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McKEEVER, ANDREW EDWARD (Hank), caissier de banque et officier d’aviation, né le 21 ou le 28 août 1894 à Listowel, Ontario, fils de William McKeever, épicier et boucher, et de Bella Henderson ; décédé célibataire le 25 décembre 1919 à Toronto.
Après des études à Listowel et à la Central Technical School de Toronto, Andrew Edward McKeever travailla comme caissier de banque jusqu’en 1916. Une certaine confusion entoure sa situation dans les forces armées pendant la Première Guerre mondiale avant qu’il se joigne au Royal Flying Corps. La méprise semble venir du fait que son frère aîné James Campbell entra dans le Royal Flying Corps comme observateur après avoir servi en France dans le Corps expéditionnaire canadien.
En octobre 1915, Andrew Edward McKeever s’enrôla à Toronto comme simple soldat dans une unité de milice, le Queen’s Own Rifles of Canada. Le service à temps partiel dans la milice, qui pour l’essentiel lui laissait la qualité de civil, lui permettait de poser directement sa candidature au Royal Flying Corps. S’il avait appartenu au Corps expéditionnaire canadien, il aurait dû aller sur le front de l’Ouest et aurait eu beaucoup de mal à se faire muter au Royal Flying Corps, sauf s’il avait reçu un brevet d’officier. Il resta dans le Queen’s Own Rifles jusqu’à son admission dans le Royal Flying Corps en novembre 1916. Le 25 du mois, il s’embarqua pour l’Angleterre et, le 5 décembre, il fut nommé lieutenant en second « à titre probatoire » (sous condition d’obtenir son insigne de pilote).
McKeever accéda au grade de lieutenant le 19 avril 1917, après une période d’entraînement, et fut affecté à la 11 Squadron le 16 mai, au moment même où cette escadrille commençait à faire des reconnaissances lointaines avec des avions de chasse Bristol 2A à partir du Hameau, près d’Arras, en France. Par la suite, elle fut postée à Bellevue, près d’Albert, puis à Le Quesnoye, près d’Hesdin. C’était la deuxième escadrille du Royal Flying Corps à être équipée d’avions de chasse Bristol 2A – des Brisfits, comme on disait. Bien piloté, cet appareil maniable se révélait le seul biplace capable de rivaliser avec les monoplaces allemands au combat. Comme le démontra bientôt McKeever, le secret consistait à piloter le Brisfit comme un monoplace et à compter principalement sur sa mitrailleuse – qui était fixe et tirait vers l’avant – au lieu de se servir de l’avion comme d’une plate-forme de tir pour l’observateur placé derrière le pilote.
McKeever acquit à bon droit la réputation d’être le meilleur pilote de biplaces de chasse du Royal Flying Corps pendant la Première Guerre mondiale. Ses collègues pilotes l’appelaient Hawkeye (œil de faucon) parce qu’il repérait les avions de loin ; les médias lui décernèrent le titre de Roi des biplaces à cause des succès que lui et ses observateurs remportèrent. McKeever se vit attribuer ses deux premières victoires le 26 juin et en ajouta 10 autres à son palmarès dans les cinq semaines suivantes. Décoré de la Croix militaire le 17 septembre, il eut droit à une citation pour « sa fougue et sa détermination impressionnantes » et pour sa « bravoure exceptionnelle ». L’attribution des points aux équipages de biplaces présentait cependant des particularités. L’ouvrage le plus sérieux sur le sujet dit : « En général, les victoires revendiquées à la fois par le pilote servant la mitrailleuse avant et le tireur de l’habitacle arrière étaient attribuées au pilote alors qu’on attribuait à l’observateur/tireur seulement le nombre d’avions qu’il avait abattus avec son arme. »
Le 17 octobre 1917, McKeever avait un score personnel de 12 et put ajouter une agrafe à sa Croix militaire ; le 26 octobre, il fut promu capitaine. Bon nombre de Canadiens figuraient à l’effectif de l’escadrille, mais, le plus souvent, l’observateur adjoint à McKeever était un lieutenant en second britannique, L. F. Powell. Le 30 novembre, les deux hommes remplirent ensemble une mission pour laquelle McKeever fut décoré de l’ordre du Service distingué et Powell, de la médaille de Conduite distinguée. Partis seuls faire une reconnaissance derrière les lignes allemandes au cours de l’assaut des Britanniques sur Cambrai, ils rencontrèrent une formation ennemie de deux biplaces et de sept monoplaces. Ils attaquèrent sur-le-champ et chacun d’eux, semble-t-il, abattit deux appareils. Grâce à cette initiative audacieuse, McKeever eut à son palmarès, après cinq mois à peine, 31 appareils ennemis : 18 détruits et 13 forcés à atterrir en catastrophe, dont entre 4 et 7 par ses observateurs.
Renvoyé en Angleterre le 25 janvier 1918, McKeever y fut instructeur jusqu’aux derniers jours de la guerre. Entre-temps, le 8 juillet, l’aviation canadienne avait été mise sur pied ; du 20 au 25 novembre, elle fut mobilisée en Angleterre. Le 22 janvier 1919, après une affectation d’une journée au Western Ontario Regiment du Corps expéditionnaire canadien, McKeever fut prêté à l’aviation canadienne ; il avait temporairement le grade de major. Par la suite, William Avery Bishop* le désigna commandant du 1 Squadron. Malgré les efforts de McKeever et d’autres pour donner une organisation stable à l’aviation canadienne, celle-ci n’eut jamais des assises solides et, à la fin de mai 1919, le cabinet fédéral du Canada opta pour sa dissolution. En temps de paix, le gouvernement ne voulait tout simplement pas assumer le coût d’une force aérienne organisée pour la guerre, même si cette force était de dimensions modestes. Certains officiers choisirent de se joindre à la Royal Air Force, d’autres abandonnèrent l’uniforme. L’affectation de McKeever se termina le 16 août et il retourna à Listowel en vue de faire carrière dans l’aviation civile.
Le 3 septembre, peu après avoir été nommé directeur général de l’aérodrome de Mineola, dans l’État de New York, Andrew Edward McKeever se cassa une jambe dans un accident d’automobile près de Mitchell, en Ontario. Mal réduite à Stratford, la fracture fut réduite de nouveau le 22 décembre au Toronto General Hospital, mais des complications survinrent, et McKeever mourut d’une thrombose cérébrale le jour de Noël. Âgé de 25 ans, il laissait dans le deuil ses parents, deux sœurs et quatre frères. On l’inhuma à Listowel.
AN, RG 150, Acc. 1992–93/166.— AO, RG 22-267, n° 7822 ; RG 80-2-0-402, n° 25554 ; RG 80-8-0-703, n° 7104.— Canada, ministère de la Défense nationale, Quartier général de la défense nationale, Direction du service hist. (Ottawa), Biog. file ; Card index of Canadians in the British flying services, 1914–1919 ; « Sketch histories of RFC, RANS and RAF squadrons during the First World War ».— Banner (Listowel, Ontario), 21 oct. 1987.— Above the trenches : a complete record of the fighter aces and units of the British empire air forces, 1915–1920, Christopher Shores et al., compil. (Londres, 1990).— Ronald Dodds, The brave young wings (Stittsville, Ontario, 1980).— London Gazette, 17 sept., 27 oct. 1917, 4 févr., 5 juill. 1918.— Histoire officielle de l’Aviation royale du Canada (3 vol. parus, Ottawa, 1982– ), 1, (S. F. Wise, les Aviateurs canadiens dans la Première Guerre mondiale, 1982).
Brereton Greenhous, « McKEEVER, ANDREW EDWARD (Hank) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mckeever_andrew_edward_14F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 2 décembre 2024 |