MARTIN, CHRISTOPHER, né à Cockington, dans le Devonshire, capitaine au long cours, pêcheur et planter à Terre-Neuve pendant plusieurs saisons ; circa 1661–1678.

Dans la déposition qu’il fit devant le Commitee of Trade and Plantations le 28 janvier 1677/1678, Martin déclara que, pendant 17 ans, il avait commandé son propre vaisseau, la plupart du temps pour aller pêcher à Terre-Neuve, et qu’il avait commercé avec les habitants de Saint-Jean où, disait-il, « j’ai été souvent amiral de la flotte de pêche ». Au cours de cette période, il se distingua par l’héroïque résistance qu’il opposa aux incursions des pirates et aux invasions ennemies. En juin 1665, lorsque les Hollandais, commandés par Ruyter, attaquèrent Saint-Jean, Martin se défendit vaillamment, comme il le fit en 1667, quand les mêmes envahisseurs pillèrent de nouveau cette ville. En 1673, il mit en fuite quatre vaisseaux pirates dirigés par le fameux Cornelis Evertsen et il réussit à repousser son attaque contre Saint-Jean en installant, à ses propres frais, près de Chain Rock, dans la passe, une batterie de fortune composée de six canons débarqués de son propre navire et servis par 23 hommes.

Martin semble avoir été un homme sage et sensé. Il différait de plusieurs de ses contemporains, amiraux de pêche et Western Adventurers qui ne voulaient pas que l’île fût colonisée et administrée d’une façon stable ; il prit nettement position en faveur de l’émigration, que le gouvernement de Londres refusait d’autoriser, et il recommanda que l’île reçût un statut politique reconnaissant au gouverneur des pouvoirs étendus. Martin prit le parti des planters contre les marchands-pêcheurs parce que, à son avis, si les planters s’en allaient, on prendrait moins de poisson ; en effet, c’était les planters qui fournissaient le bois et gardaient en bon état les plates-formes à poisson et les autres constructions. Il croyait également que le départ des planters permettrait aux Français de s’étendre à partir de la baie de Plaisance (Placentia) et de s’assurer la maîtrise de l’île. Les idées de Martin reçurent l’appui de quelques-uns de ses compagnons de pêche–en 1677, deux d’entre eux, Thomas Martin et Nehemiah Trout, déposèrent en même temps que Martin – ainsi que de nombreux commodores d’escorte. Le gouvernement, en 1676, avait ordonné aux planters de partir, mais il ne mit jamais le décret à exécution.

E. Hunt

PRO, C.O. 1/42, 20, 21, 22.— L. E. F. English, Historic Newfoundland (St. John’s, 1955).— Prowse, History of Nfld.

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E. Hunt, « MARTIN, CHRISTOPHER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/martin_christopher_1F.html.

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Auteur de l'article:    E. Hunt
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
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