LYALL, WILLIAM, ministre presbytérien, auteur et professeur, né le 11 juin 1811 à Paisley, Écosse, troisième fils de William Lyall, marchand, décédé le 17 janvier 1890 à Halifax.

William Lyall fit des études à la Paisley Grammar School ainsi qu’aux universités de Glasgow et d’Édimbourg. Il s’intéressa très tôt à l’étude de la philosophie et, s’il fut ordonné ministre de l’Église libre d’Écosse, il se fit connaître davantage en tant que philosophe que comme théologien. Après avoir œuvré auprès des fidèles de l’Église libre dans les localités de Broxburn, West Lothian, Uphall et Linlithgow, il vint s’établir en Amérique du Nord britannique en 1848. Durant les deux années qui suivirent, il fut tutor (directeur des études d’un groupe d’étudiants) au Knox College de Toronto. Il démissionna en 1850 pour enseigner la morale, l’histoire de la philosophie et la littérature classique au Free Church College de Halifax. En 1860, après l’union des Églises presbytériennes, il se vit affecté au grand séminaire de Truro, en Nouvelle-Écosse. Lors de la fermeture de cette institution en 1863, Lyall devint professeur de logique et de psychologie au Dalhousie College de Halifax, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort.

Au temps de ses études, Lyall adhérait à la « philosophie du sens commun », doctrine élaborée par Thomas Reid et Dugald Stewart, et qui prédominait en Écosse. Au moment où il rédigea son volume intitulé Intellect, the emotions, and the moral nature qui parut en 1855, il subit largement l’influence de sir William Hamilton, qui avait peut-être dirigé ses études à Édimbourg. L’ouvrage, dans une très grande mesure une synthèse de la pensée philosophique, n’a rien de très original, mais il mérite d’être considéré comme l’un des premiers livres canadiens sur le sujet. Lyall tenait la philosophie pour la servante de la religion et il ne s’écartait pas des conceptions théologiques communément admises. « L’Écriture, déclarait-il, est le seul document qui fasse état d’une façon péremptoire de l’apostasie de l’homme. La philosophie peut spéculer : la Bible révèle – non pas la manière dont s’effectue le changement ni la nature de celui-ci – mais le changement lui-même. Le fait important est affirmé ; la façon dont il se produit n’est pas expliquée. » Le volume souleva beaucoup d’intérêt et, durant un certain nombre d’années, il servit couramment de manuel de métaphysique.

S’appuyant sur la qualité de cet ouvrage, le West of Scotland Magazine proposa Lyall comme successeur de Hamilton à la chaire de logique et de métaphysique de l’University of Edinburgh en 1856. La revue affirmait que Lyall « avait largement contribué à confirmer et à renforcer les principes de la philosophie écossaise » et que ses écrits témoignaient d’une érudition et d’un talent qui le rendaient « éminemment capable de succéder au grand maître [Hamilton] ». La proposition n’eut pas de suite et Lyall demeura en Nouvelle-Écosse. Il reçut un doctorat honorifique en droit du McGill College de Montréal le 3 mai 1864 et fut nommé membre fondateur de la Société royale du Canada lors de sa création en 1882.

En plus de sa tâche de professeur – on dit qu’il constituait « à lui seul une véritable faculté des arts » – Lyall écrivait des poèmes, s’intéressait beaucoup à la littérature anglaise et, à l’occasion, faisait office de prédicateur. Pendant l’été de 1852, il exerça le ministère auprès des fidèles de l’église libre St Andrew, à St John’s ; en 1852–1853, il occupa la charge de modérateur du consistoire de l’Église libre, à Halifax. Il aimait par-dessus tout l’enseignement, s’étant donné comme objectif « de susciter le goût et la passion des élèves pour la recherche philosophique ».

William B. Hamilton

Les papiers de William Lyall étant introuvables, ses principaux ouvrages publiés constituent la plus importante source d’informations le concernant : Strictures on the idea of power ; with special reference to the views of Dr Brown, in his « Inquiry into the relation of cause and effect » (Édimbourg, 1842) ; The philosophy of thought : a lecture delivered at the opening of the Free Church College, Halifax, Nova Scotia, session 1852–3 (Halifax, 1853) ; et Intellect, the emotions, and the moral nature (Édimbourg et Londres, 1855). Quelques rares données se trouvent dans Free Church of Nova Scotia, Synod, Minutes (Halifax), 1850–1860 ; Presbyterian Church of the Lower Prov. of British North America, Synod, Minutes (Halifax), 1860–1875 ; Presbyterian Church in Canada, Synod of the Maritime prov., Minutes (Halifax), 1875–1890.

Quelques conférences, des poèmes et d’autres articles ont paru dans la Dalhousie Gazette (Halifax), le plus important étant « Wordsworth : a criticism », 23 (1890–1891) : 135–137, 158–163, et dans le Presbyterian Witness (Halifax), 6, 13 nov. 1852, 1er août 1868, 2 févr. 1878. On trouve des notices nécrologiques dans le Morning Herald, 20 janv. 1890, le Presbyterian Witness, 25 janv. 1890, et la Dalhousie Gazette, 22 (1889–1890) : 93s. Parmi les études, mentionnons : William Gregg, History of the Presbyterian Church in the dominion of Canada [...] (Toronto, 1885) ; D. C. Harvey, An introduction to the history of Dalhousie University (Halifax, 1938) ; A. B. McKillop, A disciplined intelligence : critical inquiry and Canadian thought in the Victorian era (Montréal, 1979) ; et Watters, Checklist.  [w. b. h.]

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William B. Hamilton, « LYALL, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lyall_william_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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