McLEOD, DONALD, trafiquant de fourrures et homme d’affaires, né en 1846 à Shawbost, dans l’île Lewis, Écosse ; décédé célibataire le 27 novembre 1894 à Edmonton.

Donald McLeod entra dans la réserve navale britannique vers 1857 et y passa environ quatre ans. Embauché par la Hudson’s Bay Company, il s’embarqua au port écossais de Stromness, probablement à l’été de 1861, et arriva au fort Carlton (Fort Carlton, Saskatchewan) au début de l’année suivante. Il y serait affecté jusqu’en 1869, sauf pour deux années, de 1865 à 1867, qu’il passa au fort Edmonton (Edmonton) et à Rocky Mountain House, poste d’été de l’intérieur. Il semble avoir été particulièrement habile pour s’occuper des convois de marchandises et s’est manifestement gagné l’amitié de Richard Charles Hardisty*, alors chef de poste responsable du district de Saskatchewan, de même que celle d’autres fonctionnaires de la Hudson’s Bay Company qui travaillaient sur la rivière Saskatchewan-du-Nord, où lui-même faisait la traite des fourrures.

Devenu trafiquant indépendant en 1869, McLeod arrondit ses revenus grâce à divers contrats de coupe de bois et de transport. Il continua à entretenir des relations amicales avec les fonctionnaires de la Hudson’s Bay Company. En 1871, il s’installa sur un lot de grève situé sur la rive nord, près de la réserve que la compagnie destinait aux colons qui venaient s’établir au fort Edmonton ; il y construisit une maison, qu’il n’habita cependant pas avant le printemps suivant. En 1871 également, il mit sur pied des services de transport entre Edmonton et la Rivière-Rouge, de même qu’entre Edmonton et le fort Benton (Fort Benton, Montana). Le transport des marchandises s’avéra une affaire lucrative, et il continuerait à s’en occuper jusqu’à sa mort.

McLeod mit à profit ce qu’il avait appris dans le secteur du transport pour lancer d’autres entreprises. Devant le succès que remportait John Norris dans l’importation de bœufs de boucherie des États-Unis, il exploita son propre ranch. Puis il souhaita profiter de la colonisation qui gagnait tout le Nord-Ouest et forma en 1878 une compagnie de sciage de bois avec Hardisty, Norris et un inspecteur de la Police à cheval du Nord-Ouest, Percy Belcher. Comme ils étaient en concurrence directe avec la Hudson’s Bay Company, les trois associés firent passer le directeur de la scierie, Daniel R. Fraser, pour l’un des propriétaires afin de camoufler le conflit d’intérêts dans lequel se trouvait Hardisty. Des contretemps dans le transport des machines par bateau retardèrent la mise en exploitation, mais dès que le matériel arriva en 1881 la scierie prospéra. Elle liquiderait ses affaires au milieu des années 1950.

Probablement au cours de l’été de 1880, McLeod s’associa à l’Alexander Macdonald and Company de Winnipeg, qui misait sur l’augmentation de la spéculation foncière à Edmonton. Il vendit la moitié de sa concession à cette société, qui prit en main la plupart des questions relatives à l’aménagement de la ville projetée, et il se consacra à l’exploitation d’une mine de charbon dans la vallée du ruisseau Whitemud. Cette mine allait être durant quelques années la source de charbon domestique la moins chère à Edmonton. L’expédition de charbon à Calgary s’avéra également une réussite pour McLeod.

Mis à part les contrats qu’il obtint pour la construction du chemin de fer de Calgary à Edmonton entre 1889 et 1891, McLeod n’étendit pas davantage ses entreprises. Le boom de 1880–1882 lui avait apporté la prospérité, et il s’était bien adapté à la période de croissance lente qui avait suivi. Il avait fait ses placements au bon moment, et la plupart devaient être rentables quand la construction du chemin de fer serait certaine. En s’opposant aux propriétaires de la compagnie ferroviaire qui préconisaient un nouvel emplacement pour la future ville, il s’assura que sa propriété conserverait sa valeur.

Les activités de William Humberstone, qui exploitait une mine de charbon sur le lot de grève de McLeod, l’inquiétèrent beaucoup au cours des années 1880. Humberstone tentait de justifier sa position en faisant valoir un titre de propriété revendiqué quelques années auparavant par Edward McGillivray. Après que ce dernier eut refusé d’occuper la concession en 1872, on l’avait partagée entre McLeod et Hardisty. Le surintendant des mines du Manitoba et des Territoires du Nord-Ouest, William Pearce*, régla l’affaire en 1889 en accordant les droits de propriété superficiaires à McLeod et les droits miniers à Humberstone. Cette décision selon laquelle les droits miniers étaient distincts des droits de superficie et réservés à la couronne devait par la suite s’appliquer à tous les titres de propriété reconnus par le Bureau des terres de la Puissance du département de l’Intérieur.

En 1894, Donald McLeod souffrit durant plusieurs semaines d’un abcès intestinal non traité qui devait finalement entraîner la rupture d’une artère, mais il fut néanmoins actif jusqu’à environ cinq jours avant sa mort. Ses obsèques furent celles qui jusque-là avaient attiré le plus de monde à Edmonton, et une notice nécrologique en vers écrite par James Reilly est encore connue de nos jours. Presbytérien modéré, McLeod était considéré par tous comme un homme bon et généreux. Il avait une grande connaissance de la tradition gaélique écossaise et de la littérature anglo-écossaise. Il illustre bien le talent et la ténacité des premiers entrepreneurs d’Edmonton.

John Patrick Day

AN, RG 15, B3, 1757–1758 ; DII, 1, 251, file 31140 ; 273, file 42767, part. i–ii ; 293, file 58998 ; 315, file 70440, part. v ; 336, file 84659 ; 640, file 250498 ; 717, file 377772.— City of Edmonton Arch., Assessment rolls, Public School District n° 7, 1886–1891 ; town of Edmonton, 1891–1895 ; Donald McLeod information files.— Glenbow Arch., M477, 1861–1894.— PAM, MG 1, D7 ; HBCA, B.60/a/29–42 ; B.60/f/1 ; B.60/z/1 ; D.20 ; E.23/1–2.— Canada, Conseil privé, Ordres en conseil, 1889.— Edmonton Bulletin, 1880–1895.

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John Patrick Day, « McLEOD, DONALD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcleod_donald_12F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
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