MacLENNAN (McLennan), JOHN, ministre de l’Église d’Écosse, juge de paix et enseignant, né en 1797 à Lochcarron, Écosse ; le 11 juin 1823, il épousa à Laggan, Écosse, Catherine MacNab, et ils eurent dix enfants ; décédé le 11 février 1852 à Kilchrenan, Écosse.
Né dans les montagnes de Wester Ross et marqué par l’influence bénéfique du révérend Lachlan MacKenzie et de son célèbre ministère, John MacLennan obtint sa maîtrise ès arts du King’s College à Aberdeen en 1818. Pendant les quatre années qui suivirent, il étudia la théologie au King’s College et au Marischal College à Aberdeen et vécut dans l’Inverness-shire, où il rencontra sa future femme. Autorisé à exercer le ministère le 26 novembre 1822, il fut ordonné le 15 avril 1823 à Alvie, « afin d’être qualifié pour accepter une charge pastorale en Amérique du Nord ».
Peut-être grâce aux efforts du révérend James Drummond MacGregor* ou du révérend Donald Allan Fraser*, il avait reçu d’un groupe de presbytériens écossais qui avaient fondé des « villages prospères » à l’extrémité sud-est de l’Île-du-Prince-Édouard, une invitation à devenir leur ministre. Ces communautés, en majorité de langue gaélique, furent établies en 1803 par des Highlanders, que le comte de Selkirk [Douglas*] avaient encouragés à émigrer. Leur langue et leur culture les avaient tenus passablement à l’écart de l’activité pastorale des quelques ministres protestants qui vinrent dans l’île. En 1816–1817, ils pouvaient toutefois se permettre de soutenir financièrement un pasteur et s’engagèrent ainsi à assurer l’entretien d’un ministre « autorisé et ordonné par un consistoire de l’Église d’Écosse ». Ce n’est qu’avec l’arrivée de MacLennan en 1823 que leurs espérances se réalisèrent.
MacLennan débarqua en Nouvelle-Écosse et forma avec Fraser, John Martin et Hugh MacLeod (tous membres du clergé de l’Église d’Écosse) le consistoire écossais de Halifax à Truro le 18 septembre 1823. Il se rendit peu après à Belfast, à l’Île-du-Prince-Édouard, où il constata la nécessité d’avoir une église spacieuse située dans un endroit central. Heureusement, un artisan de talent, Robert Jones, était disponible ; l’édifice principal de l’église presbytérienne St John, achevé au milieu des années 1820 et orné de bardeaux de bois dur taillés à la main, témoigne de l’habileté de ses bâtisseurs.
L’influence de MacLennan, qui fit œuvre de pionnier, s’étendit assez loin autour de Belfast. Il fonda avec les presbytériens des environs de Charlottetown une congrégation qui, en 1829, avait déjà construit une église – l’église St James – pouvant accommoder plus d’un millier de fidèles. Affectionnant les villages de Highlanders de New London, il les visita chaque mois pendant de nombreuses années et officia à l’ouverture de leur église en 1833. Même si « tous les coins de l’île lui étaient familiers », il n’y limita pas son ministère. Robuste et habitué aux voyages difficiles, il visita également le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, et parcourut en tous sens l’île du Cap-Breton en 1824, 1827, 1829 et 1831. Tout en prêchant et en administrant les sacrements aux milliers de Gaëls qui s’y étaient établis sans pasteur, il prit en main leur cause dans sa correspondance avec l’Écosse, d’une façon particulièrement efficace avec Robert Burns*, de Paisley, et l’Edinburgh Bible Society. Des ministres ainsi que des bibles en gaélique et en anglais furent envoyés, et, en 1836, l’île du Cap-Breton avait son propre consistoire.
Le principal objet des préoccupations de MacLennan demeurait cependant ses paroissiens de Belfast. Il fut nommé juge de paix en 1826 par le lieutenant-gouverneur John Ready* et distribua plus tard des prestations d’aide sociale aux malades de sa paroisse. Du fait qu’il n’y eut aucun médecin dans le district à partir de la mort d’Angus Macaulay* en 1827 jusqu’à l’arrivée d’Angus MacSwain en 1841, MacLennan dut inclure dans sa charge pastorale le soin des malades, les premiers soins et les traitements médicaux de base. Vers 1839, il assuma la responsabilité de l’école de Pinette, près de chez lui, et y enseigna avec compétence le latin ainsi que les matières élémentaires.
Pendant les années 1840, les presbytériens à l’extérieur de l’Écosse subirent le contrecoup des conflits qui affectaient la mère patrie et qui avaient pour objet la liberté spirituelle de l’Église ; la scission de l’Église d’Écosse en 1843 entraîna des changements radicaux dans les Maritimes. La plupart des ministres du consistoire et du synode de MacLennan ou bien retournèrent en Écosse ou bien adhérèrent à l’Église libre. En outre, plusieurs congrégations de l’île, que MacLennan avait soutenues, se joignirent à l’Église libre, mais ses propres ouailles de Belfast et la congrégation de Charlottetown demeurèrent avec lui dans l’Église établie. À la mort de son ami, le révérend Donald Allan Fraser, survenue à Terre-Neuve en 1845, MacLennan dut s’occuper des paroissiens de St John’s pendant quelques mois, ce qui lui apporta de nouveaux soucis.
Devant ces événements et devant les demandes de sa famille de plus en plus nombreuse, John MacLennan retourna en Écosse en 1849 pour un séjour qu’il croyait temporaire ; son désir de revoir l’Île-du-Prince-Édouard ne fut toutefois jamais exaucé. Après avoir eu pendant moins de trois ans la charge de la chapelle Gaelic à Cromarty, il devint ministre des paroisses de Kilchrenan et de Dalavich, où il mourut le 11 février 1852, des suites de la diphtérie qu’il avait contractée au chevet d’un enfant malade. Grâce à son esprit missionnaire, à sa force physique et à ses nombreux talents, MacLennan contribua à l’établissement de l’Église d’Écosse à l’Île-du-Prince-Édouard, à l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve. Sociable et pacifique, il se consacra à Dieu et fut le serviteur dévoué de tous les pionniers. Il laissa également en héritage au Canada les membres de sa talentueuse famille, qui s’y firent remarquer par leur contribution dans les domaines de la religion, de l’éducation, de l’armée, de l’industrie et des services de santé.
APC, MG 9, C8, 5 (copies) (mfm aux PAPEI).— Walter Johnstone, Travels in Prince Edward Island [...] (Édimbourg, 1823).— John MacGregor, British America (2e éd., 2 vol., Édimbourg et Londres, 1833), 1 : 541–542.— Prince Edward Island Register, 1823–1830.— Scott et al., Fasti ecclesiæ scoticanæ, 4 : 93 ; 6 : 369–371 ; 7 : 7, 622.— Gregg, Hist. of Presbyterian Church, 269, 271, 273, 275, 318, 323, 326.— The life and times of the Rev. Robert Burns [...] including an unfinished autobiography, R. F. Burns, édit. (Toronto, 1872), 172.— J. M. MacLennan, From shore to shore, the life and times of the Rev. John MacLennan of Belfast, P.E.I. (Édimbourg, 1977).— J.[M.] MacLeod, History of Presbyterianism on Prince Edward Island (Chicago et Winona Lake, Ind., 1904).— M. A. Macqueen, Skye pioneers and « the Island » ([Winnipeg, 1929]), 35, 37, 44–45, 54.— John Murray, The history of the Presbyterian Church in Cape Breton (Truro, N.-É., 1921), 44.— George Patterson, Memoir of the Rev. James MacGregor, D.D. [...] (Philadelphie, 1859), 413.— Donald Sage, Memorabilia domestica ; or, parish life in the north of Scotland (Édimbourg, 1889), 6, 228, 315, 435.— A. B. Warburton, A history of Prince Edward Island from its discovery in 1534 until the departure of Lieutenant Governor Ready in A.D. 1831 (Saint-Jean, N.-B., 1923), 259, 275, 348, 357, 390.
Jean M. MacLennan, « MacLENNAN (McLennan), JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/maclennan_john_8F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
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