MERRITT, NEHEMIAH, homme d’affaires et juge de paix, né le 1er décembre 1770 à Rye, New York, cinquième fils de Thomas Merritt et d’Amy Purdy ; le 29 janvier 1802, il épousa Isabella Milby, de Shelburne, Nouvelle-Écosse ; décédé le 25 mai 1842 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.

Loyalistes de condition modeste, les Merritt quittèrent le comté de Westchester, dans l’état de New York, après la Révolution américaine et se rendirent à Parrtown (Saint-Jean) en 1783. Le jeune Nehemiah accompagnait ses parents et ses frères adultes mais, quelques années après qu’il eut lui-même atteint la majorité, plusieurs membres de sa famille avaient déjà quitté la ville, dont son frère Thomas.

D’abord pêcheur, c’est à ce titre que Merritt devint citoyen de Saint-Jean en 1795. Peu à peu, il cessa d’être détaillant de poisson pour devenir marchand général, et il travailla quelque temps avec un associé nommé Gregory VanHorne. Parvenu à l’âge mûr, il appartenait au cercle le plus select des marchands de la ville. Propriétaire d’un quai dans le port de Saint-Jean (et l’un des premiers marchands autorisés à le prolonger jusque sous le niveau des basses eaux), il prenait part aux diverses activités reliées au transport maritime, ainsi qu’à l’achat et à la vente de navires. En 1820, il fut l’un des 20 hommes qui réclamèrent avec succès la création de la Bank of New Brunswick. Dans les années 1820 et la décennie qui suivit, il participa au commerce du bois, alors en pleine expansion. En 1837, il avait l’un des plus gros comptes personnels de la Bank of New Brunswick. Quatre ans plus tard, son entreprise exploitait quatre navires qui jaugeaient en tout près de 1 600 tonneaux, et le rédacteur en chef du Morning News de Saint-Jean, George Edward Fenety*, la comptait parmi les compagnies qui faisaient la transformation du bois à Carleton (Saint-Jean). Membre des conseils d’administration de la Bank of New Brunswick, de la New Brunswick Fire Insurance Company, de la New Brunswick Mining Company et de la Saint John Mechanics’ Whale Fishing Company, Merritt fut également président de la Saint John Marine Insurance Company. Au moment de sa mort, on le disait l’homme le plus riche de Saint-Jean.

En dépit de son influence dans le milieu des affaires, Merritt n’obtint guère de reconnaissance sociale. En 1829, il faisait encore partie du jury d’accusation, distinction habituellement réservée aux petits marchands en pleine ascension et aux maîtres artisans respectables. Il obtint le poste de maître du port de Saint-Jean la même année, mais ne devint juge de paix du comté et de la ville de Saint-Jean qu’en 1834. Il avait déjà 64 ans lorsqu’il reçut cet honneur fort convoité, signe d’appartenance à la haute bourgeoisie.

Merritt demeura actif bien après avoir dépassé le cap de la vieillesse. En 1835, il fit partie du consortium qui envisageait de construire un pont sur la Saint-Jean, près des chutes Reversing. Cinq ans plus tard, en plein débat tarifaire, avec d’autres marchands, il appuya les meuniers de la colonie. Il mourut à sa résidence de Saint-Jean le 25 mai 1842. Il avait été franc-maçon et membre de l’Église d’Angleterre.

Outre les capitaux considérables qu’il avait injectés dans son entreprise, Nehemiah Merritt laissait une succession estimée à plus de £40 000. Il avait beaucoup investi dans l’achat d’obligations municipales et était, en 1842, le principal créancier particulier de Saint-Jean, qui lui devait plus de £8 000. Le solde de sa succession était surtout constitué de biens immobiliers. Il possédait 12 lots et maisons à Saint-Jean et 17 acres de lotissements de premier ordre dans les environs, 1 100 acres dans la vallée de la Saint-Jean, 800 acres en Nouvelle-Écosse, plus de 3 300 acres dans les comtés de Northumberland et de Norfolk, dans le Haut-Canada, 3 maisons à New York ainsi que des fermes à Niagara Falls, dans l’état de New York, et à Pembroke, dans le Maine. Son testament assurait à sa veuve un intérêt à vie sur la maison familiale plus une rente annuelle de £300. Le reste de sa fortune fut réparti à peu près également entre trois fils et une fille.

Thomas William Acheson

APNB, RG 2, RS8, magistrates, Saint John, 1834 ; RG 4, RS24, S45-P54, S53-P142 ; RG 7, RS71, B6 : 131–143.— Musée du N.-B., Bank of New Brunswick, ledger, 1837–1838 ; Saint John, « Register of voters », 1785–1860.— N.-B., House of Assembly, Journal, 1842, app. : cclvii-cclxxii.— A schedule of the real estate belonging to the mayor, aldermen and commonalty of the City of Saint John [...] January, 1842 (Saint-Jean, N.-B., 1849 ; copie aux APNB).— Morning News (Saint-Jean), 28 avril 1841.— New-Brunswick Courier, 18 mars 1815, 8 avril 1820, 14 mars, 6 juin 1829, 28 mai 1842.— W. F. Bunting, History of St. John’s Lodge, F. & A. M. of Saint John, New Brunswick, together with sketches of all masonic bodies in New Brunswick from A.D. 1784 to A.D. 1894 (Saint-Jean, 1895).

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Thomas William Acheson, « MERRITT, NEHEMIAH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/merritt_nehemiah_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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