Titre original :  James McIntyre

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McINTYRE, JAMES, ébéniste, entrepreneur de pompes funèbres et poète, baptisé le 25 mai 1828 à Forres, Écosse, fils de Peter Mackintyre et de Primrose Simpson ; le 12 février 1855, il épousa à Ingersoll, Haut-Canada, Euphemia Frazer, et ils eurent une fille et un fils, puis le 12 mai 1887, Mme Belinda Walker ; décédé le 31 mars 1906 à Ingersoll.

James McIntyre immigra dans le Haut-Canada en 1841. D’abord garçon de ferme, il fit ensuite son apprentissage à St Catharines chez un oncle marchand de meubles et entrepreneur de pompes funèbres, puis exerça ce dernier métier à Thorold. Il s’installa à Ingersoll en 1854 et s’y établit l’année suivante comme ébéniste et entrepreneur de pompes funèbres ; il fabriquait et vendait des pianos, des pianolas, des meubles et des cercueils. Au début, son entreprise prospéra ; elle échappa même aux incendies qui ravagèrent Ingersoll en 1872 et en 1874. Pourtant, le malheur finit par le frapper. Sa première femme mourut, on ne sait au juste quand, mais avant 1876, année de la mort de son fils. Il subit aussi des revers financiers. Il forma une association qui se solda par une faillite dans les années 1870. En avril 1891, une inondation détruisit le bâtiment où se trouvait son commerce et emporta son stock de meubles, ce qui lui infligea des pertes de 2 500 $. En 1903, ses beaux-fils George T. et Alonzo B. Walker reprirent son affaire ; elle était toujours en activité en 1918, sous la raison sociale de McIntyre House Furnishing Company.

Dès le début des années 1860, McIntyre fut, à titre de poète, un des fleurons de la société littéraire d’Ingersoll, plus tard l’Institut des artisans, où il joua un rôle important. Il consacrait une bonne part de ses loisirs aux affaires municipales d’Ingersoll, à la franc-maçonnerie et à l’Independent Order of Odd Fellows, ainsi qu’à la section du Parti réformiste du comté d’Oxford. Il séjourna en Écosse en 1884 et en 1889.

On invitait souvent McIntyre à lire des vers à des manifestations locales, et il envoya des exemplaires de ses poèmes à des figures littéraires, tels Susanna Moodie [Strickland*] et Alexander McLachlan*. Il publia deux recueils, à Ingersoll : le premier en 1884, Musings on the banks of the Canadian Thames, including poems on local, Canadian and British subjects, and lines on the great poets of England, Ireland, Scotland and America, with a glance at the wars in Victoria’s reign, le second en 1889, Poems of James McIntyre. On y trouve des pièces remontant à 1859 de même que deux de ses poèmes les plus fameux, Ode on the mammoth cheese et un hommage au Lord Strathcona’s horse, pour lequel Strathcona [Donald Alexander Smith*] lui envoya 100 $. Le premier de ces poèmes, typique des vers qui lui valurent le surnom de « Poète du fromage », célébrait la gigantesque meule fabriquée en 1866 dans le comté d’Oxford. Après l’avoir décrite (« Pesant plus de sept mille livres »), McIntyre y allait de cette envolée : « Toi, reine des fromages, / Trônant, superbe et sage, / Avec la brise pour éventail, / Sans nulle mouche qui t’assaille. »

L’engagement de James McIntyre à la section locale du Parti réformiste et sa réputation de versificateur portèrent son œuvre à l’attention de John Stephen Willison*, rédacteur en chef du Globe, qui fit publier plusieurs de ses poèmes dans ce journal au cours des années 1890, après la parution de son deuxième recueil. Après la mort de McIntyre en 1906, sa fille, Kate McIntyre Ruttan, reprit le flambeau ; elle publia en 1926, à Orillia, Rhymes, right or wrong, of Rainy River ; I.O.O.F. and masonic madrigals. William Arthur Deacon* a célébré ces deux rimailleurs en 1927 dans The four Jameses, hommage humoristique et affectueux aux quatre plus mauvais poètes canadiens de langue anglaise.

John Lennox

Une plaque commémorant « la gigantesque meule [fabriquée en] 1866 » a été installée par l’Ontario Archaeological and Hist. Sites Board à l’intersection des routes 19 et 401, à la sortie d’Ingersoll, Ontario.

Oxford County Library, Ingersoll Branch, Local hist. files-biogs., James McIntyre, Elsie Graham Sumner, « Found an air of prosperity at Ingersoll on 1855 visit » (article d’un journal non identifié, 6 nov. 1943).— Univ. of Toronto Library, Thomas Fisher Rare Book Library, ms coll. 160 (coll. W. A. Deacon), box 38 (contient des renseignements biographiques et des lettres qui ont rapport à McIntyre).— Daily Chronicle (Ingersoll), 31 mars 1906.— Daily Sentinel-Review (Woodstock, Ontario), 24 juin 1964, 21 août 1965 [ces articles relatifs à McIntyre sont aussi conservés dans son dossier de la Oxford County Library, Ingersoll Branch].— Ingersoll Chronicle and Canadian Dairyman, 12 mai 1887, 16 avril 1891, 26 févr. 1903.— Ingersoll Chronicle and County of Oxford Intelligencer, 16 févr., 7 déc. 1855, 13 nov. 1857.— Annuaires, Canada, prov. du, 1851, 1857–1858 ; Ontario, 1869, 1871.— W. A. Deacon, Dear Bill : the correspondence of William Arthur Deacon, John Lennox et Michèle Lacombe, édit. (Toronto, 1988) ; The four Jameses (Ottawa, 1927 ; éd. rév., Toronto, 1953 ; réimpr., introd. de Doug Fetherling, 1974).— The Oxford gazetteer ; containing a complete history of the county of Oxford, front its first settlement [...], T. S. Shenston, compil. (Hamilton, [Ontario], 1852 ; réimpr., Woodstock, 1968).— Alexander Ross, « The strange revival of our best bad poet », Maclean’s (Toronto), 78 (janv.–juin 1965), no 1 : 18s.— Harry Whitwell, Ingersoll : our heritage (Ingersoll, [1978]).

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John Lennox, « McINTYRE, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcintyre_james_13F.html.

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Auteur de l'article:    John Lennox
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    28 novembre 2024