LONGLEY (Langley), GEORGE, homme d’affaires, fonctionnaire, fermier, homme politique et juge de paix, baptisé le 22 avril 1787 à Newbiggin, à l’est de Penrith, Angleterre, troisième fils de William Langley, tailleur, et de Sarah Scott ; le 18 février 1824, il épousa Ruth Wells, et ils eurent une fille et trois fils dont l’un mourut en bas âge ; décédé pendant une traversée de Québec à Londres, et inhumé le 13 août 1842 dans la paroisse de Milton-next-Gravesend, comté de Kent, Angleterre.
George Longley immigra à Québec vers 1812 et y entra dans le commerce du bois ; en 1815, les autorités du Bas-Canada le nommèrent maître inspecteur et mesureur, fonctions qu’il pouvait aussi exercer pour les marchands de bois. Longley travailla probablement pour l’une des grandes sociétés de commerce du bois jusqu’en 1823 environ, année où il créa sa propre compagnie, Longley and Dyke, avec Joseph Dyke, ancien commis en chef dans l’entreprise de Peter Patterson*. À leur chantier près de l’anse au Foulon, ils préparaient des cargaisons de bois pour l’exportation et faisaient aussi un peu de construction navale.
Au cours des années 1820, Longley élargit et modifia le champ de ses occupations. En février 1822, il avait acheté un morceau de bonne terre arable au bord du Saint-Laurent, à Pointe-au-Baril, dans le canton haut-canadien d’Augusta. Cette propriété se trouvait tout près de l’endroit où, quelques mois après, Ziba et Jehiel Phillips allaient fonder le village de Maitland. Longley épousa deux ans plus tard la fille de William Wells, un homme d’affaires de la région. En 1826, au moment où il s’installa à Maitland, il avait doublé ses avoirs fonciers, qui représentaient alors plus de 460 acres de terre, et était devenu associé majoritaire dans un moulin à eau de la région. Il demeura en association avec Joseph Dyke jusqu’en décembre de cette année-là, après quoi il ne s’intéressa, semble-t-il, au commerce du bois qu’à titre de fournisseur occasionnel, et à Québec seulement. En 1833 encore, il présentait une pétition contre le péage exigé pour le transport du bois sur le canal Rideau.
Dans le Haut-Canada, au cours des années 1820, il était intéressant de moudre du grain en vue de l’exportation pour trois raisons : le canal Welland et le canal de Lachine étaient achevés, on commençait à exploiter les riches terres à blé voisines des lacs Érié et Ontario et, de 1825 à 1827, la Grande-Bretagne avait étendu ses tarifs commerciaux préférentiels au blé et à la farine du Canada. Par ailleurs, comparativement aux ports des Grands Lacs, Maitland jouissait d’avantages qui permettaient un meilleur prix de revient pour la farine. On pouvait la charger directement sur des bateaux de rivière pour son transport jusqu’à Montréal, tandis que la farine produite ailleurs devait souvent être transportée jusqu’au Saint-Laurent à bord de bateaux faits pour les Grands Lacs, et être ensuite transbordée sur des bateaux plus aptes à franchir les rapides et les canaux. Au fait de la faible capacité du moulin à eau, Longley construisit en 1827–1828, à Pointe-au-Baril, un moulin à vent en pierre de 90 pieds de hauteur. Vers 1837, lorsqu’il devint évident que le moulin à vent ne suffisait plus, on l’agrandit et on le modifia pour en faire l’un des premiers moulins à vapeur de la province. Le nouveau moulin pouvait produire jusqu’à 150 barils de farine par jour et employait une vingtaine d’hommes en période de pointe. L’agrandissement du moulin permit à Longley de moudre de grandes quantités de blé pour des clients tels que John McDonald*, important minotier de Gananoque.
L’esprit entreprenant de Longley se manifesta d’autres façons à Maitland. À la fin de 1827 ou au début de 1828, il ouvrit un magasin où il offrait un grand choix d’étoffes ; de plus, il fut maître de poste de 1836 jusqu’à sa mort. Sa ferme était surtout réputée pour son bétail, en particulier les moutons et les bovins ; ses animaux étaient régulièrement vendus et accouplés de manière à améliorer les races et, du même coup, l’élevage. Près du moulin et de la ferme, Longley construisit pour lui-même, en 1828, une « élégante et spacieuse » villa en pierre, qui demeure l’un des meilleurs exemples de l’architecture résidentielle du xixe siècle dans la province. Il canalisa les efforts qui aboutirent à la construction, en 1826–1827, de l’église anglicane St James à Maitland et joua aussi un rôle de premier plan dans la fondation, en 1833, de la Maitland Academy, une école privée qui ferma ses portes environ un an plus tard.
Les activités de Longley en dehors de son village furent peu nombreuses mais importantes. Même s’il admirait manifestement les mesures généreuses du tory George Canning, homme d’État britannique, il se présenta en 1828 comme réformiste dans la circonscription de Grenville et remporta une écrasante victoire. Peu loquace en chambre, il fut toutefois un député consciencieux : il appuya en particulier un projet de loi qui accordait des subventions aux sociétés agricoles et fit partie du comité spécial sur la Welland Canal Company. La mort de George IV provoqua en 1830 la dissolution imprévue de l’Assemblée et la tenue d’élections générales ; Longley se présenta de nouveau mais fut battu cette fois.
Dès lors, la carrière publique de George Longley se limita dans une grande mesure aux domaines dont il s’était occupé à titre de député. Il devint le premier président de la Grenville County Agricultural Society, fondée en 1830. La même année, on le nomma membre du comité formé à Brockville pour améliorer la navigation sur le Saint-Laurent et, de 1833 jusqu’à sa mort, il occupa l’un des postes de commissaire des canaux du Saint-Laurent [V. Jonas Jones]. En 1833, il reçut sa première commission de juge de paix. De plus, durant les années 1830, il fit partie des conseils d’administration de la Saint Lawrence Inland Marine Assurance Company et de la succursale de Brockville de la Commercial Bank of the Midland District. Longley mourut en 1842 sur le bateau qui l’amenait en Angleterre, où il espérait trouver un traitement qui lui ferait recouvrer la santé.
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Stephen A. Otto, « LONGLEY (Langley), GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/longley_george_7F.html.
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Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
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