MARSTERS, RICHARD UPHAM, horloger, joaillier, graveur et inventeur, né en 1787 à Onslow, Nouvelle-Écosse, fils de Nathaniel Marsters et de Mary Upham ; le 7 mars 1819, il épousa à Halifax Ann McKay, veuve d’un marchand écossais, et ils eurent au moins une fille ; décédé le 25 janvier 1845 à Falmouth, Nouvelle-Écosse.

Selon la généalogie dressée par William Marsters Brown, cousin de Richard Upham Marsters, les Marsters étaient des Juifs anglais qui avaient immigré au Massachusetts. Établis d’abord à Salem, les grands-parents paternels de Richard Upham s’installèrent à Falmouth peu après 1760. Ils étaient probablement apparentés à une autre famille d’horlogers, celle de William Marsters, de Holborn, à Londres, lequel se fixa à St John’s en 1787, puis aux États-Unis en 1818. Par le mariage de la sœur de son père, Deborah, Marsters était non seulement cousin de William Marsters Brown mais aussi du célèbre orfèvre Michael Septimus Brown*.

À l’âge de 14 ans, Marsters commença son apprentissage chez David Page, orfèvre et horloger d’Onslow, en Nouvelle-Écosse. Le 31 mai 1817, il tenait à Halifax son propre atelier d’horlogerie, où il réparait aussi des bijoux, des boussoles et des octants. Il disait avoir « de nombreuses années d’expérience dans sa profession ». Probablement s’était-il perfectionné à Falmouth, car certains indices suggèrent qu’à la fin de son apprentissage il habitait chez son grand-père. Une réclame parue en octobre 1819 annonçait ses services habituels et informait ses collègues horlogers qu’il « fabriqu[ait] et dur[ait] tout genre de rouages de montre, conformément aux instructions du client et à bref délai ». La même année, il grava, pour une remise de prix du Central Board of Agriculture, une médaille d’argent qui est maintenant exposée au Wolfville Historical Society Museum. Peu après, il frappa pour le 1st Regiment of Halifax militia une médaille d’or magnifiquement gravée qu’on décerna le 20 juin 1820 à un champion de tir ; cette pièce se trouve au Nova Scotia Museum.

Marsters était un inventeur reconnu auquel l’historien Beamish Murdoch* a attribué un « grand génie scientifique ». En avril 1819, il annonça qu’il avait inventé, pour les bateaux à vapeur et moulins flottants, une « roue hydraulique ou propulsive » conçue pour être totalement immergée. « Grâce à ce dispositif, soutenait-il, l’on peut piloter le plus gros vaisseau sur les mers les plus agitées [... et] l’on peut construire [des moulins] même dans un port ou une baie où le courant est minime, sans l’aide d’aucun type de barrage ». Sept ans plus tard, le 16 février 1826, Marsters demanda à la chambre d’Assemblée de l’aider à payer une lunette méridienne afin de perfectionner le chronomètre ; il toucha £98 en avril. Jusqu’à la fin du mois de février 1828, il annonça, dans le Halifax Journal, qu’il avait installé « un observatoire temporaire » grâce auquel il pouvait « régler tous les mécanismes d’horlogerie avec grande précision ». Le 22 août 1831, dans le même journal, ses annonces citaient le capitaine et le lieutenant du brick gouvernemental Chebucto, qui affirmaient qu’un petit chronomètre de sa fabrication leur avait donné pleine satisfaction durant leurs voyages aux Bermudes de 1825 à 1830. C’était, dit-on, le premier chronomètre fabriqué en Amérique du Nord.

Richard Upham Marsters avait visité la Grande-Bretagne dans les années 1820 ; en 1832, il habitait New York. En 1838, il vivait à Windsor, en Nouvelle-Écosse. Vers cette époque, il vécut une rupture conjugale et, en juin 1838, il publia un avis où il déclinait toute responsabilité pour les dettes de sa femme. On ne sait rien des sept dernières années de sa vie. Dans son testament, daté du 9 décembre 1844, il légua tous ses biens à sa fille Ruth ; cependant, les exécuteurs testamentaires furent incapables de la trouver et même de « dire si elle était vivante ou morte ».

Donald C. Mackay

PANS, MG 1, 160A ; 1642, nos 89–133, 187 ; RG 1, 443, no 8 ; 449, no 158 ; RG 36, 57, no 1503, particulièrement item 1.— Acadian Recorder, 31 mai, 16 oct. 1817.— Halifax Journal, févr. 1828, 22 août 1831, 19 déc. 1832.— Novascotian, or Colonial Herald, 14 juin 1838.— Times (Halifax), 11 févr. 1845.— D. C. Mackay, Silversmiths and related craftsmen of the Atlantic provinces (Halifax, 1973).— Brooks Palmer, The book of American clocks (New York, 1950).— Murdoch, Hist. of N.S., 3 : 548.— R. C. Brooks, « Nautical instrument-makers in Atlantic Canada », Nova Scotia Hist. Rev. (Halifax), 6 (1986), no 2 : 45–48.

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Donald C. Mackay, « MARSTERS, RICHARD UPHAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/marsters_richard_upham_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
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