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MASSON, ISIDORE-ÉDOUARD-CANDIDE, homme d’affaires et conseiller législatif, né le 4 mai 1826 à Montréal, fils de Joseph Masson*, seigneur de Terrebonne, et de Marie-Geneviève-Sophie Raymond, fondatrice du collège Masson de Terrebonne en 1847 ; il était aussi le frère de Louis-François-Roderick* (Rodrigue), lieutenant-gouverneur de la province de Québec de 1884 à 1887 ; décédé à Montréal le 5 août 1875, inhumé le 7 août 1875 dans l’ancienne église de Terrebonne, et réinhumé en 1880 dans l’église actuelle où se trouve le caveau de la famille Masson.
La famille d’Édouard Masson était d’ascendance vendéenne. L’ancêtre Gilles, né à Luçon en 1630, était encore jeune quand il émigra en Nouvelle-France. Le père d’Édouard appartenait à la cinquième génération de cette famille Masson. Vers 1805, il quitta Saint-Eustache, où il était né, pour tenter fortune dans le commerce à Montréal. C’est là que naquit Édouard, cinquième enfant d’une famille de quatorze, dont huit garçons et six filles.
À six ans, soit en 1832, Édouard Masson quitta Montréal. Son père venait d’acheter la seigneurie de Terrebonne. Le nouveau seigneur, qui était déjà « le plus grand et le plus riche marchand de Montréal », put donner à sa famille une existence aisée dans une modeste maison située au bord de la rivière des Mille-Îles, vis-à-vis de l’île Jésus.
Édouard Masson fit ses études au collège de Montréal, puis il étudia la littérature et les sciences en Angleterre de 1842 à 1846. À la mort de son père, survenue le 15 mai 1847, il prit, avec son frère aîné, Wilfred (Wilfrid), la direction des affaires familiales ; un commerce de drap et d’étoffes surtout, ainsi que de potasse. Joseph Masson laissait trois entreprises commerciales : Joseph Masson, Fils & Cie, à Montréal ; Masson, Langevin & Cie, à Québec ; et Masson, Sons & Co., à Glasgow, Écosse. Édouard Masson fut aussi président de la Compagnie du gaz de Montréal et major du 12e bataillon de la milice. Le 17 janvier 1848, il épousa Marie-Josephte-Caroline Dumas, dont il eut trois garçons et deux filles.
Marchant sur les traces de son père, Édouard Masson devint conseiller municipal pour le quartier Est de Montréal en 1855. Le 31 octobre 1856, il fut élu conseiller législatif pour la division des Mille-Îles, qui comprenait les comtés de Terrebonne et de Deux-Montagnes. En politique, il s’opposait aux « rouges » du temps, mais il resta très indépendant vis-à-vis du parti conservateur dont George-Étienne Cartier venait de prendre la direction, conjointement avec John A. Macdonald*. Il rentra dans la vie privée le 28 septembre 1864, après avoir été défait par le docteur Léandre Dumouchel, partisan déclaré du parti conservateur.
Édouard Masson consacra alors son énergie et sa « bien belle intelligence » à la colonisation des vastes cantons du nord de Montréal. Il fut le fondateur et l’organisateur d’une importante colonie canadienne-française à Sainte-Marguerite, dans cette région pittoresque des Laurentides où tout était à faire. Un grand nombre de colons vinrent de la seigneurie de Terrebonne et des environs. Une mission fut fondée en 1864 et, en 1871, on y construisit une église sur un terrain donné en 1869 par Édouard. Par lettres patentes, Édouard Masson avait eu une concession de 1 646 acres de terre, englobant le lac qui porte aujourd’hui son nom. Il y érigea un moulin à scie et à farine sur la décharge, tout à côté du village. En 1875, la paroisse de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson comptait 700 âmes.
Le lac Masson et la municipalité de la paroisse de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, où Édouard Masson résida lui-même pendant quelques années, gardent le souvenir des services qu’il a rendus à la colonisation. À cet hommage de la toponymie laurentienne, s’ajoute celui d’un contemporain et ami d’Édouard Masson : « Il fut, écrit Laurent-Olivier David*, l’un des hommes les plus spirituels, les plus aimables et les plus prodigues de son temps. »
APC, FM 24, D47 (Collection Robertson) ; FM 30, D62 (Papiers Audet), 20, p.431 ; FO 4, B28, 138, no 5 797.— Archives privées, Henri Masson (Montréal, Qué.), papiers de famille.— AVM, B 2 735 ; Biographies de conseillers.— Bibliothèque de l’université de Montréal, Collection Baby, Correspondance et papiers concernant la famille, XXIII : 14 225–14 226 (copies aux APC).— Correspondance de Jean Langevin avec son frère Hector (1843–1867), Béatrice Chassé, édit., RAPQ, 1967, 51–55.— Lettres de Joseph-Adolphe Chapleau (1870–1896), Fernand Ouellet, édit., RAPQ, 1959–1960, 38–40.— La Minerve (Montréal), 8 oct., 15 oct. 1856, 16 sept. 1864, 6 août 1875.— Le Nouveau Monde (Montréal), 6 août 1875.— Desjardins, Guide parlementaire.— Raymond Masson, Généalogie des familles de Terrebonne (4 vol., Montréal, 1930–1931).— Turcotte, Conseil législatif de Québec, 241s.— L.-O. David, Mes contemporains (Montréal, 1894), 261–268.— C.-A. Gareau, Aperçu historique de Terrebonne ; 200e anniversaire de fondation et congrès eucharistique (Montréal, 1927).— J.-E. Garon, Historique de la colonisation dans la province de Québec de 1825 à 1940 (Québec, 1940).— B.-A. Testard de Montigny, La colonisation, le nord de Montréal ou la région de Labelle (Montréal, 1895).— É.-J. Auclair, Terrebonne, les Masson, leur château, MSRC, 3e sér., XXXVIII (1944), sect. i : 1–14.
Andrée Désilets, « MASSON, ISIDORE-ÉDOUARD-CANDIDE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/masson_isidore_edouard_candide_10F.html.
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Auteur de l'article: | Andrée Désilets |
Titre de l'article: | MASSON, ISIDORE-ÉDOUARD-CANDIDE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |