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McNICOLL, HELEN GALLOWAY, peintre, née le 14 décembre 1879 à Toronto, fille de David McNicoll et d’Emilie Pashley ; décédée célibataire le 27 juin 1915 à Swanage, Angleterre.
Helen Galloway McNicoll se fit connaître par ses toiles exécutées en plein air dans le style impressionniste. Aînée d’une famille de huit enfants, elle était sourde depuis qu’elle avait eu la scarlatine dans son enfance. Vers 1885, après que son père fut devenu agent général auprès des passagers pour la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, les McNicoll quittèrent Toronto pour Montréal. En 1903, David McNicoll devenait le premier vice-président de la société ferroviaire. Helen entreprit alors de sérieuses études artistiques auprès de William Brymner* à l’Association des beaux-arts de Montréal. Sans nul doute, la prédilection de Brymner pour la peinture d’extérieur et l’impressionnisme contribua fortement à faire d’elle une artiste qui, « à la différence du type prédominant de la femme peintre, s’attaquait constamment à de nouveaux problèmes liés à la lumière, au trait et au beau », dirait une nécrologie. Contrairement à sa contemporaine Emily Carr*, elle jouissait de la sécurité financière ; comme on a pu le lire dans une critique, elle « n’était obligée ni de faire des besognes alimentaires ni d’attirer l’attention par des extravagances pour gagner sa vie ». De 1904 à 1906, elle poursuivit ses études à la Slade School of Fine Art de Londres et à St Ives, en Cornouailles, auprès d’Algernon Mayow Talmage. Ensuite, elle eut son propre atelier en France. Selon un journal contemporain de Montréal, elle y travaillait « sans relâche [... et] fai[sait] des excursions à la campagne pour trouver de la matière nouvelle ». En 1908, à l’âge de 28 ans, elle obtint le prix de peinture Jessie Dow ; c’était la première distinction publique qu’elle recevait et c’était la première fois que l’Association des beaux-arts de Montréal décernait ce prix. De retour en Angleterre, elle partagea un atelier et fit des expéditions de peinture dans le Yorkshire et à Londres avec sa grande amie, l’artiste britannique Dorothea Sharp. Membre de la Royal Society of British Artists et vice-présidente de la Society of Women Artists, Dorothea Sharp joua peut-être un rôle dans l’élection de Helen Galloway McNicoll à la Royal Society of British Artists en 1913. La palette claire de Mlle McNicoll et son style pictural étaient trop modernes au gré d’une partie des membres de cette société. « Les plus âgés [...] n’ont pas aimé mes choses », rapporta-t-elle dans une lettre à sa famille. Cependant, un autre membre avait dit : « ce sera dur à avaler pour certains maintenant que [...] [Helen Galloway McNicoll] est élue ». Entre l’année 1913 et sa mort deux ans plus tard, elle exposa 11 tableaux à la Royal Society of British Artists.
En 1914, à l’âge de 34 ans, Helen Galloway McNicoll fut élue membre associée de l’Académie royale des arts du Canada. Durant son séjour en Angleterre et en Europe, elle avait continué de participer aux expositions annuelles de l’Académie royale des arts du Canada et de l’Association des beaux-arts de Montréal. Cette association exposerait ses œuvres à titre posthume en 1922 et en 1925.
Helen Galloway McNicoll mourut du diabète à l’âge de 35 ans ; le Saturday Night et le Becks Weekly déplorèrent sa disparition précoce. Cependant, aucune exposition commémorative n’eut lieu avant la rétrospective tenue pendant une semaine en 1925 au Musée des beaux-arts de Montréal, où l’on put voir 141 tableaux et croquis provenant surtout de la collection de la famille McNicoll. En 1970, le Granite Club of Toronto monta une exposition ; en 1974, la Jerrold Morris Gallery de Toronto présenta 28 œuvres de la succession McNicoll.
Helen Galloway McNicoll peignit surtout des femmes au travail et des scènes d’extérieur où le thème de la mère est très présent ; ses sujets s’inscrivaient dans la tradition des femmes peintres impressionnistes telles Berthe Morisot et Mary Cassatt, sans qu’elle néglige pour autant la « nouvelle femme » de l’époque moderne. Exécutées toutes deux vers 1914, des toiles comme Under the shadow of a tent et Young mother in the shade rendent particulièrement bien l’intimité entre les femmes et le changement qui avait cours dans la représentation de la maternité. Le Family Herald and Weekly Star notait : « son style est ample et simple, et elle suit sans aucune affectation, avec une sincérité absolue, [les préceptes de] l’école moderne qui privilégie les effets du soleil ». Tout comme ses contemporaines Florence Carlyle, Laura Muntz Lyall et Emily Carr, on peut situer Helen Galloway McNicoll parmi les artistes sérieuses dont l’exploration de l’expérience féminine, de la nature et des techniques picturales a été très négligée par l’histoire de l’art canadien.
On trouve des peintures de Helen Galloway McNicoll dans les établissements suivants : Art Gallery of Hamilton (Hamilton, Ontario) : Art Gallery of Nova Scotia (Halifax) ; Beaverbrook Art Gallery (Fredericton) ; Centre de la Confédération galerie d’art et musée (Charlottetown) ; McMichael Canadian Collection (Kleinberg, Ontario) ; Musée des Beaux-Arts de l’Ontario (Toronto) ; Musée des Beaux-Arts de Montréal ; Musée des Beaux-Arts du Canada (Ottawa) ; Robert McLaughlin Gallery (Oshawa, Ontario).
AO, RG 80-2-0-139, n° 39268.— Family Herald and Weekly Star (Montréal), 12 avril 1913.— Académie royale des arts du Canada : exhibitions and members, 1880–1979, E. de R. McMann, compil. (Toronto, 1981).— A dictionary of Canadian artists, C. S. Macdonald, compil. (7 vol. parus, Ottawa, 1967- ).— J. [M.] Gualtieri, « The woman as artist and as subject in Canadian painting (1890–1930) : Florence Carlyle, Laura Muntz Lyall, Helen McNicoll » (mémoire de m.a., Queen’s Univ., Kingston, Ontario, 1989).— Helen McNicoll ; oil painting front the estate, November 16th–30th, 1974, introd. de Joan Murray (catalogue d’exposition, [Jerrold] Morris Gallery, Toronto, [1974]).— Montreal Museum of Fine Arts, formerly Art Association of Montreal : spring exhibitions, 1880–1970, E. de R. McMann, compil. (Toronto, 1988).— Saturday Night, 10 juill. 1915 : 13.
Natalie Luckyj, « McNICOLL, HELEN GALLOWAY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcnicoll_helen_galloway_14F.html.
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Auteur de l'article: | Natalie Luckyj |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |