MacDONALD, JAMES, prêtre catholique et administrateur scolaire, né le 12 mai 1819 dans la paroisse St Andrews, Île-du-Prince-Édouard, probablement au lac St Peters, lot no 39, fils de Ronald « the Lake » MacDonald et de Nellie MacDonald, tous deux Écossais de naissance ; décédé le 26 juin 1905 à Charlottetown et inhumé à St Andrews.

James MacDonald comptait parmi ses ancêtres le premier missionnaire catholique écossais de l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard), qui s’appelait aussi James MacDonald*. En outre, la sœur de sa mère était la veuve de John MacDonald* of Glenaladale, qui avait fondé en 1772 le premier établissement catholique écossais de l’île. Ces liens familiaux, outre le fait que l’Église catholique de l’île fut longtemps dominée par un cercle d’Écossais des Highlands, expliquent en partie le cheminement de son ministère à cet endroit.

On sait peu de chose sur les premières années de MacDonald. Selon le révérend John C. Macmillan, il aurait été parmi les premiers élèves du St Andrew’s College, fondé en 1831, principalement à l’intention des futurs séminaristes, par l’évêque de Charlottetown, Angus Bernard MacEachern*. Ensuite, il étudia au grand séminaire de Québec. Ordonné dans cette ville le 28 juin 1842, il était de retour à Charlottetown le 1er septembre.

MacDonald fut d’abord affecté aux missions dans la partie est du comté de Prince, dans l’est de l’île ; il élut résidence à Indian River. En 1842, le diocèse de Charlottetown devait encore compter sur l’œuvre missionnaire : il n’y avait que 13 prêtres pour desservir 22 500 catholiques disséminés dans 33 paroisses et missions. Bernard Donald Macdonald*, successeur de MacEachern, avait grand besoin de missionnaires fidèles aux dogmes et capables d’œuvrer dans un isolement relatif. James MacDonald en était un. Pendant les 27 années qu’il passa à Indian River, il entretint de bonnes relations avec ses ouailles tant écossaises qu’irlandaises et construisit des églises et des presbytères. En outre, quand il arriva à son évêque de subir des attaques, il le soutint fermement.

En 1856, Mgr Macdonald s’opposa à ce que la lecture de la Bible devienne obligatoire dans le réseau d’écoles publiques de l’Île-du-Prince-Édouard, qui était multiconfessionnel. Les partisans du projet l’attaquèrent, mais, pour des raisons de santé, il ne put leur répliquer. L’abbé MacDonald défendit alors la position de son supérieur et les enseignements de son Église en publiant des lettres dans l’Examiner de Charlottetown le 2 et le 30 mars 1857. Pourtant, semble-t-il, ni les polémiques ni la politique ne l’attiraient.

Le 11 septembre 1859, l’évêque, sentant sa fin venir, nomma MacDonald administrateur du diocèse. MacDonald exerça cette fonction dès la mort de l’évêque, le 30 décembre, jusqu’à l’accession de Peter McIntyre* à l’épiscopat, le 8 mai 1860. L’automne suivant, McIntyre lui manifesta sa confiance en le faisant accéder à l’un des deux postes de vicaire général du diocèse.

En août 1869, toujours par suite d’une décision de McIntyre, James MacDonald succéda à Angus McDonald* à la direction du St Dunstan’s College de Charlottetown, qui était alors criblé de dettes. L’abbé MacDonald faisait partie du conseil d’administration du collège depuis 1861, mais ce n’était pas un enseignant ; pour la première fois, sous sa direction, l’établissement engagea des professeurs. Peu à peu, à mesure que les événements politiques influaient sur les affaires du collège, l’optimisme prudent avec lequel il avait entrepris son mandat s’effrita. McIntyre, qui faisait campagne depuis longtemps en faveur d’un réseau d’écoles séparées financé à même les deniers publics, vit ses espoirs s’envoler lorsqu’une coalition dirigée par Louis Henry Davies* et qui préconisait l’« école libre » remporta les élections provinciales en 1876. Le St Dunstan’s College perdait sa meilleure chance de salut financier, et le découragement gagna de plus en plus MacDonald. En 1879, le conseil d’administration élut à la direction Cornelius O’Brien, ancien head professor, mais celui-ci refusa le poste, si bien que MacDonald dut continuer. Un an plus tard, McIntyre convainquit les jésuites de prendre le collège en main, et MacDonald retourna au travail pastoral.

Peut-être pour le récompenser de son labeur, on confia à MacDonald sa paroisse natale, St Andrews, et la mission adjacente, Morell. Le seul événement marquant de son séjour là-bas fut son élévation à la dignité de monseigneur par Léon XIII en août 1887. Sa santé l’obligea à prendre sa retraite en 1900. Ses dernières années se déroulèrent sans histoire à Charlottetown.

James MacDonald n’était ni un grand esprit ni un leader de haute stature, et ses années à la direction du St Dunstan’s College s’achevèrent dans une sorte de désespoir muet. Néanmoins, il réalisa quelque chose de remarquable. Entre le moment où il devint missionnaire itinérant en milieu pionnier et le moment où il cessa d’être un vénérable curé de campagne dans son lieu de naissance, près de 60 années s’écoulèrent – des années durant lesquelles il rendit de grands services au diocèse de Charlottetown.

G. Edward MacDonald

AAQ, 310 CN, I : 146, 149 ; II : 17.— AN, RG 31, C1, 1891, Prince Edward Island (photocopies au P.E.I. Museum).— Arch. of the Diocese of Charlottetown, Episcopal acts of the diocese, 1886–1919 : 13 ; Indian River, RBMS (mfm aux PARO, Acc. 3271/18–19) ; B. D. Macdonald papers, box 3, folder 2 ; Peter McIntyre papers ; Reports for St Andrews parish and for St Lawrence O’Toole parish [aussi connue sous le nom de St Joseph’s] (Morell), 1884, 1886–1890, 1894–1895.— Diocese of Charlottetown Chancery Office, Records of St Dunstan’s Univ., minutes of the board of trustees, 29 juill. 1869, 4 juill., 5 août 1879.— PARO, Supreme Court of Prince Edward Island, Estates Div. records, liber 6 : f.50 ; liber 16 : f.543 (mfm).— P.E.I. Museum, Geneal. Div. files, particulièrement les transcriptions du registre du St Andrews Roman Catholic Cemetery.— Univ. of P.E.I. Library (Charlottetown), P.E.I. Coll., R. B. Macdonald, « MacDonalds in P.E.I. » (texte dactylographié, vers 1892–1894).— Charlottetown Herald, 13 août 1869, 7 sept. 1887, 28 juin 1905.— Daily Examiner (Charlottetown), 27 juin 1905.— Daily Patriot (Charlottetown), 27 juin 1905.— Examiner (Charlottetown), 2, 30 mars 1857.— Royal Gazette (Charlottetown), 6 sept. 1842.— The arrival of the first Scottish Catholic emigrants in Prince Edward Island and after, 1772–1922 (Summerside, Î.-P.-É., 1922), 110s.— Katherine Hughes, Archbishop O’Brien : man and churchman (Ottawa, 1906), 29–35.— G. E. MacDonald, The history of St. Dunstan’s University, 1855–1956 (Charlottetown, 1989).— J. C. Macmillan, The history of the Catholic Church in Prince Edward Island from 1835 till 1891 (Québec, 1913).— I. R. Robertson, « Religion, politics, and education in P.E.I. ».

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G. Edward MacDonald, « MacDONALD, JAMES (1819-1905) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macdonald_james_1819_1905_13F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
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