McLAREN, WILLIAM PATERSON, homme d’affaires et philanthrope, né le 6 mai 1810 à Stirling, Écosse, décédé le 7 mars 1866 à Hamilton, Haut-Canada.

On sait peu de chose des parents et de l’enfance de William Paterson McLaren. Il naquit dans une région d’Écosse d’où sortit, selon l’expression d’un auteur moderne, « un nouveau type d’entrepreneurs capitalistes pleins d’assurance et conscients de former une classe ». McLaren arriva dans le Haut-Canada vers 1829 et, en 1838, on le retrouve établi à Hamilton. Il fut un des premiers marchands en gros à tirer profit de la situation stratégique de Hamilton en tant qu’entrepôt desservant la région péninsulaire. Pour ne citer qu’un exemple, ce n’est pas avant le début des années 40 que s’établit dans cette ville un de ses plus gros compétiteurs, Buchanan, Harris, and Company, et à cette époque McLaren était déjà fortement enraciné dans la localité ; son entreprise était avantageusement située sur la rue Main et il avait épousé Jane Evatt qui était originaire du Haut-Canada. Ils eurent au moins quatre enfants.

Les affaires de McLaren croissaient au rythme de l’expansion de Hamilton. En 1852, il réorganisa sa maison de gros pour y admettre, à titre d’associé en second, Adam Brown, son compatriote et beau-frère. Brown représentait la société pour ce qui était des affaires publiques et politiques tandis que McLaren établissait des liens commerciaux aux ramifications étendues. Après 1845, ce dernier participa à la plupart des entreprises importantes des hommes d’affaires de Hamilton. Il fut l’un des cofondateurs du Board of ‘brade en 1845 et devint son vice-président en 1852 ; il en fut membre tout au long des années 50. Il consacra beaucoup de son temps au développement et au fonctionnement d’établissements financiers tels que la Canada Life Assurance Company, la Western Permanent Building Society et la Deposit and Savings Bank. Bien qu’il ait été administrateur dans d’autres entreprises comme la Hamilton Gas Light Company, McLaren s’intéressait plus particulièrement aux moyens de transport. Il investit dans les bateaux à vapeur du lac Ontario et fut cofondateur et membre du conseil d’administration de la Burlington Bay Dock and Ship Building Company ; cependant, les chemins de fer l’attirèrent tout spécialement. Il fut un associé du Hamilton and Toronto Rail-way peu après sa formation en 1852 et un des premiers commerçants à occuper un poste d’administrateur dans le Great Western ; pendant une courte période des années 50, il fut président de cette compagnie. En 1857, il refusa la présidence du Preston and Berlin Railway mais en demeura l’un des administrateurs. À la même époque, il faisait également partie du conseil d’administration du Hamilton and Port Dover Railway et venait d’abandonner un poste d’administrateur dans le Galt and Guelph Railway.

Le réseau d’affaires tissé par McLaren était renforcé par des liens de famille. Outre le beau-frère associé dans sa maison de gros, un autre de ses beaux-frères, Richard Juson, riche quincaillier en gros et fabricant de clous, était codirecteur avec McLaren de sept de ses entreprises. Frederick W. Gates, beau-père du fils de McLaren, faisait partie du Board of Trade et s’occupait avec McLaren de deux autres affaires. Avec le marchand John Young* et le financier Hugh Cossart Baker, McLaren et ses associés formaient un des clans de l’élite du monde des affaires de Hamilton. Un autre groupe gravitait autour d’Isaac Buchanan* et de Robert William Harris. En plus d’être des rivaux sur le plan du commerce, ces hommes s’affrontèrent souvent sur des questions concernant les chemins de fer. En effet, c’est à cause de Buchanan et de Harris que McLaren fut évincé du conseil d’administration des sociétés ferroviaires Hamilton and Toronto et Great Western.

En dehors de ses activités professionnelles, McLaren s’occupa peu des affaires de la communauté dans laquelle il vivait, et la politique n’avait pas d’attraits pour lui. Il contribua à la fondation d’une bourse d’études, il fit partie du conseil d’administration de l’éphémère Hamilton Ladies College et, avec sa femme, il fonda la McLaren Mission, une école de l’Église presbytérienne libre où on enseignait la Bible. Comme il était d’usage pour les familles financièrement arrivées, il se fit construire une demeure du type manoir qu’il nomma Oakbank et qui était « une maison de pierre de style néo-gothique et néoclassique américain » ; le prince de Galles y logea lors de sa visite à Hamilton en 1861.

Son mauvais état de santé obligea McLaren à se retirer des affaires en 1860. Il n’est pas possible d’établir s’il était, comme le prétend une notice nécrologique, « un des hommes les plus riches du Haut-Canada ». Cependant, sa carrière nous fournit un intéressant aperçu sur l’élite du monde des affaires dans le Haut-Canada : l’étroit réseau des liens de famille et l’orientation des affaires est manifeste, la coexistence de l’humble mission McLaren et de la somptueuse demeure Oakbank reflète fort probablement l’ordre des priorités.

Peter Baskerville

APC, MG 24, B4 ; D16, 14 ; D24, J. H. Greer à Donald Bethune, 1er oct. 1851 ; RG 31, 1851 census, Hamilton, St Lawrence Ward.— HPL, Ferrie papers ; Hamilton biography, William Paterson McLaren ; Index to census and assessment rolls.— Evening Times (Hamilton, Ont.), 8 mars 1866.— Examiner (Toronto), 1845–1855.— Hamilton Gazette (Hamilton, Ont.), 1852–1855.— Hamilton Spectator, 1847–1861, 8 mars 1866.— Canada directory, 1857–1858.— Hamilton directory (Hamilton, Ont.), 1853, 1858.-W. H. Smith, Canada : past, present and future, being a historical, geographical, geological and statistical account of Canada West (2 vol., Toronto, [1851–1852]).— M. F. Campbell, A mountain and a city, the story of Hamilton (Toronto, 1966).— Johnston, Head of the lake (1958).— R. L. Kelley, The transatlantic persuasion : the liberal democratic mind in the age of Gladstone (New York, 1969).

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Peter Baskerville, « McLAREN, WILLIAM PATERSON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mclaren_william_paterson_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    1 décembre 2024