d’août 1677, il succédait à Charles-Joseph d’Ailleboust, juge civil et criminel au bailliage de Montréal, malgré les protestations du fils de d’Ailleboust, qui prétendait à la charge. Son discours d’installation est consigné au registre du bailliage de Montréal.

On a reproché à Migeon de Branssat d’avoir souvent ignoré les édits concernant la traite et les coureurs de bois, alors que ses fonctions mêmes étaient de les faire observer.

Devenu subdélégué de l’intendant Jacques de Meulles* en septembre 1685, il se démit de ses fonctions de juge seigneurial en 1690. Nommé juge royal de Montréal par l’édit du 15 mars 1693 qui créait cette charge, il mourut avant d’en avoir reçu les provisions, au mois d’août suivant. C’est à Charles Juchereau* de Saint-Denys que revint la fonction.

Après 13 ans de veuvage, sa femme se fit religieuse de l’Hôtel-Dieu de Montréal, où l’avait précédée l’une de ses filles. Elle y mourut à 77 ans, en 1721. On a dit qu’elle était passée en Nouvelle-France dans le dessein de se faire religieuse.

Migeon de Branssat et Catherine Gauchet de Belleville eurent au moins six enfants qui parvinrent à l’âge adulte.

Jean-Jacques Lefebvre

Jug. et délib., I : 1 014 ; II : 157, 183, 191, 547–549, 575, 617s., 675s. ; III : 760s., 924s.— Ord. comm. (P.-G. Roy), I : 252–258.— Faillon, Histoire de la colonie française, II : 360s. ; III : 82, 216, 452s.— É.-Z. Massicotte, Les Juges de Montréal sous le Régime français, 1648–1760, BRH, XXVII (1921) : 177–183 ; Migeon de Branssat, BRH, XXI (1915) : 232–235, 303s. ; Les Tribunaux et les Officiers de justice de Montréal sous le Régime français, BRH, XXXVII (1931) : 302–313.— Régis Roy, Migeon de Bransat, BRH, XXVI (1920) : 313–317.

Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales,
Allier (Yzeure, France), « Accès direct à l’état civil en ligne », Moulins, 26 nov. 1636 : archives.allier.fr (consulté le 14 nov. 2018).Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. du Vieux-Montréal, CE601-S51, 26 nov. 1665, 21 août 1693.

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Jean-Jacques Lefebvre, « MIGEON DE BRANSSAT, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/migeon_de_branssat_jean_baptiste_1F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2019
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