MANSON, DONALD, chef de poste de la Hudson’s Bay Company, né le 6 avril 1796 à Thurso, dans le comté de Caithness, en Écosse, fils de Donald Manson et de Jean Gunn, décédé le 7 janvier 1880 à Champoeg, Oregon.
Donald Manson fut engagé par la Hudson’s Bay Company en 1817 et fut envoyé à Rock Depot (Gordon House) sur la rivière Hayes, dans ce qui est aujourd’hui le Manitoba. Par la suite, il alla au fort Superior et dans d’autres postes dont celui d’Île-à-la-Crosse dans le district d’English River. Dans un rapport de 1822, il est dépeint comme un « jeune homme sérieux, fort et actif, doublé d’un commis et d’un trafiquant tout à fait acceptables ». Qualifié un jour de « fougueux highlander » par John Tod*, Manson avait déjà commencé à manifester un goût certain pour la vie rude de plein air. Il explora en 1822 les sources du Missouri et de la Saskatchewan-Sud, au cours d’expéditions conduites par l’agent principal Donald McKenzie*. Plus tard, la même année, Manson partit avec Francis Heron repérer d’éventuels emplacements de nouveaux postes sur la rivière Bow et sur celle de Red Deer.
Un rapport de 1825 nous confirme qu’il avait la réputation « d’un beau gaillard robuste » qu’il « serait regrettable d’abandonner à la vie sédentaire d’un poste quand tout le destine au service actif ». Plus tard dans l’année, il fut muté comme commis dans le district de Columbia. Sous les ordres de John McLoughlin* et en compagnie de James McMillan* et de John Work*, il s’employa à diriger des travaux d’amélioration à Fort Vancouver. Puis Manson fut envoyé en 1827 sur le fleuve Fraser pour y construire le fort Langley. Il passa l’hiver de 1829–1830 au fort George, situé à l’embouchure du Columbia. Ce fut là qu’il essaya d’arracher du « cimetière du Pacifique » deux bateaux de la compagnie, le William and Ann, qui avait coulé en mars 1829, et l’Isabella qui sombra en mai 1830.
En 1831, Manson se vit confier le fort Simpson sur la rivière Nass qu’il explora la même année. En 1832, il explora la rivière Skeena sans trouver « le moindre emplacement » favorable à la fondation d’un nouveau poste. Au printemps suivant, il construisit le fort McLoughlin dans le détroit de Millbank. D’après George Simpson*, « en plus de faire sauter des roches et de niveler ensuite, sans l’aide d’un cheval ni d’un bœuf, M. Manson avait charrié des milliers de tombereaux de gravier et, grâce à ses judicieuses inventions en matière de fortifications, il avait rendu la place capable de repousser les attaques de tous les Indiens de la côte avec seulement une garnison de vingt hommes ». Manson fut promu chef de poste en 1837 et il resta au fort McLoughlin jusqu’en 1839, date à laquelle il partit pour l’Écosse. Au cours de ce voyage, Manson fut présenté au gouverneur et au comité de la compagnie le 21 octobre 1840, à Londres.
Manson prit le commandement du poste de Kamloops sur la rivière Thompson en 1841. En 1843–1844, il fut chargé de Stikine, poste qui avait été établi sur des terres que la compagnie avait louées à la Russie. Une de ses tâches dans ce poste consista à enquêter sur le meurtre du jeune John McLoughlin, le fils du gouverneur du département. McLoughlin père, s’inquiétait du peu de zèle que Manson semblait montrer à rechercher les assassins pour les remettre aux autorités russes afin qu’ils soient jugés, mais apparemment, il manquait de preuves pour agir.
Manson resta au fort St James, sur le lac Stuart, en New Caledonia de 1844 à 1857, l’année de sa retraite. Malheureusement, la fin de sa carrière fut gâchée par des plaintes l’accusant de malmener ses subordonnés. Son mauvais caractère et sa réputation de dureté lui valurent plus d’une fois d’être blâmé par le gouverneur sir George Simpson qui l’avertit que la « loi du gourdin » ne serait pas tolérée. Il semble bien que si Manson ne fut jamais promu agent principal, ce fut surtout à cause de ses méthodes rudes.
En octobre 1828, Manson avait épousé Félicité Lucier et ils eurent huit enfants. Après avoir quitté la compagnie, il alla s’établir avec sa famille à Champoeg, dans l’Oregon, où ils achetèrent une ferme sur les bords de la rivière Willamette. Une crue inonda la ferme en décembre 1861, mais la maison ne fut pas endommagée. Après la mort de sa femme en 1867, Manson continua à vivre sur cette ferme jusqu’à sa propre mort.
Donald Manson était de la trempe de tous ces hommes qui peuplèrent les postes les plus reculés de l’immense empire de la Hudson’s Bay Company. Un biographe, Harriet Munnick, le décrivit récemment comme le « type du trafiquant au service d’un grand monopole : un être solide, obstiné, un peu rébarbatif, honnête et austère, et un géant de travail ».
PABC, Biography of Donald Manson (manuscrit dactylographié, J. A. Grant, 1938).— Oregon State Library (Salem, Ore.), Archives Division, U.S. Census Bureau, Population schedules, Oregon, 1860, Marion County, Champoeg Precinet, family no 2 200 ; U.S. Census Bureau, Population schedules, Oregon, 1870, Marion County, Champoeg Precinct, family no 961 ; U.S. Census Bureau, Population schedule, Schedules of mortality, Oregon, 1880, Marion County ; Provisional Government recorder, Land claim records, 1845–1849, 3, p.21.— Canadian North-West (Oliver), II.— Isaac Cowie, The minutes of the Council of the Northern Department of Rupert’s Land, 1830–1843, North Dakota State Hist. Soc. Coll., IV (1913) : 644–862.— HBRS, III (Fleming) ; XVIII (Rich et Johnson).— Morice, History of northern interior of B.C.— F. W. Howay, Authorship of traits of Indian life, Oregon Historical Quarterly (Portland), XXXV (1934) : 42–49.— H. S. Lyman, Reminiscences : Mrs. Anna Tremewan, Oregon Historical Quarterly, IV (1903) : 261–264.— H. D. Munnick, Donald Manson, Mountain men and the fur trade, L. R. Hafen, édit. (7 vol., Glendale, Cal., 1965–1969), VII : 217–225.— W. H. Rees, Donald Manson, Oregon Pioneer Assoc. Trans. (Portland, Ore.), VII (1880).
Kenneth L. Holmes, « MANSON, DONALD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/manson_donald_10F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |