McDOUGAL, FRANCIS (Frank), homme d’affaires et homme politique, né en avril 1826 à Lancaster, Haut-Canada, fils d’Alexander McDougal et de Margaret Macdonald ; en 1858, il épousa Amelia McGillis (décédée en 1901), d’Alexandria, Haut-Canada, et ils eurent trois fils ; décédé le 6 mars 1910 à Ottawa.

D’ascendance écossaise, Francis McDougal fit ses études à Lancaster, dans le comté de Glengarry, et s’installa à Bytown (Ottawa) au début des années 1840. Pendant quelque temps, il fut premier commis dans une quincaillerie. Puis, en 1851, il ouvrit la McDougal and Company rue Sussex, dans la basse ville de Bytown. Son domicile se trouvait au même endroit que son commerce, mais, peu après son mariage en 1858, il se fit construire une maison dans une rue avoisinante, l’avenue Mackenzie. C’est là qu’il allait mourir.

Dans les années 1860, période de la construction du Parlement et des édifices ministériels, un agent de la R. G. Dun and Company nota que le commerce de McDougal était « bon et prospérera[it] s’il [était] bien tenu ». Cependant, la réussite se fit attendre jusque vers 1875 à cause des « accès périodiques d’intempérance » de McDougal. En 1873 environ, il s’associa à John Cuzner, ce qui fit progresser son commerce « régulièrement sous le rapport de l’achalandage et de la réputation ». Profitant de la croissance rapide de la capitale nationale, il se mit à faire de la spéculation et de la gestion immobilières. Dans le recensement de 1871, on notait qu’il détenait quelque 250 acres de terre et plus de 60 autres propriétés.

Dans l’ensemble, les activités commerciales de McDougal, de même que sa vie politique et sociale, se concentraient dans la basse ville. Il devint l’un des chefs de file de la communauté anglo-catholique, dont les points de ralliement étaient le Parti réformiste et, par la suite, l’église St Brigid. Il fit son entrée sur la scène municipale en décembre 1869 en acceptant une « longue » pétition en faveur de sa mise en candidature au poste d’échevin du quartier By. Son commerce et son domicile se trouvaient dans ce quartier. Vainqueur en 1870, il fut réélu chaque année de 1871 à 1876 et fit souvent partie du prestigieux comité des finances. De 1881 à 1883, il fut échevin du quartier Ottawa, toujours dans la basse ville. Après une autre année d’absence, il accéda à la mairie en janvier 1885 ; il serait réélu sans opposition pour l’année 1886.

Comme bien d’autres courses à la mairie d’Ottawa, celle de 1885 fut marquée par une polarisation des groupes et des programmes. McDougal avait la faveur des catholiques et réformistes francophones et anglophones de la basse ville et du secteur de la Chaudière. Jacob Erratt représentait les intérêts conservateurs de la haute ville. Il prétendit que « les amis [de McDougal] n’avaient pas hésité à en appeler aux préjugés de race, de religion et de parti », accusation que McDougal démentit. McDougal recommanda des « travaux municipaux et l’éclairage électrique » ; Erratt fit campagne sur le thème « économie et réduction des dépenses ».

Le bilan que McDougal dressa de ses deux années à la mairie faisait état des diverses initiatives qu’il avait prises. La plus importante était l’installation de l’éclairage électrique dans les rues ; à cette fin, la municipalité avait conclu un contrat de dix ans avec l’Ottawa Electric Light Company. En outre, il convainquit l’Ottawa City Passenger Railway de remplacer ses rails, plus élevés que le niveau de la chaussée, par des rails de tramway de même niveau. Il fit recouvrir les rues de syénite plutôt que de gravier de calcaire, matériau que les roues des wagons avaient pulvérisé depuis des années et qui faisait d’Ottawa une capitale « poussiéreuse ». Ce fut également pendant son séjour à la mairie que les autorités fédérales commencèrent à se mêler à la vie municipale afin d’aménager la capitale nationale : elles prirent en charge les ponts de la ville, la rue située en face des édifices du Parlement, le square Cartier et le parc Major’s Hill.

Après 1886, Francis McDougal demeura détaillant et grossiste de quincaillerie. Il fit partie du conseil du Bureau de commerce d’Ottawa, notamment à titre de vice-président. Dans les années 1890, il fut membre du conseil d’administration de l’Ottawa, Arnprior and Parry Sound Railway Company, mise sur pied par le magnat du bois John Rudolphus Booth*, et fut président de la Retail Merchants’ Association. Il occupa aussi la présidence du clan McDougall au Canada. Une pneumonie l’emporta en 1910. Il laissait deux fils dans le deuil.

John Taylor

AN, MG 24, D2, 3 : 768s. ; RG 31, C1, 1871, Ottawa, By Ward : 75.— Baker Library, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 13 : 228B, 232, 254 (mfm aux AN).— Ottawa Citizen, 18 déc. 1869, 5–6, 8 janv., 31 déc. 1885, 7 mars 1910.— Canada, Statuts, 1899, c.81, 1.— Canadian album (Cochrane et Hopkins).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— Annuaire, Ottawa, 1866–1888.— Nécrologies des pierres tombales du cimetière Notre-Dame d’Ottawa (2 vol., s.l., s.d.), 2 : 2 (exemplaire aux City of Ottawa Arch.).— Ottawa, City Council, Minutes, 1870–1876, 19 janv. 1885, 18 janv. 1886 (exemplaire aux City of Ottawa Arch.).— J. H. Taylor, Ottawa : an illustrated history (Toronto, 1986), 74–117.

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John Taylor, « McDOUGAL, FRANCIS (Frank) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcdougal_francis_13F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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