MACNIDER, ADAM LYMBURNER, homme d’affaires, officier de milice, fonctionnaire et juge de paix, né le 10 septembre 1778 à Québec ; le 19 septembre 1812, il épousa à Montréal Rosina Aird, et ils eurent six enfants ; décédé le 19 novembre 1840 soit à Métis (Métis-sur-Mer, Québec), soit dans la seigneurie de Mitis, et inhumé à Côte-Sainte-Catherine (Outremont, Québec).

Né dans une famille de marchands de Québec, Adam Lymburner Macnider reçut le nom d’un éminent homme d’affaires, Adam Lymburner. Ses oncles John et Mathew Macnider étaient marchands à Québec, et sa tante Margaret Macnider eut comme premier mari James Johnston*, lui aussi marchand de cette ville. Macnider débuta dans les affaires à Montréal avant 1810, probablement à titre de représentant des intérêts commerciaux de sa famille ; en septembre 1811, il exerçait sous son propre nom les fonctions de commissaire-priseur et de courtier. Dès mai 1812, il était associé à Samuel Southby Bridge, un vieil ami de la famille, pour former la société de marchands commissionnaires et de commissaires-priseurs Macnider and Bridge. Peu après la dissolution de cette association au début de 1814, Macnider en forma une semblable avec son beau-frère, John Aird, qui faisait le commerce des biens immobiliers, des spiritueux, des marchandises sèches et des articles d’épicerie. Macnider s’associa également à James Scott, avec qui il se livra à d’importantes activités commerciales à la commission : en 1824, par exemple, leur société vendit un total de 2 000 volumes « rares et de grande valeur ».

En 1825, Macnider était dans les affaires sous trois noms : A. L. Macnider and Company, Macnider, Aird and Company et Macnider and Scott. À cette époque, il comptait probablement parmi les plus importants marchands commissionnaires et commissaires-priseurs de la ville. Il possédait deux navires, le brick Hibernia et le schooner Concordia, et en recevant un total de 26 chargements de marchandises pour la saison de navigation de 1825 lui et Scott se classèrent au premier rang des importateurs de Montréal. Ils importaient des textiles, des articles de mercerie et de poterie, du charbon et de l’acier de Liverpool, de Londres, de Belfast, ainsi que des villes écossaises de Greenock et de Leith, et ils exportaient du bois, du blé et de la potasse.

Mais la compagnie Macnider and Scott ne parvint pas, malgré son importance, à surmonter la crise commerciale de 1825–1826 [V. George Garden*]. Le shérif vendit aux enchères en 1826 la maison et le magasin de Macnider pour la somme appréciable de £3 850. Incapable de faire face à des dettes totales de £34 617, dont un montant de £22 547 réclamé par des sociétés de Grande-Bretagne, la compagnie fit faillite l’année suivante. La somme de £27 931 avait été portée au crédit de la compagnie Macnider and Scott, mais une partie de cette somme, soit £13 764, était considérée comme mauvaise créance ou créance douteuse. De plus, la compagnie avait perdu £3 225 sur une cargaison de blé, £2 500 sur un chargement de potasse et £3 000 sur des lettres de change. Cette dernière perte résultait principalement de la faillite de Maitland, Garden, and Auldjo [V. George Auldjo]. Macnider ne se considérait toutefois pas comme un homme fini. Dès août 1828, il avait repris les affaires sous son propre nom et faisait le commerce d’articles aussi divers que des briques de charbon et des poupées hollandaises qu’il vendait aux enchères ou à commission. Il semble qu’il soit parvenu à effectuer un rétablissement remarquable de sa situation financière : en 1836, quand survint une nouvelle crise, il était devenu un important créancier et, cette année-là, il hérita £500 de la succession d’Adam Lymbumer.

Macnider ne s’intéressa pas uniquement au commerce en gros. En 1819, il faisait partie du conseil d’administration de la Banque d’épargne de Montréal et était agent, à Montréal, de la Compagnie d’assurance de Québec contre les accidents du feu. Il fut l’un de ceux qui virent à ce que la Banque du Canada soit constituée juridiquement en 1822 et, plus tard, il en devint l’un des administrateurs. Membre de la congrégation Scotch Presbyterian (connue par la suite sous le nom de St Gabriel Street), il fit partie de son comité des affaires séculières en 1816–1817, en devint le président en 1824, puis le vice-président en 1825. Il se joignit en 1817 à un comité spécial chargé de réunir des fonds à titre d’aide financière au révérend Henry Esson*, jeune pasteur érudit qui venait d’être nommé à la tête de la congrégation. L’année suivante, Macnider remplit les fonctions de trésorier de la congrégation. Plus tard, à l’occasion d’un conflit malséant concernant la charge et la possession de l’église, il se rangea du côté d’Esson contre une faction qui appuyait le révérend Edward Black. En 1820, on le nomma enseigne dans le 1er bataillon de milice de la ville de Montréal, qui regroupait de nombreux hommes d’affaires britanniques de premier plan. Promu capitaine dès 1828, il servit à ce titre dans le 3e bataillon des Montréal Loyal Volunteers à l’occasion des rébellions de 1837–1838. En 1821, il participa à la fondation du Montréal Général Hospital, rue Dorchester, et en devint en 1828 l’un des administrateurs. On le nomma gardien de la Maison de la Trinité en 1822 puis, de 1824 à 1827, il fit partie du grand jury d’accusation. Par la suite, il accepta plusieurs autres fonctions : juge de paix en 1830, commissaire du bureau de santé de Montréal pendant l’épidémie de choléra de 1832, président d’élection des conseillers municipaux pour le faubourg Saint-Antoine en 1833 et maître adjoint de la Maison de la Trinité en 1834.

En juin 1839, Adam Lymburner Macnider fut nommé commissaire chargé de la réfection de la route de Métis ou Mitis. Il demeurait alors dans la seigneurie de Mitis, que deux de ses fils avait héritée de John Macnider. C’est là, ou dans le village de Métis, qu’il mourut en novembre 1840. Sa carrière d’homme d’affaires, forgée par les liens de famille et marquée par la diversité des activités, les crises et les redressements de situation, ressemble à celle de bien des hommes de son milieu et de son époque qui, comme lui, ont aussi participé à la vie civile et religieuse de leur communauté.

Carman Miller

ANQ-M, CE1-126, 19 sept. 1812, 2 déc. 1840.— ANQ-Q, CN1-284, 23 août 1800.— APC, RG 5, A1 : 81369–82013 ; RG 68, General index, 1651–1841.— Groupe de recherche sur l’hist. des milieux d’affaires de Montréal, Commercial lists, 17, 23 mai, 22 juill. 1825 ; Cross-reference, protests, Macnider, Aird, Wythe, 7 avril 1820 ; Macnider and Scott à John Moir and Company, 23 janv. 1827.— Musée McCord, M13630.— B.-C., chambre d’Assemblée, Rapports et Témoignages du comité spécial de la chambre d’Assemblée du Bas-Canada ; auquel ont été référées la pétition des habitans du comté de York, celle des habitans de la cité de Montréal et autres petitions se plaignant de griefs (s.l., 1829) ; Report of the special committee, to whom was referred that part of his excellency’s speech which referred to the organization of the militia (Québec, 1829) ; Statuts, 1821–1822, chap. 27.— Canadian Courant and Montreal Advertiser, 16 mars, 27 avril, 18 mai, 1er juin 1812, 23 janv., 27 févr. 1813, 25 juin 1814, 6 avril 1816.— Montreal Gazette, 16 sept., 18, 25 nov. 1811, 25 mai, 21 sept., 12 oct. 1812, 26 avril, 3 mai 1814, 4 mars 1816, 25 janv. 1827, 3, 6, 10 nov. 1828, 28 mai, 13 août, 26, 29 oct. 1829, 22 févr., 1er mars 1830.— Quebec Gazette, 14 sept. 1815, 22 mai, 14 août, 16 oct. 1817, 26 oct., 23 nov. 1820, 24 mai 1821, 1er avril 1830.— Borthwick, Hist. and biog. gazetteer, 55.— Montreal directory, 1819.— Campbell, Hist. of Scotch Presbyterian Church.— Elinor Kyte Senior, Redcoats and Patriotes : the rebellions in Lower Canada, 1837–38 (Stittsville, Ontario, 1985), 214.— J.-C. Lamothe, Histoire de la corporation de la cité de Montréal depuis son origine jusqu’à nos jours [...] (Montréal, 1903).— Henri Masson, Joseph Masson, dernier seigneur de Terrebonne, 1791–1847 (Montréal, 1972).— Robert Sweeny, « Intemal dynamics and the international cycle : questions of the transition in Montreal, 1821–1828 » (thèse de ph.d., McGill Univ., Montréal, 1985) ; Protesting history : 4 papers (Montréal, 1984).— F.-J. Audet et Édouard Fabre Surveyer, « Matthew McNider », la Presse, 13 août 1927 : 41.

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Carman Miller, « MACNIDER, ADAM LYMBURNER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macnider_adam_lymburner_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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