MERLAC, ANDRÉ-LOUIS DE, jeune prêtre amené de France par Mgr de Saint-Vallier [La Croix*] en 1688 et dont il fit son grand vicaire ; circa 1667–1698.

Le 9 février 1690, l’évêque nommait Merlac chanoine et grand chantre du chapitre de la cathédrale de Québec. Il avait pour fonctions, selon l’abbé Edmond Langevin, la « haute direction du chant, des cérémonies et de ce qui regarde le culte extérieur ». Les autres chanoines firent aussitôt opposition à sa nomination, et il ne fut installé que le 29 août 1692. Le chapitre avait été institué en 1684 par Mgr de Laval*, et le premier grand chantre fut Jean Dudouyt.

En 1690, Merlac succéda à Louis Ango* Des Maizerets comme aumônier ou supérieur des religieuses hospitalières de l’Hôtel-Dieu. Il ne sut pas s’y faire agréer et il déçut la confiance que l’évêque avait mise en lui. À son départ en 1694, l’auteur des Annales de lHôtel-Dieu de Québec exprima son soulagement et son action de grâces : « nous regardons comme un des plus grands effets de la bonté de Dieu sur nôtre Maison, de nous avoir préservé des mal-heurs ou la corruption de ce mechant prêtre pouvoit entrainer plusieurs de nos Religieuses, qui écoutoient avec simplicité ce qu’il leur disoit pour les séduire et pour les perdre. Ce fût sur la déposition qu’elles firent par écrit des sotises attroces qu’il leur avoit dites, que la Superieure se trouva obligée de demander à Monseigneur l’Evêque qu’il éloignât de cette Communauté cet indigne Ministre. » L’évêque en convint et, le 2 octobre 1694, Merlac quittait le pays pour la France. Joseph de La Colombière* lui succéda comme supérieur des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu la même année.

Glandelet*, syndic du chapitre de Québec et adversaire de Mgr de Saint-Vallier, accusa Merlac de distribuer « certains livres suspects et dangeureux touchant la nouvelle doctrine » (le jansénisme). Il en donna des exemples. On accusa encore Merlac de mettre en doute certains articles de la religion catholique. Une note de la rédaction des Annales dit qu’il est question de Merlac dans une lettre de 1696 de Mgr de Laval à Mgr de Saint-Vallier, où le premier reproche au second d’avoir enlevé aux prêtres du séminaire leurs fonctions spirituelles pour les confier à des prêtres dont Mgr de Saint-Vallier ne pouvait ignorer la très mauvaise vie.

En faisant état de cette critique, il faut tenir compte que le discrédit de Merlac provenait encore de ce que, protégé de Mgr de Saint-Vallier, il fut mêlé aux dissensions qui s’élevèrent de part et d’autre, entre l’évêque, le chapitre et le séminaire de Québec.

En 1698, Merlac vivait encore en France. Il ne revint pas au Canada.

Helmut Kallmann

ASQ, Chapitre, 31, Mémoire de Glandelet, 1690 Prétentions de Mgr de Québec sur le Séminaire je’ Québec [...], 9, 57–59, et passim ; Lettres, O, 23, pp. 13, 19, et passim.— Juchereau, Annales (Jamet).— Jug. et délib., III : 747–749, 754, 756.— Auguste Gosselin, LÉglise du Canada depuis Monseigneur de Laval jusquà la conquête (3 vol., Québec, 1911–14), I : 51, 55, 124 ; Henri de Bernières, premier curé de Québec (« Les Normands au Canada », Québec, 1902), 137–141.— Edmond Langevin, Notice biographique sur François de Laval de Montmorency, 1er évêque de Québec (Montréal, 1874), 193, Notes historiques sur le chapitre de la cathédrale de Québec, 1684–1794.

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Helmut Kallmann, « MERLAC, ANDRÉ-LOUIS DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/merlac_andre_louis_de_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
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