McMILLAN, JOHN, papetier-libraire, éditeur et fonctionnaire, né le 9 novembre 1833 à Madison, Indiana, enfant unique de James McMillan et de Rachel Griscom Murray ; le 14 avril 1862, il épousa à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, Dorothea Jack, et ils eurent huit enfants ; décédé le 25 mai 1905 au même endroit.
Le grand-père et homonyme de John McMillan, libraire à Belfast, immigra au Nouveau-Brunswick avec sa famille après les guerres napoléoniennes et ouvrit une librairie à Saint-Jean en 1822. Son fils James travailla comme ouvrier imprimeur aux États-Unis à compter de la fin des années 1820 et exploita par la suite une librairie dans l’Indiana, où John naquit et fit ses premières classes. Vers le milieu des années 1840, James McMillan revint à Saint-Jean pour prêter main-forte à son père, mal portant, et à ses frères Alexander et David, un invalide, dans l’entreprise familiale, qui comprenait alors en plus un atelier de reliure et une imprimerie. James et Alexander rebaptisèrent la firme J. and A. McMillan en 1845.
Dès le retour de la famille au Nouveau-Brunswick, John avait été inscrit à la Saint John Grammar School, et après qu’il eut terminé ses études, vers la fin des années 1840, il retourna aux États-Unis, où il entra finalement dans la marine. Il servit deux ou trois ans en qualité de secrétaire du capitaine Samuel Francis Du Pont sur la frégate Minnesota et il était présent, dit-on, quand le commodore Matthew Calbraith Perry ouvrit le Japon au commerce américain en 1853–1854. Après avoir quitté la marine, McMillan revint à Saint-Jean. Il est probable qu’il travailla dans l’entreprise familiale durant quelques années avant d’y devenir officiellement associé en mai 1866. Contrairement à son père, qui avait acquis une vaste expérience dans plusieurs entreprises américaines d’édition et d’imprimerie, il semble que John apprit son métier presque exclusivement de son père.
Dans les années 1850, la J. and A. McMillan était devenue l’une des principales maisons d’édition des Maritimes et, selon l’auteur George L. Parker, entre 1860 environ et 1885, elle avait « la liste de publications la plus importante et la plus remarquable de toutes les maisons d’édition des Maritimes du xixe siècle ». Parmi ces publications se trouvaient divers genres de journaux, des manuels et d’autres ouvrages, comme le Maritime Monthly, magazine littéraire produit en collaboration avec la société A. and W. MacKinlay [V. Andrew MacKinlay*] de Halifax qui parut de 1873 à 1875. Les locaux de la J. and A. McMillan furent détruits par le grand incendie de 1877 et l’entreprise subit probablement un recul. Vers le milieu des années 1880, la situation des McMillan comme éditeurs commença à décliner. L’émigration et le ralentissement de l’immigration avaient freiné la croissance démographique dans la région de Saint-Jean ; le monde de l’édition commençait à se ressentir de l’arrivée des romans à quatre sous et, à l’instar des autres éditeurs des Maritimes, la J. and A. McMillan ne disposait pas d’un vaste marché immédiat où elle aurait pu vendre même une faible quantité d’ouvrages publiés. Enfin, James McMillan, l’imprimeur et l’éditeur le plus chevronné de la firme, avait pris sa retraite au début des années 1880. Même si la maison continua de publier des ouvrages d’intérêt local dans les dernières années du xixe siècle, comme le condensé de William Franklin Bunting* sur la franc-maçonnerie au Nouveau-Brunswick en 1895 et d’autres de James Hannay et de David Russell Jack*, ses activités dans l’édition avaient presque cessé à cette époque. Au xxe siècle, la J. and A. McMillan se contenta de développer son imprimerie et son commerce de fournitures générales de bureau.
Il peut être intéressant de noter que la présence de John McMillan dans le milieu des affaires de Saint-Jean ne commença à se faire sentir qu’après qu’il eut pris la direction de la firme à la suite de la retraite de son père. Élu membre du Bureau de commerce de Saint-Jean en 1878, il y demeura de 1881 à 1895, et fut réélu en 1898. McMillan fut nommé greffier à l’homologation des testaments pour le comté de Saint-Jean en 1894 et il remplit cette fonction jusqu’à sa mort. Il milita aussi au Parti libéral et fut un membre important du Union Club, association d’hommes d’affaires en vue de Saint-Jean.
C’est le fils de John McMillan, Alexander, qui lui succéda à la tête de la J. and A. McMillan après son décès ; ce serait le dernier membre de la famille à gérer la firme. Alexander mourut en 1929, et quand la veuve de John décéda au début des années 1930, les principaux employés de la J. and A. McMillan prirent la direction de l’affaire.
Daily Telegraph (Saint-Jean, N.-B.), 25 mai 1905.— Saint John Globe, 25 mai 1905.— St. John Daily Sun (Saint-Jean), 26 mai 1905.— Canadian biog. dict.— E. W. McGahan, « The port in the city : Saint John, N.B. (1867–1911), and the process of integration » (thèse de ph.d., Univ. of N.B., Fredericton, 1979), 762, 765, 767, 770.— G. L. Parker, The beginnings of the book trade in Canada (Toronto, 1985), 119s.— « The wind [...] the flames [...] and the silver spoon », Canadian Office Products and Stationery (Toronto), sept.–oct. 1972 : 13.
Elizabeth W. McGahan, « McMILLAN, JOHN (1833-1905) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcmillan_john_1833_1905_13F.html.
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Auteur de l'article: | Elizabeth W. McGahan |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
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