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MACDONALD, JAMES ALEXANDER (il écrivait parfois son nom McDonald), avocat, homme politique et juge, né en 1858, probablement dans le canton de Tuckersmith, Haut-Canada, fils de James Macdonald et d’Isabella Rodger ; le 31 juillet 1890, il épousa à Stratford, Ontario, Mary Richardson, et ils eurent deux filles et un fils ; décédé le 20 décembre 1939 à Victoria.
James Alexander Macdonald grandit dans le comté de Huron et s’installa avec sa famille à Stratford, dans le comté avoisinant de Perth, où son père fonda en 1876 la MacDonald and MacPherson Company, qui fabriquait la célèbre batteuse Decker. Ses deux frères se joindraient à l’entreprise pour l’administrer. De l’âge de 20 à 25 ans, James Alexander travailla lui aussi à la fonderie, comme employé au moulage de métaux ; il décida ensuite d’entreprendre des études supérieures.
Macdonald fréquenta la Stratford Central Secondary School et le Stratford Collegiate Institute. Il entra à la University of Toronto en 1883, puis à l’école de droit Osgoode Hall. À partir de 1884, il effectua des travaux juridiques à Stratford avec John Idington*. Reçu au barreau vers 1890, il exerça le droit à Toronto au sein du cabinet Fullerton, Cook, Wallace, and Macdonald jusqu’en 1896. Cette année-là, il partit vivre à Rossland, en Colombie-Britannique, ville minière en pleine expansion dont la population atteindrait environ 7 000 habitants en 1897. L’un des quelque 50 avocats venus chercher fortune dans la municipalité florissante, il y pratiquerait le droit avec divers associés jusqu’en 1909 (et seul pendant une courte période en 1903) à titre de barrister, solicitor et notaire.
Macdonald fut admis au barreau provincial le 3 mai 1897, nommé conseiller du roi en 1905 et élu membre du conseil de la Law Society of British Columbia en 1907. Il exerça d’abord avec l’ancien maire John Stilwell Clute, puis devint solicitor et conseiller juridique pour la Consolidated Mining and Smelting Company of Canada Limited (aussi connue sous le nom de Cominco), la Granby Consolidated Mining, Smelting and Power Company et diverses grandes sociétés. Il se fit remarquer par sa gestion de nombreuses faillites et figurait parmi les meilleurs de sa profession dans la région. Macdonald vivait dans l’avenue Union avec sa femme et leurs trois enfants, et possédait quatre autres propriétés. Joueur de curling régulier, il participa financièrement à la construction de la piste de curling locale en 1908 et agit à titre de président honoraire de la Rossland Skating and Curling Rink Limited.
Notamment grâce à son expérience en affaires, Macdonald devint le premier président de la British Columbia Mining Association, dont il fit partie de 1903 à 1909. Membre actif du Parti libéral provincial et, à un moment donné, président de la Kootenay Liberal Association, il remporta le premier siège de député de Rossland City en 1903, défaisant le secrétaire du cabinet provincial. La même année, Joseph Martin*, homme politique brusque et têtu, qui avait occupé le poste de ministre de février à juin 1900, démissionna comme chef libéral ; on choisit Macdonald pour le remplacer. Celui-ci avait manifesté son opposition aux lois sur le travail de Martin, fort impopulaires à Rossland et ses environs. Macdonald serait réélu en 1907, après avoir lancé une attaque virulente contre le chemin de fer canadien du Pacifique. Grand, mince et, comme le décrirait l’historienne Margaret Anchoretta Ormsby, « avec le visage rappelant celui d’un chef indien raffiné », il argumentait brillamment et avec enthousiasme, mais manquait de charisme.
À titre de chef de l’opposition, Macdonald soutint d’abord le gouvernement conservateur de Richard McBride* dans sa mission d’obtenir de « meilleures conditions » pour la Colombie-Britannique au sein de la Confédération, ce qui impliquait de demander au dominion de réduire les dettes de la province en tenant compte des coûts d’administration d’une région aussi vaste et montagneuse. Le 24 février 1905, Macdonald appuya une résolution à cet effet. Il en résulta la modification, en août 1907, de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. Macdonald travailla également avec le gouvernement pour restreindre l’immigration en provenance du sud et de l’est de l’Asie, et, à l’occasion de la campagne pour les élections du 2 février de cette année-là, avait adopté une position particulièrement ferme envers ceux qu’il surnommait les « immigrants indésirables ». Même s’il accorda son soutien au gouvernement de McBride sur ces deux questions, Macdonald s’y opposa vigoureusement quand surgirent des problèmes de corruption. En 1906, il apprit qu’on avait octroyé 10 000 acres supplémentaires sur l’île Kaien à la Compagnie du chemin de fer du Grand Tronc pour son terminus portuaire ; il demanda alors la création d’un comité d’enquête spécial de la législature. Selon le rapport minoritaire du comité, le gouvernement savait qu’il négociait avec des spéculateurs, avait rejeté d’autres soumissions sous de faux motifs, et ne disposait pas de l’autorité nécessaire pour procéder à l’octroi sans l’approbation du Parlement. Or, son rapport majoritaire disculpa le gouvernement, qualifiant la transaction d’avantageuse pour la province et affirmant qu’aucun membre ni représentant du gouvernement n’en avait tiré profit personnellement.
Pendant ce temps, Macdonald lui-même n’échappa pas aux soupçons de corruption. Selon le Daily Colonist, publié à Victoria, des membres de son association de circonscription, ainsi que ses adversaires, avaient prétendument distribué alcool, cigares et argent aux électeurs durant la campagne électorale provinciale de 1907. Macdonald poursuivit ses efforts pour prouver l’existence de corruption à l’intérieur du gouvernement conservateur et excella dans l’opposition. Défenseur de l’idée britannique d’un gouvernement non partisan, il avait la réputation d’un homme de sang-froid et d’intégrité, d’un allié des mineurs et des entrepreneurs doté d’une opinion favorable envers toutes les classes, et d’un fervent promoteur des ressources naturelles. Il plaida pour, selon ses mots, des impôts « égaux », de meilleurs salaires pour les travailleurs, une fonction publique plus efficace et un budget équilibré.
Le 30 novembre 1909, Macdonald accepta le poste de juge en chef de la Cour d’appel, récemment créée, de la Colombie-Britannique, que lui offrit le gouvernement fédéral libéral de sir Wilfrid Laurier*. Averti de sa nomination prochaine, il avait démissionné de ses fonctions politiques le 23 octobre. Ce jour-là, à Trail, il prononça un discours au nom du parti, rentra en train le soir même, puis, pour éviter une longue marche, demanda qu’on le laisse descendre près de chez lui, sur un remblai escarpé. En sautant du train, il se cogna la tête et se blessa sérieusement.
Le Court of Appeal Act, 1907 avait été parrainé par la British Columbia Law Society, qui tentait depuis des années de convaincre le gouvernement provincial du besoin de se doter d’une entité, distincte de la Cour suprême, chargée d’entendre les appels. La Cour d’appel, qui se réunit pour la première fois le 4 janvier 1910, s’inspirait de la nouvelle Cour d’appel du Manitoba, et sa mise en place ne se déroula pas sans heurt. D’un point de vue politique, le gouvernement conservateur de McBride n’apprécia guère la nomination du libéral Macdonald à titre de juge en chef, contrairement au gouvernement fédéral libéral qui se réjouit de son choix. Le premier ministre Laurier, à l’instar de son prédécesseur sir John Alexander Macdonald*, nommait presque systématiquement des membres de son parti. En outre, beaucoup de gens estimaient que le juge en chef de la Cour suprême provinciale, Gordon Hunter, pouvait difficilement se prononcer sur les appels : son alcoolisme était de notoriété publique, et, de plus, des dossiers de presse qui faisaient état de son « comportement étrange » et des éditoriaux qui l’exhortaient à démissionner avaient terni son image. Hunter, juge en chef de la Colombie-Britannique, demeurerait néanmoins en poste 20 autres années, pendant lesquelles il passerait la majeure partie de son temps en vacances dans son domaine situé au bord du lac Shawnigan. Quand il mourut, en 1929, Macdonald lui succéda, obtenant rang et préséance sur les juges de la Cour suprême.
À titre de juge en chef de la Cour d’appel, Macdonald eut notamment comme tâche principale de limiter les dégâts causés par l’un de ses collègues, le brillant et excentrique Archer Evans Stringer Martin*, qui bâtit sa carrière judiciaire en dénonçant impitoyablement les erreurs juridiques commises dans des cours inférieures, dont la Cour suprême provinciale. À de nombreuses reprises, Macdonald eut à tempérer les propos de ce dernier afin de préserver sa relation de travail avec les juges de la Cour suprême. Sa connaissance des formalités gouvernementales le servit bien pendant la Première Guerre mondiale, lorsqu’il remplaça le lieutenant-gouverneur Frank Stillman Barnard en octobre 1915 et en janvier et février 1917.
Conservateur judiciaire, Macdonald ne fut ni progressif ni novateur dans son rôle de juge. Comme le révélèrent ses décisions, ses objectifs consistaient à répondre positivement aux demandes commerciales fondées sur le principe de sécurité juridique, à défendre la liberté contractuelle et le droit de propriété dans une économie de marché, et à maintenir fermement l’ordre public. Sa méthode stricte d’interprétation des lois l’amena à les appliquer exactement telles qu’on les avait écrites. L’appel historique de la barrister du Nouveau-Brunswick Mabel Priscilla Penery French* contre le refus de la British Columbia Law Society d’admettre des femmes l’illustre bien. Après que l’association eut rejeté des candidatures féminines en 1908 et 1910, Mlle French soumit à la Cour suprême de la Colombie-Britannique une pétition pour un bref de mandamus, afin de forcer la société à accepter sa candidature. Quand la cour refusa, elle interjeta appel. Macdonald se montra compatissant dans son jugement en reconnaissant que la société laissait déjà des femmes exercer des professions comme le droit. Le 9 janvier 1912, il statua toutefois que, puisque l’Angleterre interdisait aux femmes de pratiquer le droit, la Colombie-Britannique devait faire de même. Le changement aurait donc à s’opérer depuis l’Assemblée législative. Le mois suivant, le gouvernement conservateur présenta un projet de loi à cet effet.
James Alexander Macdonald prit sa retraite de la cour en 1936 et mourut trois ans plus tard, après une longue maladie, laissant dans le deuil sa femme, un fils (fonctionnaire) et une fille. On évalua l’ensemble de ses biens à 13 743,37 $, sans dettes. Macdonald, qui avait hérité de son père un tempérament calme et un souci du détail, était, malgré son étiquette libérale, aussi conservateur dans ses finances personnelles que dans ses activités politiques et juridiques.
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Louis A. Knafla, « MACDONALD (McDonald), JAMES ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macdonald_james_alexander_16F.html.
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Auteur de l'article: | Louis A. Knafla |
Titre de l'article: | MACDONALD (McDonald), JAMES ALEXANDER |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2020 |
Année de la révision: | 2020 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |