Titre original :  Father Francis McSpiritt.
“From MacDonell to McQuigan” series, Wm. Perkins Bull fonds, Region of Peel Archives.

Provenance : Lien

McSPIRITT, FRANCIS, prêtre catholique, né en mars 1836 dans la paroisse de Templeport, comté de Cavan (république d’Irlande) ; décédé le 14 août 1895 à Wildfield, Ontario.

L’un des quatre enfants d’un cultivateur à bail, Francis McSpiritt reçut sa première instruction au St Augustine’s Seminary, à Cavan. Après avoir séjourné quelque temps à New York, il arriva à Toronto en 1861 et s’inscrivit le 1er novembre au St Michael’s College, où il étudia jusqu’en 1863. Par la suite, il poursuivit ses études au grand séminaire de Montréal jusqu’au 27 janvier 1865. Deux jours plus tard, Mgr John Joseph Lynch* l’ordonna en la cathédrale St Michael de Toronto.

L’abbé McSpiritt passa le reste de sa vie au service du diocèse de Toronto. Nommé d’abord à Wildfield, dans la paroisse de Toronto Gore, il exerça ensuite son ministère successivement dans les paroisses de Caledon, de Niagara Falls et d’Adjala. En 1887, il revint à Wildfield pour y rester jusqu’à sa mort. Tout au long de sa vie sacerdotale, il acquit une réputation de piété et de charité. Confident de l’archevêque Lynch, il fut souvent appelé à réhabiliter des confrères aux prises avec des problèmes de discipline ou d’alcoolisme. McSpiritt se fit également un nom comme « prêtre bâtisseur », car il prit en charge la construction du presbytère de Caledon en 1868 et l’érection de l’église St Patrick à Wildfield, en 1894. Toutefois, sa renommée lui vint surtout de ses dons de guérisseur ; il en avait d’ailleurs l’apparence avec son regard perçant et, sur la tête, un haut-de-forme qui s’ajoutait à ses 5 pieds 8 pouces. Il portait aussi un fouet de boghei qu’il n’hésitait pas à utiliser, lorsqu’il le jugeait à propos, avec les maris qui battaient leur femme ou les jeunes gens insolents.

McSpiritt commença à faire des guérisons presque immédiatement après sa première nomination et, dans chacun des cas, il avait exigé des miraculés un engagement particulier. Les catholiques devaient accomplir quelque devoir religieux, et pour les protestants la contrepartie était habituellement leur conversion au catholicisme. On a raconté à son sujet certaines histoires plutôt macabres. Il aurait, dit-on, guéri de l’épilepsie le fils d’un couple de fermiers contre leur promesse de s’abstenir de viande le vendredi. D’après le folklore local, le couple manqua à sa parole et l’enfant, victime d’une crise en se baignant, périt noyé. La plupart des récits sont cependant beaucoup plus agréables : McSpiritt guérissait aussi bien des gens souffrant de migraines ou de cataractes que des victimes d’accident ou des enfants infirmes.

L’Église ne fit tout d’abord aucun cas des dons de McSpiritt. Vers 1885, cependant, l’archevêque Lynch lui demanda personnellement de mettre fin à ses « démonstrations thaumaturgiques » de crainte d’exposer le catholicisme au ridicule. McSpiritt soutint qu’il était simplement l’instrument de Dieu et qu’il ne maîtrisait pas ses pouvoirs. Malgré l’embarras de la hiérarchie, le peuple, lui, était convaincu ; au début des années 1890, les pèlerinages à Wildfield pour rencontrer McSpiritt étaient chose courante.

On dit que peu de temps avant sa mort Francis McSpiritt fit deux prédictions. Il déclara tout d’abord qu’il ne vivrait pas assez longtemps pour entendre sonner les cloches de la nouvelle église paroissiale, et il annonça qu’après sa mort la terre provenant de l’emplacement de sa tombe, appliquée sur des membres malades, aurait un effet curatif. Malgré les efforts acharnés des ouvriers, ce n’est qu’aux obsèques du prêtre que les cloches retentirent pour la première fois. Après sa mort, les pèlerinages se poursuivirent et, à l’été de 1936, on signalait encore des guérisons obtenues selon la méthode qu’il avait indiquée. Toutefois, on remplaça la pierre sculptée qui avait été érigée sur sa tombe en 1895 par une dalle qui repose discrètement parmi plusieurs autres, sous une rangée de pins.

Gerald J. Stortz

ARCAT, E. J. Kelly, « Biographical notes on clergy » ; L.— UCC-C, Perkins Bull coll.— Catholic Record (London, Ontario), juill.–août 1895.— Catholic Register (Toronto), 14 mars 1894–22 août 1895.— W. P. Bull, From Macdonell to McGuigan : the history of the growth of the Roman Catholic Church in Upper Canada (Toronto, 1939).— G. J. Stortz, « The Catholic priest in rural Ontario, 1850–1900 », Religion and rural Ontario’s past : proceedings of the fifth annual Agricultural History of Ontario Seminar, A. A. Brookes, édit. (Guelph, Ontario, 1980), 32–51.— G. S. Tavender, From this year hence, a history of the township of Toronto Gore, 1818–1967 (Brampton, Ontario, 1967).— Toronto Daily Star, 5 juill. 1936.

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Gerald J. Stortz, « McSPIRITT, FRANCIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcspiritt_francis_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    28 novembre 2024