MacMECHAN, ARCHIBALD McKELLAR, professeur d’université et auteur, né le 21 juin 1862 à Berlin (Kitchener, Ontario), fils aîné du révérend John McMechan et de Mary Jean McKellar ; en 1889, il épousa Edith May Cowan, de Gananoque, Ontario, et ils eurent trois filles ; décédé le 7 août 1933 à Halifax.

Le père d’Archibald McKellar MacMechan, ministre presbytérien, était venu d’Irlande habiter dans le Haut-Canada cinq ans avant la naissance de son premier enfant. La famille s’installa à Picton en 1866, et Archie, comme on l’appelait affectueusement, se souviendrait avec attendrissement des années qu’il y passa avec ses deux frères. Cette période idyllique se termina brusquement quand sa mère mourut en couches en 1870. Tout au long de sa vie, dans ses journaux personnels, MacMechan regretterait sa « chère belle et jeune mère ». À l’égard de son père, il éprouvait de l’admiration, mais apparemment peu d’affection.

Archie fut envoyé à Hamilton pour y vivre auprès de son grand-père maternel, Archibald McKellar*, qui deviendrait bientôt commissaire de l’Agriculture et des Travaux publics de l’Ontario dans le gouvernement libéral d’Edward Blake*. Il y demeura jusqu’à ce qu’il obtienne son diplôme de l’école secondaire locale. En 1880, il entra au University College de Toronto, où il étudia les langues modernes. L’un de ses professeurs, le philosophe George Paxton Young*, l’impressionna particulièrement. Il écrirait à son sujet qu’il avait enseigné à ses étudiants quelque chose de plus important que la métaphysique : « à penser et […] à vivre ». Dans les essais que MacMechan fit paraître dans le journal étudiant, le Varsity, et d’autres publications de l’époque – dont quelques-uns furent repris dans The porter of Bagdad and other fantasies, publié à Toronto en 1901 –, on découvre le portrait d’un jeune homme idéaliste et sensible, s’abandonnant à des rêveries romantiques sur sa possible mort précoce.

Après avoir obtenu une licence ès arts avec spécialisation de la University of Toronto en 1884, MacMechan enseigna à l’école secondaire, d’abord à Brockville, puis à Galt (Cambridge) ; il mettait de côté autant d’argent qu’il pouvait. Se proclamant victorien tout au long de sa vie, il considérait Ruskin, Carlyle et Tennyson comme ses principaux héros littéraires. À l’été de 1885, il se rendit en Grande-Bretagne, leur pays natal ; il paya son passage en travaillant sur un cargo à bétail. Les pages d’un journal qu’il tint durant son voyage révèlent son amour de la mer et son excitation à l’idée de visiter la « mère patrie » pour la première fois. L’année suivante, il s’inscrivit à la Johns Hopkins University de Baltimore, au Maryland, en tant que candidat au doctorat en philologie comparée. Il y commença aussi à rédiger des essais pour des journaux, notamment le Week de Goldwin Smith*, publié à Toronto. Il termina sa thèse en 1889 ; elle parut à Halifax la même année sous le titre The relation of Hans Sachs to the Decameron, as shown in an examination of the thirteen Shrovetide plays drawn from that source […]. L’ouvrage témoigne de sa maîtrise des méthodes de recherche allemandes préconisées à la Johns Hopkins University, de même que de sa connaissance de la littérature dans plusieurs langues européennes, entre autres le vieux norrois, l’allemand, le français et l’italien.

Toujours en 1889, MacMechan épousa Edith May Cowan, de Gananoque, et fut nommé professeur d’anglais George Munro* à la Dalhousie University de Halifax, succédant à William John Alexander*, parti s’installer à Toronto. Manifestement, les membres du conseil d’administration avaient été réticents à l’idée de choisir une personne aussi jeune et inexpérimentée que MacMechan pour occuper ce poste de professeur titulaire, et le président John Forrest*, qui souhaitait vivement son engagement, proposa en privé une « entente à l’amiable » prévoyant que si MacMechan ne satisfaisait pas à leurs exigences après deux ou trois ans, il se « retirerait discrètement ». Il n’aurait jamais à le faire et passerait le restant de sa carrière à Dalhousie.

Halifax séduisit immédiatement le nouveau venu et la ville ainsi que la province de la Nouvelle-Écosse inspireraient une bonne partie de son travail tout au long de son existence. Il établit rapidement un mode de vie qu’il maintiendrait presque inchangé pendant 44 ans : enseignement, recherches personnelles, rédaction pour revues et journaux, vie domestique heureuse avec sa femme et ses trois filles – Jean Harriet, Grace Frederica et Edith Archibald (surnommée Polly) –, fréquentation régulière de l’église presbytérienne Fort Massey, à deux pâtés de maisons de son domicile du chemin Victoria, et activités de plein air, dont la marche, le golf et la natation dans le bras Northwest, souvent jusqu’à la mi-novembre.

Les publications de ses premières années à Dalhousie étaient de nature savante. Ses éditions de deux ouvrages de Carlyle, Sartor resartus (Boston, 1896) – édition définitive pendant bien des années – et On heroes, hero-worship, and the heroic in history (Boston, 1901), faisaient partie d’une collection américaine de textes classiques édités par des universitaires reconnus. Une sélection de poèmes de Tennyson parut six ans plus tard. Mais MacMechan avait déjà commencé à s’intéresser à l’histoire de sa province adoptive, qu’il surnommait affectueusement « Ultima Thulé ». Peu après son arrivée à Halifax, il avait adhéré à la Nova Scotia Historical Society, où il présenta une étude sur un dramaturge mineur de la Restauration de la monarchie anglaise, John Crowne, dont le père, William*, fut l’un des pionniers de l’Acadie. Poursuivant le travail du premier commissaire des archives publiques de la province, Thomas Beamish Akins*, il compila deux volumes de sources documentaires pour l’histoire des débuts de la Nouvelle-Écosse, publiés à Halifax en 1900 et 1908 dans une collection commencée par Akins. Plus tard paraîtraient ses chapitres sur l’histoire de la Nouvelle-Écosse dans l’ouvrage en plusieurs volumes Canada and its provinces : a history of the Canadian people and their institutions […] publié à Toronto de 1913 à 1917 sous la direction d’Adam Shortt et Arthur George Doughty.

De manière plus informelle, l’objet des essais et articles de MacMechan se déplaça aussi vers son environnement immédiat. Dans un recueil de ces publications, The life of a little college and other papers (Boston et New York, 1914), le lecteur peut se faire une idée de sa vie publique. Son intimité se révèle dans les journaux qu’il tint entre 1893 et 1895 : ses doutes sur sa capacité de prendre ses nouvelles responsabilités à Dalhousie, sa crainte de ne pas réussir à subvenir aux besoins de sa famille bien-aimée, son sentiment d’insécurité de jeune universitaire et sa vive conscience de la lourdeur de la tâche d’enseignement. Mais les passages consacrés à de tels sujets devinrent de plus en plus rares et aucun journal de la période entre 1895 et 1916 ne subsiste ; les subséquents, d’un style presque formel, contiennent une chronique des activités professionnelles d’un professeur et auteur engagé dans une carrière fructueuse, ponctuée de références à sa vie domestique. Les examens de conscience du jeune MacMechan en sont à peu près absents et il n’est plus possible d’y suivre l’évolution de sa pensée.

MacMechan consacra ses années de maturité à ses étudiants, à une chronique littéraire hebdomadaire dans le Standard de Montréal, à son travail de bibliothécaire pour l’université à partir de 1906 et à ses écrits personnels. Pendant une bonne partie de sa carrière, il s’efforça d’assumer à lui seul l’enseignement de la langue, de la littérature et de la composition anglaises à Dalhousie, gagnant peu à peu de l’assurance en tant que professeur et faisant participer les étudiants à la correction de leurs propres travaux, selon une méthode qui s’avéra mutuellement profitable. Parmi ses protégés figuraient des auteurs comme Lucy Maud Montgomery*, Hugh John MacLennan* et Ernest Redmond Buckler, des professeurs d’anglais renommés tel Garnett Gladwin Sedgewick, qui deviendrait directeur de département à la University of British Columbia, la folkloriste Mary Helen Creighton* et le diplomate et auteur d’un journal Charles Stewart Almon Ritchie*. Nombre d’entre eux se souviendraient de ses efforts héroïques : « aucun professeur n’a travaillé avec plus de diligence que lui pour exposer à des étudiants canadiens un idéal stylistique », écrivait Wilhelmina Gordon, professeure d’anglais à la Queen’s University de Kingston, en Ontario. Pendant la Première Guerre mondiale, MacMechan enseigna aussi l’histoire navale au Royal Naval College of Canada au moment où l’établissement se trouvait à Halifax et, dans les années 1920, il donna des cours de formation continue sur Shakespeare et la littérature du xxe siècle à Dalhousie. Ses conférences publiques sur des personnalités littéraires, surtout de l’époque victorienne, étaient très courues. Les chroniques hebdomadaires qu’il publia témoignent de sa connaissance des idées nouvelles en littérature, ainsi que de ses préférences et limitations. Sa critique du roman de Virginia Woolf To the lighthouse (publié à Londres en 1927 ; version française parue sous le titre Promenade au phare) fut plutôt tiède, mais il louangea son essai A room of one’s own (publié également à Londres, en 1929 ; version française parue sous le titre Une chambre à soi), qui était en accord avec sa propre opinion selon laquelle « il vaut mieux pour toute femme travailler plutôt que rester à ne rien faire, gagner sa vie plutôt que dépendre d’un parent de sexe masculin ». En retour, Woolf lui écrivit pour le remercier de sa « sympathie & [de sa] compréhension ».

Immédiatement après l’explosion de Halifax, le 6 décembre 1917, MacMechan dut s’occuper des dégâts à la bibliothèque de l’université ; les fenêtres avaient été défoncées, et les livres devaient être protégés de la pluie et de la neige. Quelques jours plus tard, le banquier Dugald MacGillivray, qui dirigeait le comité de réhabilitation, lui demanda de rédiger l’histoire officielle de la tragédie qui avait frappé la ville. Le Halifax Disaster Record Office, dont MacMechan était directeur, fut installé dans un local fourni par le Morning Chronicle. Avec ses assistants, il se lança rapidement dans la tâche considérable de recueillir l’information, notamment les témoignages des survivants. Dix-neuf chapitres furent écrits et deux chapitres supplémentaires envisagés. Cependant, peut-être à cause d’une tentative de dissimuler ou de rejeter la responsabilité de la catastrophe, ou pour d’autres raisons, le manuscrit resta inédit de son vivant.

Deux événements illustrent la préoccupation croissante de MacMechan à l’égard de la situation de la nation canadienne au début des années 1920. Le premier est la publication d’un article intitulé « Canada as a vassal state », paru dans la Canadian Historical Review de Toronto en décembre 1920, qui dénonçait l’américanisation du pays et fit beaucoup de bruit parmi son élite intellectuelle. Sa longue association avec des universités américaines, particulièrement en Nouvelle-Angleterre – il avait enseigné pendant plusieurs sessions d’été à la Harvard University et était un ami de l’historien de la culture Charles Eliot Norton et du spécialiste de Shakespeare George Lyman Kittredge –, impliquait que ses idées étaient prises au sérieux. Au mois de mars suivant, à Montréal, MacMechan contribua à la fondation de la Canadian Authors Association. Élu à la vice-présidence, il se joignit à un comité de direction où figuraient Hiram Alfred Cody*, Oscar Pelham Edgar*, Isabel Ecclestone Mackay [MacPherson*], Helen Letitia McClung [Mooney*] et Thomas Chapais*. Dès son retour à Halifax, il s’activa à créer une section néo-écossaise, dont il assuma la présidence. Il entreprit également une tournée de conférences en Ontario organisée par la société l’année suivante. Son engagement auprès de la Canadian Authors Association témoigne qu’il était convaincu de la nécessité d’un sentiment national fort pour le Canada. Il affirma à maintes reprises qu’« un pays commence à exister seulement quand on écrit à son sujet ». Tant dans sa salle de classe que dans sa chronique hebdomadaire « The dean’s window » dans le Standard, il avait longtemps exprimé son souhait de trouver un auteur canadien écrivant « avec maturité ». Qu’ils soient si peu nombreux dans ce cas – beaucoup d’autres utilisaient, selon ses mots, « une feuille de vigne sur leurs bouches » – retardait à son avis le moment où la littérature canadienne pourrait prendre sa place sur la scène internationale.

Peu après son arrivée à Halifax, MacMechan avait entrepris des recherches pour un projet de biographie du romancier et poète James De Mille*, qui avait enseigné l’histoire et la rhétorique à Dalhousie, et en 1893 il organisa la publication en édition limitée de Behind the veil, poème inédit de De Mille. Le premier article que signa MacMechan dans le Standard, intitulé « Canadian literature : a private view », parut en 1905 ; en 1906, il consacra au même sujet un long article sous le titre « Book and beaver ». En 1910, dans le même journal, il demandait : « Avons-nous une littérature ? » En tant que maître de conférence hors faculté très populaire, MacMechan choisissait fréquemment comme sujet des auteurs canadiens. En 1923, il mit sur pied un cours complet à l’université. L’année suivante, il publia à Toronto son livre Head-waters of Canadian literature. Cette parution coïncida avec celle de Highways of Canadian literature […], également à Toronto, en 1924, de John Daniel Logan et Donald Graham French. Les deux ouvrages furent souvent confondus, ce qui l’irritait, car les attaques de Logan quant à sa connaissance du sujet l’avaient longtemps exaspéré. Dans sa préface, MacMechan soutint, à juste titre, que la « principale singularité » de son travail était « qu’il traitait ensemble les Canadiens qui écriv[aient] en français et les Canadiens qui écriv[aient] en anglais ». Ses cours à Dalhousie initiaient aussi les étudiants à la littérature canadienne-française, utilisant le recueil de textes intitulé l’Anthologie des poètes canadiens de Jules Fournier*, édité par Olivier Asselin et publié à Montréal en 1920.

Pour MacMechan, la publication de Head-waters marqua un éloignement de la littérature et un intérêt accru pour l’histoire de la Nouvelle-Écosse, dont il parlait toujours avec affection et qu’il considérait comme sa patrie spirituelle. Au début des années 1920, il commença à rassembler et à publier des récits d’aventures en mer remarquables, s’appuyant sur des recherches approfondies à même des sources primaires et sa correspondance avec des personnes qui se souvenaient des événements ou y avaient participé. Plus tard, l’archiviste et historien Daniel Cobb Harvey* raconterait comment MacMechan avait « frayé avec des marins et des capitaines au long cours, s’efforç[ant] de maîtriser tous les termes de marine et de distinguer chaque type d’embarcation à voile ». Dès sa jeunesse, il s’était intéressé à la vie maritime. L’un de ses premiers articles, « “The best sea story ever written” », publié en 1899 dans le Queen’s Quarterly de Kingston, en Ontario, était une appréciation avant-gardiste de Moby Dick (New York et Londres, 1851) d’Herman Melville, à un moment où la réputation du romancier battait de l’aile. MacMechan se rappelait avoir lu ce livre dans la « bibliothèque sombre [et] poussiéreuse du Mechanics’ Institute […] d’un obscur petit village canadien, il y [avait] près de vingt ans ».

Dans ces récits de MacMechan, son amour passionné de la Nouvelle-Écosse et de son passé se conjuguent avec sa conscience que la tradition des « bateaux de bois et hommes de fer » disparaissait rapidement, cédant la place aux « bateaux de fer et hommes de bois ». Ils furent publiés en trois volumes : Sagas of the sea (Londres, [1923]), Old province tales (Toronto, [1924]) et There go the ships (Toronto, [1928]). L’un de ses récits les plus connus, « The saga of “Rudder” Churchill », incontournable des recueils d’écoles secondaires pendant de nombreuses années, raconte comment le capitaine George Washington Churchill et son neveu et second, Aaron Flint Churchill, risquèrent une mort presque certaine pour remplacer le gouvernail du Research, trois-mâts carré de 1 459 tonnes appartenant à Thomas Killam*, de Yarmouth, après qu’il eut été endommagé à plusieurs reprises durant une traversée orageuse de l’Atlantique à l’hiver de 1866‒1867. Charles Lindsay Bennet, collègue de MacMechan à Dalhousie, se souvenait d’avoir vu Archie parcourir les pages de Sagas of the sea, qui venait d’être publié, et déclarer qu’il considérait que c’était son œuvre la plus importante et celle « pour laquelle on se souviendra[it] le plus longtemps [de lui] ».

Dans son avant-propos à Tales of the sea, recueil de chroniques de MacMechan publié à Toronto en 1947, le romancier Thomas Head Raddall rend assez bien la conscience que l’auteur avait de l’histoire qui l’entourait et inspirait ses écrits. Raddall évoque « une figure droite et digne, avec une barbe gris torpille, arpentant les rues de Halifax avec un air étrangement distant comme si elles lui appartenaient toutes […] Sa connaissance du vieux port de mer et de sa longue histoire romantique était si complète que dès qu’il le décidait, le présent n’existait plus pour lui ; il pouvait faire fi des employés de bureau et des vendeuses (et des écoliers) qui allaient et venaient, tout affairés aux soucis mesquins du vingtième siècle, et ne voir que les habits rouges, les rangers vêtus de peau de daim et les marins goudronnés du dix-huitième. Une faculté mystérieuse, à ne pas acquérir à la légère, ni à rejeter d’un haussement d’épaules. »

MacMechan fut honoré publiquement à de nombreuses reprises au cours de sa vie. En 1916, il fut élu membre de la Société royale du Canada ; trois ans plus tard, il fit partie d’un groupe de plusieurs notables canadiens invités à New York pour les célébrations commémorant le centenaire de la naissance de l’auteur américain James Russell Lowell ; en 1920, son alma mater, la University of Toronto, lui décerna un doctorat honorifique. Ce dernier hommage allait, écrivit-il dans son journal, « bien au delà de tout ce [qu’il] avait jamais souhaité ». En 1932, il reçut la médaille Lorne Pierce de la Société royale du Canada, en reconnaissance des remarquables services qu’il avait rendus à la littérature canadienne, et, l’année suivante, un diplôme honorifique de Dalhousie.

MacMechan prit sa retraite de l’enseignement en 1931, mais il conserva ses liens avec l’université et continua de vivre à Halifax, se consacrant à la recherche et à l’écriture. Il avait toujours joui d’une excellente santé, mis à part une légère claudication (résultant peut-être de la polio pendant son enfance), qu’il ne mentionna jamais, semble-t-il, sauf dans une note poignante de son journal, quand il écrivit qu’il venait de se réveiller d’un rêve agréable dans lequel sa boiterie avait disparu. Il conserva une vigueur juvénile, comme le remarquaient beaucoup des gens qui le connaissaient, accentuée par ses longues excursions pédestres : il se rendait souvent à pied jusqu’à Bedford, à une distance de 10 milles, prenait un rafraîchissement au salon de thé Miss Murphy, puis revenait à Halifax en train. Ce fut donc un terrible choc pour sa famille et ses amis quand MacMechan mourut à son domicile le 7 août 1933, d’une phlébite de la jambe et d’une embolie pulmonaire, après seulement quelques jours de maladie. Il fut enterré dans le cimetière Camp Hill, sous une pierre tombale de granit surmontée d’une croix celtique, à deux pas de la citadelle de Halifax.

Un nécrologue anonyme (probablement Daniel Cobb Harvey) présenta ainsi Archibald McKellar MacMechan, son ami et ancien professeur : « Un radical en pensée, défendant toujours la liberté du professeur et considérant l’université comme un lieu d’échange d’idées ; un conservateur en action, attaché à ce qui était bon ; un styliste chaste et lucide, n’utilisant jamais des mots sans idées ; un historien littéraire et scientifique ; un critique aimable mais franc ; […] un hôte sympathique ; c’était un type de Canadien qui ne pouvait être obscurci par les brumes de l’Atlantique ou la courte vue de sa propre génération. »

Janet E. Baker

Une bibliographie d’un grand nombre des publications d’Archibald McKellar MacMechan figure dans notre ouvrage intitulé Archibald MacMechan : Canadian man of letters (Lockeport, N.-É., 2000). Une sélection de ses poèmes a paru dans le recueil postume Late harvest (Toronto, 1934). Headwaters of Canadian literature a été réimprimé dans la série New Canadian Library (Toronto, 1974), introd. de M. G. Parks. The Halifax explosion : December 16, 1917, Graham Metson, compil. (Toronto, 1978), contient le texte des 19 chapitres que MacMechan a rédigés sur la catastrophe. Des récits maritimes choisis parmi ses premiers écrits ont été réimprimés dans Tales of the sea et At the harbour mouth, John Bell, édit. (Porters Lake, N.-É., 1988).

Des documents manuscrits sont conservés aux DUA dans l’Archibald MacMechan fonds (MS-2-82, 1-63) et aux NSA dans l’Archibald MacMechan fonds (MG 1, vol. 572a ; 1486 ; 2124).

« Archibald McKellar MacMechan », SRC, Mémoires, 3e sér., 28 (1934), proc. : viii–ix.— C. L. Bennet, « Archibald MacMechan », Soc. bibliogr. du Canada, Cahiers (Toronto), 3 (1964) : 17–26 ; « Topics of the day », Dalhousie Rev., 13 (1933–1934) : 378–381.— A. R. Bevan, « James De Mille and Archibald MacMechan », Dalhousie Rev., 35 (1955–1956) : 201–215.— Wilhelmina Gordon, « Archibald MacMechan », Queen’s Quarterly (Kingston, Ontario), 40 (1933) : 635–640.— Lyn Harrington, Syllables of recorded time : the story of the Canadian Authors Association, 1921–1981 (Toronto, 1981).— D. C. H[arvey], « In memoriam : Archibald McKeller MacMechan », N.S. Hist. Soc., Coll. (Halifax), 22 (1933) : xxix ; « Notes and comments », CHR, 14 (1933) : 343–345.— G. G. Sedgewick, « “A.M.” – Archibald MacMechan », dans Our sense of identity : a book of Canadian essays, Malcolm Ross, édit. (Toronto, 1954 ; réimpr. à partir de Dalhousie Rev., 13 (1933–1934), 451–458), 147–155.— S. E. D. Shortt, « Archibald MacMechan : romantic idealist », dans son The search for an ideal : six Canadian intellectuals and their convictions in an age of transition, 1890–1930 (Toronto et Buffalo, N.Y., 1976), 41–57.— H. L. Stewart, « Archibald MacMechan [1862–1933] », dans Leading Canadian poets, W. P. Percival, édit. (Toronto, 1948), 145–151.— P. B. Waite, The lives of Dalhousie University (2 vol., Montréal et Kingston, 1994–1998).

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Janet E. Baker, « MacMECHAN, ARCHIBALD McKELLAR », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macmechan_archibald_mckellar_16F.html.

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Auteur de l'article:    Janet E. Baker
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2017
Année de la révision:    2017
Date de consultation:    1 décembre 2024