MACGEORGE, ROBERT JACKSON, journaliste, écrivain, rédacteur en chef et prêtre de l’Église épiscopale d’Écosse, né le 19 décembre 1808 dans la paroisse de Gorbals (maintenant partie de Glasgow, Écosse), fils d’Andrew Macgeorge, « solicitor de Glasgow bien connu et très respecté », et d’Elizabeth Jackson ; le 13 juin 1841, il épousa Elizabeth Stevenson MacBrayne (décédée en 1842), et ils eurent une fille, puis, le 4 septembre 1844, Elizabeth MacIntosh Grant, et de ce mariage naquit une fille ; décédé le 14 mai 1884 à Orcadia, Rothesay, Écosse.

Robert Jackson Macgeorge fit ses études aux universités de Glasgow et d’Édimbourg avant de devenir clerc dans un bureau d’avocat, ainsi que poète et dramaturge. En 1830, il écrivit une farce intitulée « The students » et un drame, « A legend of Carrick », qui furent joués à Glasgow la même année. Il publia des textes dans le Fraser’s Magazine for Town and Country ainsi que dans le Scottish Monthly Magazine. Contraint de se rendre à l’étranger pour raison de santé, il fit paraître des récits de ses voyages en Asie dans la Literary Gazette d’Écosse. Macgeorge fut ordonné diacre de l’Église épiscopale d’Écosse en 1839, puis prêtre l’année suivante. Il œuvra quelque temps à Glasgow avant d’immigrer au Haut-Canada en septembre 1841. L’évêque John Strachan* se réjouit de sa venue et Macgeorge se vit confier le pastorat de Streetsville (maintenant partie de Mississauga), où il demeura jusqu’en 1858. Il ne tarda pas toutefois à s’intéresser de nouveau à la littérature.

Macgeorge accéda bientôt au poste de rédacteur en chef de la Weekly Review de Streetsville, qui devint, sous sa direction, l’une des revues les plus lues, les plus populaires et les plus citées de la province. Utilisant le pseudonyme de Solomon of Streetsville, Macgeorge attaqua avec une « ironie bon enfant et avec raillerie » les journaux, les hommes politiques et les vendeurs de spécialités pharmaceutiques. Ses remarques caustiques parues le 25 novembre 1854 au sujet des journaux canadiens en constituent un excellent exemple : « La vile bannière sous laquelle ils combattent arbore cette devise : « L’opportunisme est notre dieu ! Les chemins de fer sont notre politique ! » Il publia également des articles sur des sujets littéraires dans le Globe et le Leader de Toronto ainsi que plusieurs chansons sur de la musique de James Paton Clarke*. Il trouva le temps de diriger un journal anglican, Church (qui devint après le 5 août 1852 le Canadian Churchman). En 1848, il fit imprimer « un petit recueil de poèmes d’écrivains canadiens », The Canadian Christian offering, contenant cinq de ses poèmes ; un recueil de ses écrits, Tales, sketches and lyrics, parut dix ans plus tard.

Macgeorge participa aussi à la rédaction de l’Anglo-American Magazine, fondé en 1852 par Thomas Maclear* pour contrebalancer le flot de journaux américains entrant au Canada. Macgeorge dirigea cette revue en association avec Gilbert Auchinleck. Publiés à côté d’articles littéraires, scientifiques et d’information, ceux de Macgeorge comprenaient, entre autres, « The chronicles of Dreepdaily », « The purser’s cabin », « The editor’s shanty » et quelques poèmes. Malgré les « talents [de Macgeorge] comme écrivain de variétés », le journal connut une existence éphémère en raison de la crise économique ; il cessa de paraître en décembre 1855, après avoir attiré « beaucoup de sympathisants mais peu d’abonnements ».

Cette vaste contribution littéraire empiéta, on le comprend, sur l’activité pastorale de Macgeorge, et, en 1858, année où il se trouvait en Écosse en raison, semble-t-il, de la maladie de sa femme, une délégation de Streetsville alla se plaindre à Strachan. Le 26 décembre, celui-ci écrivit une lettre à Macgeorge alors à Glasgow, dans laquelle il affirma que son retour à Streetsville ne serait ni « avantageux ni satisfaisant » pour lui-même ou pour ses paroissiens ; en conclusion, il se disait grandement désappointé de la carrière de Macgeorge et lui offrait la charge d’une église de campagne où il y aurait pour lui beaucoup plus de travail à faire. Macgeorge ne revint pas au Canada. L’année suivante, il accepta la charge de la paroisse St John the Evangelist, nouvellement créée à Oban, Écosse, charge qu’il remplit avec beaucoup de succès. Il occupa par la suite les postes de greffier du synode, de doyen du diocèse réuni d’Argyll and The Isles en 1876 et de chanoine honoraire de la cathédrale de Cumbrae. Il dut, en raison de sa santé chancelante, prendre sa retraite en 1880.

Macgeorge, qui vint censément au Canada comme pasteur de campagne et que l’on jugeait avoir failli à sa tâche, devint « un collaborateur empressé et généreux de presque tous les périodiques littéraires publiés dans le Haut-Canada, pendant son séjour au pays ». Henry James Morgan* l’a ainsi décrit en 1862 : « M. Macgeorge est une force de la nature, un homme d’une taille au-dessus de la moyenne, aux boucles de cheveux presque argentées, au corps bien droit [...] c’est un gentilhomme véritablement génial, et quoique sa plume semble à certains moments précipitée, malgré la main qui la manie et l’esprit qui la mène au risible, il n’existe pas au Canada d’homme plus sérieux et plus pur d’esprit que M. Macgeorge, si l’on ose dire. Fidèle et honnête homme d’Église, et, au dire de certains, adhérent de la High Church, il est pourtant le chrétien le plus aimable et l’homme à l’esprit le plus large que l’on ait jamais rencontré. »

James John Talman

Robert Jackson Macgeorge est l’auteur de The increase of Christ : a sermon preached before the diocesan synod of Argyll and the Isles, 16th September, 1868 (Glasgow, Écosse, 1868) ; The perfect law of liberty : a sermon, preached at Trinity Church, Streetsville, on Sunday, XIIth July, M.DCCC.XLVI (Toronto, 1846) ; The Son revealing the Father : funeral sermon of the Right Rev. A. Ewing [...] (Glasgow, 1873) ; Tales, sketches and lyrics (Toronto, 1858) ; et l’éditeur de The Canadian Christian offering (Toronto, 1848).

General Register Office (Édimbourg), Register of births and baptisms for the parish of Gorbals, déc. 1808 et janv. 1809 ; Register of marriages for the parish of Barony, 13 juin 1841.— Church (Toronto et Cobourg, Ontario), 26 mars, 26 août 1842, 13 sept. 1844.— Frederic Boase, Modern English biography [...] (6 vol., Truro, Angl., 1892–1921 ; réimpr., Londres, 1965).— Dominion annual register, 1884.— Morgan, Bibliotheca Canadensis ; Sketches of celebrated Canadians.— W. P. Bull, From Strachan to Owen : how the Church of England was planted and tended in British North America (Toronto, 1937).— J. J. Talman, « Three Scottish-Canadian newspaper editor poets », CHR, 28 (1947) : 166–177.

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James John Talman, « MACGEORGE, ROBERT JACKSON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macgeorge_robert_jackson_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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