MARANDA, JEAN-BAPTISTE, prêtre catholique et vicaire général, né le 10 février 1803 à Saint-Laurent, île d’Orléans, Bas-Canada, fils de Charles Maranda et de Marie-Angèle Beaudoin ; décédé le 10 mars 1850 à Arichat, Nouvelle-Écosse.

Jean-Baptiste Maranda fréquenta le petit séminaire de Québec de 1814 à 1822 puis poursuivit ses études au grand séminaire tout en y enseignant de 1823 à 1827. Après son ordination, le 10 décembre 1826, il demanda à l’archevêque de Québec, Mgr Bernard-Claude Panet*, de lui trouver un poste près de la mer à cause de sa santé. Mgr Panet acquiesça et, le 21 septembre 1827, le nomma à Arichat, dans l’île du Cap-Breton. Maranda y arriva le 12 octobre et aida l’abbé Jean-Baptiste Potvin, également originaire du Bas-Canada, dans son ministère auprès d’une population composée d’Acadiens, de Micmacs, d’Anglais, d’Irlandais et d’Écossais. Comme il n’aimait pas voyager à cause de sa faible constitution, il œuvra principalement à Arichat et dans les environs tandis que Potvin s’occupait des missions plus lointaines. Maranda trouva la population pauvre mais aimable et constata que la plupart des conversations tournaient autour de la pêche. Durant le premier hiver, il étudia l’anglais et, à ses dires, mangea beaucoup de poisson. Sa santé se détériora peut-être, puisqu’il exprima le désir de revenir à Québec. On exauça son vœu et il partit en juillet 1828.

Nommé vicaire à Saint-Gervais, non loin de sa paroisse natale, Maranda y demeura jusqu’à la fin de décembre ; Mgr Panet l’autorisa alors à prendre un congé de maladie à Saint-Jean, dans l’île d’Orléans. D’avril à septembre 1829, il administra cette paroisse et par la suite on le nomma curé à Saint-François, une autre paroisse de l’île. Pendant quatre ans, à compter de septembre 1831, il remplit la charge de curé à Château-Richer, à l’est de Québec, et eut en outre la responsabilité de la paroisse de L’Ange-Gardien en 1831 et 1832. Affligé d’une santé précaire tout le long de sa carrière, il était cependant assez bien en septembre 1835 pour accepter de retourner à Arichat, cette fois à titre de curé.

Maranda arriva à Arichat le 24 septembre. Content d’y revenir, il entreprit sans tarder la construction d’une nouvelle église, qu’il dédia à Notre-Dame, et se dévoua au service de ses 2 300 ouailles. Il parlait alors couramment l’anglais et sa correspondance rend compte du plaisir qu’il avait à travailler parmi ses paroissiens tant francophones qu’anglophones. En outre, ses relations avec Mgr William Fraser*, vicaire apostolique de la Nouvelle-Écosse, étaient excellentes. Peut-être faisait-il allusion à la rébellion de 1837–1838 quand il disait vivre en paix à Arichat, malgré les privations.

Maranda célébra la première messe dans sa nouvelle église en octobre 1837. Malheureusement, 13 mois plus tard, le feu détruisit le presbytère et les registres paroissiaux. Même si on construisit un nouveau presbytère, achevé autour de juin 1840, Maranda demanda qu’on le remplace. On peut penser que cette épreuve l’avait découragé, à moins que des problèmes de santé l’aient de nouveau affecté ou qu’il ait connu des ennuis avec ses paroissiens irlandais catholiques. L’archevêque de Québec, Mgr Joseph Signay, accéda à sa demande le 21 août et désigna pour lui succéder Louis-Alexis Bourret qui n’avait pas encore trois années de prêtrise. Lorsque Maranda et l’abbé John Quinan, un autre missionnaire de la Nouvelle-Écosse, rencontrèrent Bourret à la fin du mois d’août à Arichat, ils convinrent que ce dernier n’avait pas la santé qu’il fallait pour le poste. Bourret consentait à devenir le vicaire de Maranda si Mgr Signay permettait à ce dernier de rester. Maranda se rendit à Québec pour essayer de persuader l’évêque d’accepter ce projet, mais ce fut en vain. Signay l’envoya plutôt à La Malbaie, dans le Bas-Canada. Cependant, devant les suppliques réitérées de Maranda, de Bourret et de Fraser, l’évêque écrivit à Bourret le 23 octobre 1840 pour lui ordonner de revenir à Québec, tout en ajoutant que Maranda retournerait à Arichat. En novembre, peu de temps après avoir repris sa cure à Arichat, ce dernier reçut de Signay, sans même en avoir fait la demande, un exeat qui le détachait de son diocèse d’origine. Ravi, Fraser ne tarda pas à l’incorporer à son vicariat apostolique.

Lorsque Fraser fut sacré évêque d’Arichat le 20 juillet 1845, l’église de l’endroit devint la cathédrale et le curé Jean-Baptiste Maranda en fut le premier recteur. Par la même occasion, si l’on en croit la notice nécrologique de Maranda, Fraser le nomma vicaire général. Malgré ses ennuis chroniques de santé, il poursuivit son excellent travail dans la région d’Arichat, principalement auprès des Acadiens et des Micmacs. Fraser appréciait ses services, car Maranda était l’un des missionnaires francophones qui, comme leurs collègues de langue gaélique, contribuaient à faire de l’Église catholique une institution puissante dans l’est de la Nouvelle-Écosse. On l’inhuma à Arichat en mars 1850, et c’est Étienne Chartier* qui lui succéda.

Raymond A. MacLean

AAQ, 312 CN, VI–VII (copies aux Arch. of the Diocese of Antigonish, N.-É.).— Arch. of the Diocese of Antigonish, Files of the diocesan historian.— Allaire, Dictionnaire.— Caron, « Inv. de la corr. de Mgr Panet », ANQ Rapport, 1933–1934 : particulièrement 322.— Tanguay, Répertoire (1893).— A. A. Johnston, A history of the Catholic Church in eastern Nova Scotia (2 vol., Antigonish, 1960–1971).

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Raymond A. MacLean, « MARANDA, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/maranda_jean_baptiste_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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