MASON, JOHN JAMES, comptable, officier de milice, administrateur franc-maçon, rédacteur en chef et propriétaire d’une revue, et homme politique, né le 4 février 1842 à Kilsby, Angleterre, fils de John James Mason, chirurgien, et de Susanna Sophia Stokes ; le 15 juin 1869, il épousa à London, Ontario, Jessie Thompson Birrell, et ils eurent quatre filles et un fils ; décédé le 15 juin 1903 à Hamilton, Ontario.

John James Mason père abandonna sa pratique à Kilsby l’année qui suivit la naissance de John pour devenir médecin sur un navire. En 1849, il envoya sa famille à Philadelphie et, un an plus tard, tous s’établirent à Brantford, dans le Haut-Canada. En octobre 1855, à l’âge de 13 ans, John James devint commis d’un encanteur à Hamilton, où il demeura dix ans. En 1865, il entra au Hamilton Spectator comme reporter, mais son séjour y fut bref. Plus tard la même année, ou en 1866, il acheta une firme de comptable et syndic.

La comptabilité des années 1860 accordait une place relativement peu importante à la vérification, mais Mason eut quelques bons emplois. Il fut, par exemple, vérificateur pour la ville de Hamilton, de 1866 à 1877, et pour la Great Western Railway. Son travail de syndic (administrateur de faillite) compta cependant davantage pour lui, même s’il était extrêmement irrégulier, ainsi que son poste de trésorier de la Grant-Lottridge Brewing Company, qui lui procura un revenu stable, bien que modeste.

Durant ses premières années à Hamilton, Mason s’engagea activement dans la milice. Il joignit les rangs du 13th Battalion Volunteer Militia Light Infantry comme simple soldat quand l’unité fut formée en 1862 et, cinq ans plus tard, on annonça sa promotion au grade de lieutenant. Il allait parvenir au grade honorifique de major en 1881. Excellent tireur au fusil de petit calibre, il avait fait partie du Victoria Rifle Club dès sa formation en 1863. En qualité de secrétaire du club, il participa à la mise sur pied de l’Ontario Rifle Association et de la Dominion Rifle Association plus tard au cours de la décennie. En 1874, il se rendit à Wimbledon (Londres) comme membre de l’équipe de tir du Canada.

L’adhésion à l’ordre maçonnique était considérée comme essentielle par tout jeune Ontarien ambitieux. Mason était entré à la Lodge of Strict Observance No. 27 à Hamilton en 1867 et il s’éleva rapidement, parvenant au rang de maître en 1870. Dès 1871, il était devenu rédacteur en chef et propriétaire de la revue mensuelle de l’ordre, The Craftsman and Canadian masonic record, publiée à Hamilton. En 1873–1874, il fut élu grand maître adjoint du district de Hamilton, l’un des 15 districts qui constituaient la Grand Lodge of Canada. Nommé grand secrétaire suppléant (chef de l’administration) de la Grand Lodge en août 1874, il était chargé de tenir les registres des membres et de la comptabilité, de s’occuper des fonds en caisse et des investissements, de préparer des rapports et de faire appliquer les directives. Renommé à ce poste l’année suivante, il le conserva jusqu’à sa mort. Après sa nomination, en 1874, il avait vendu sa part dans son entreprise de comptabilité à son associé, Ralph Leeming Gunn, mais il conserva le travail de vérification ; il accepta aussi la charge de secrétaire trésorier du nouveau diocèse anglican de Niagara, érigé en 1875.

En 1877, Mason était prêt à entrer dans l’arène politique. Il remporta une élection à l’échevinat dans le quartier no 3 et conserva son siège jusqu’à ce qu’il soit élu à la mairie. Durant son premier mandat, qui commença le 1er janvier 1884, Mason se trouva totalement pris au dépourvu par la dure réalité de la pauvreté, de la maladie et du chômage, en hiver, à Hamilton. La coutume voulait alors que ce soit le maire qui distribue en personne les secours municipaux et les dons. Quand il entreprit sa tâche, Mason fut consterné de ce qu’il vit. Il tenta, dès la première assemblée de l’année, de communiquer sa triste expérience aux échevins et d’analyser les causes de la pauvreté qu’il avait vue. Ses déclarations furent cependant interprétées comme des attaques contre la Politique nationale du gouvernement fédéral conservateur, que beaucoup considéraient comme un facteur de la santé économique de la ville. Mason eut bien des difficultés à expliquer ses intentions. Dès l’hiver suivant, il s’était préparé à rationaliser les secours municipaux. Il amena les diverses sociétés de bienfaisance à coordonner leurs efforts, son bureau faisant office de registre central afin de s’assurer qu’aucun cas de véritable indigence ne passe inaperçu et que personne ne triche. De plus, il dressa une liste de ceux qui cherchaient un emploi et offrit d’agir comme intermédiaire entre les chômeurs et les employeurs éventuels. Mason fut maire deux ans. Il devait être occupé, car il poursuivait son travail pour la loge maçonnique et, en 1884–1885, il occupa la présidence de l’Institute of Chartered Accountants of Ontario [V. Samuel Bickerton Harman*]. Par la suite, il revint à ses fonctions d’échevin du quartier no 3, poste qu’il conserva jusqu’en 1890. Il termina sa carrière municipale à titre de membre du bureau d’Éducation jusqu’à l’année qui précéda sa mort ; il en était le président en 1897.

Au début des années 1890, la compétence de Mason et ses constantes positions réformistes avaient attiré l’attention du gouvernement provincial d’Oliver Mowat. Nommé à la commission des droits et frais de l’Ontario en 1894, il dirigea une enquête sur les routes à péage l’année suivante. Il avait réalisé une étude semblable pour le comté de Wentworth en 1886. Malheureusement, personne ne sait ce que Mason découvrit ou recommanda dans son rapport sur les routes provinciales, car ce dernier ne fut pas imprimé et l’original a été perdu.

Outre son engagement à titre officiel, John James Mason demeura actif dans les cercles militaire et maçonnique. En 1897, au moment où il était officier payeur du 13th Battalion, il fit partie, comme capitaine (non-tireur), de l’équipe de tir canadienne qui participa à un concours à Bisley, en Angleterre. Pendant son séjour et en sa qualité de franc-maçon en vue, il réaffirma la loyauté de la Grand Lodge of Canada à la reine Victoria dans une adresse présentée à l’occasion de son jubilé de diamant. Au moment de sa réunion annuelle de 1900, la Grand Lodge nomma Mason ancien grand maître honoraire, une distinction rare, en reconnaissance de sa contribution. Durant le mandat de grand secrétaire de Mason, la loge vit presque doubler le nombre de ses membres et ses revenus annuels. Le mauvais état de sa santé ne permit pas à Mason d’assister à l’assemblée annuelle de 1902 et son vieil associé, Ralph Leeming Gunn, prit sa relève dans quelques-unes de ses tâches de grand secrétaire. Mason parut se remettre à l’automne, mais il fit une rechute en janvier 1903. Il mourut de phtisie le 15 juin.

Philip Creighton

L’information sur John James Mason nous a été donnée par R. E. Davies, grand secrétaire de la Grand Lodge of Canada in the Prov. of Ontario, Ancient, Free and Accepted Masons (Hamilton, Ontario) et par Colwyn G. Beynon, ancien conservateur du Royal Hamilton Light Infantry Heritage Museum. Ces deux personnes ont trouvé dans leurs archives de la documentation très pertinente que nous n’aurions pu découvrir sans leur aide.

Plusieurs extraits de l’allocution prononcée par Mason en 1884 à titre de président sont cités au chapitre 22 de notre étude intitulée A sum of yesterdays, being a history of the first one hundred years of the Institute of Chartered Accountants of Ontario (Toronto, 1984).  [p. c.]

AO, RG 22, Ser. 205, no 5770.— HPL, Clipping file, Hamilton biog., J. J. Mason (dont une lettre de Marjorie Wong à Mme Frank Rice, 1973.— Hamilton Herald, 15 juin 1903.— Hamilton Spectator, 18 avril, 25 nov. 1884, 15 juin 1903.— London Free Press, 16 juin 1869.— Annuaire, Ontario, 1871 : 447.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— « Evolution of the Canadian marksmanship tradition », Dominion of Canada Rifle Assoc., 1868–1982 : one hundredth annual prize meeting, Connaught Ranges, Ottawa, August 6–15 ([Ottawa, 1982] ; exemplaire en possession de l’auteur, reçu de l’association), 912.— Grand Lodge of Canada in the Prov. of Ontario, Ancient, Free and Accepted Masons, Proc. of especial communications, also the annual communication (Hamilton), 1903 : 57–59.— Peter Hanlon, « Moral order and the influence of social Christianity in an industrial city, 1890–1899 : a social profile of the Protestant lay leaders of three Hamilton churches » (thèse de m.a., McMaster Univ., Hamilton, 1984).— Whence come we ? Freemasonry in Ontario, 1764–1980, Wallace McLeod et al., édit. (Hamilton, 1980).

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Philip Creighton, « MASON, JOHN JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mason_john_james_13F.html.

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Auteur de l'article:    Philip Creighton
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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
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