LOMBARD DE COMBLES (de Combes, Descombes), JEAN-CLAUDE-HENRI DE, officier dans les troupes régulières, ingénieur, né le 10 décembre 1719 à Combles (dép. de la Meuse, France), fils de Jean-Adrian de Lombard, seigneur de Combles et ingénieur du roi mort le 11 décembre 1733 des blessures subies lors du siège de Kehl (République fédérale d’Allemagne), et d’Antoinette Hilaire ; le 24 décembre 1744 au Palais, Belle-Île-en-Mer, France, il épousa Marie-Rose Périn qui lui donna trois filles et quatre fils ; décédé accidentellement au Canada le 12 août 1756.

Jean-Claude-Henri de Lombard de Combles fut admis au Corps du Génie en 1743 et promu capitaine en 1751, tout en conservant son poste dans le régiment de Champagne, selon la coutume. En 1749, à titre d’ingénieur ordinaire du roi de la forteresse de Belle-Île-en-Mer, il élabora un plan pour la réparation des batteries, l’érection de murs pour protéger les plages qui étaient trop facilement accessibles et la construction de massifs pour supporter les canons. En 1752 et 1753, il dressa des plans pour la citadelle de Belle-Île-en-Mer et, en 1755, prit part à la reconstruction du quai de la ville du Palais ; sa femme mourut la même année.

En 1756, Lombard de Combles et l’ingénieur Jean-Nicolas Desandrouins* furent envoyés en Nouvelle-France pour remplacer trois ingénieurs qui, l’année précédente, avaient été capturés par les Anglais durant leur traversée au Canada. En tant que membre de l’état-major du marquis de Montcalm, Lombard partit de Brest sur la frégate Sauvage, à bord de laquelle se trouvait Lévis*, et arriva à Québec le 31 mai.

Il partit pour Montréal deux jours plus tard, puis il se rendit au fort Frontenac (Kingston, Ont.), où il arriva le 24 juin afin de prendre part aux opérations contre le fort Chouaguen (Oswego). Le 11 juillet, il y mena 200 hommes pour reconnaître les forts anglais, campant à Niaouré (Sackets Harbor, N.Y.). Ses travaux de reconnaissance prirent fin le 25 juillet ; il avait également questionné deux déserteurs anglais sur la force de la garnison. Le 28 juillet, il retournait épuisé au fort Frontenac, où il prépara un rapport pour Montcalm et un dessin d’Oswego illustrant la topographie, les défenses du fort et les routes possibles en vue d’une attaque par les Français. Le 4 août, lui et Desandrouins accompagnèrent les hommes de Montcalm dans la région avoisinante et, le 10 août, les deux ingénieurs furent envoyés en reconnaissance au fort Ontario qui constituait l’une des défenses d’Oswego. Lombard défendit à Desandrouins de l’accompagner vers l’avant ; lorsqu’il fut lui-même à moins de 240 pieds du fort, au milieu d’une forêt assez épaisse, un allié népissingue, le chef Hotchig (Aouschik), le prenant pour un officier anglais à cause de l’obscurité, tira sur lui. Desandrouins fit transporter son officier supérieur à sa tente, mais celui-ci devait mourir en moins d’une demi-heure.

Bien qu’il ne fût pas longtemps au pays, la perte de cet ingénieur fut, semble-t-il, fortement ressentie par les commandants français. Lombard de Combles laissait « dans la pauvreté » six jeunes enfants dépendants ainsi qu’un frère et une sœur qui vivaient en France. Le roi accorda aux enfants de Lombard une gratification annuelle en retour des loyaux services de leur père.

F. J. Thorpe

AD, Meuse (Bar-le-Duc), État civil, Combles, 10 déc. 1719.— AD, Bas-Rhin (Strasbourg), État civil, Saint-Étienne de Strasbourg, 11 nov. 1733.— AD, Morbihan (Vannes), État civil, Le Palais, 24 déc. 1744.— AN, Col., C11A, 101, f.350 ; Col., C11B, 36, ff.268–270 ; Section Outre-Mer, Dépôt des fortifications des colonies, Am. sept., nos 536–537.— Archives de la mairie du Palais (dép. du Morbihan), État civil, 2 nov. 1745, 16 janv. 1747, 5 nov. 1748, 16 janv. 1750, 14 janv. 1752, 27 sept. 1753, 20 févr., 13 mars 1755.— Archives du port de Lorient, 1E4 46, ff.123–157 ; 1E5 50, f.381 ; 4S2 27 C.— CTG, Archives, art. 3 ; art. 8, carton 1 ; art. 15, sect. 3, pièce 3 ; Bibliothèque, ba 8o 25 ; mss in 4o 121 ; mss in fol. 208b, no 40 ; mss in fol. 208e, no 1.— SHA, A1, 3 417, pièces 22, 93, 95, 160, 209.— Lettres du chevalier de Lévis (Casgrain), 9–12.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), X : 560, 564.— A. M. Augoyat, Aperçu historique sur les fortifications, les ingénieurs et sur le Corps du Génie en France (3 vol., Paris, 1860–1864), II : 90, 503.— C. N. Gabriel, Le maréchal de camp Desandrouins (Verdun, 1887), 26–47.

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F. J. Thorpe, « LOMBARD DE COMBLES (de Combes, Descombes), JEAN-CLAUDE-HENRI DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lombard_de_combles_jean_claude_henri_de_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    28 novembre 2024