LOCKMAN, LEONARD, chirurgien, né à Hanovre (République fédérale d’Allemagne) vers 1697, fils de John Lockman, décédé à Halifax, Nouvelle-Écosse, le 2 mai 1769.

Le père de Leonard Lockman fut page du futur roi George II d’Angleterre et « eut l’honneur d’enseigner à Sa Majesté le français et l’italien ». Après avoir terminé son apprentissage en anatomie et en chirurgie en Allemagne et en France, Leonard devint chirurgien des gardes de George I d’Angleterre à Hanovre et dans un hôpital du Mecklenbourg (République démocratique d’Allemagne). Il fit un bref séjour en Angleterre en 1722 et, vers la fin de la même année, s’embarqua pour la Barbade avec le nouveau gouverneur, Henry Worsley. Arrivé à la Barbade, Lockman se porta comme volontaire pour soigner l’équipage d’un vaisseau de la marine contaminé par la fièvre : il fut nommé en récompense inspecteur général de la santé. Il exerça ces fonctions jusqu’en 1733, date où sa santé, menacée par le climat, le contraignit à emmener sa famille en Nouvelle-Angleterre.

On ignore tout de ses activités jusqu’en 1742, alors qu’il retourna en Angleterre. Au cours de l’année, il persuada ses protecteurs, le comte de Granville et le duc de Richmond, de le faire nommer juge à la Cour de la vice-amirauté et officier de marine au Rhode Island. Il y arriva en 1743, mais sa nomination fut refusée par l’assemblée générale de la colonie qui se choisit elle-même un nouveau juge. Lockman resta néanmoins au Rhode Island. En 1746, il offrit ses services pour participer à l’expédition prévue contre Québec [V. Warren]. Ayant réussi le premier à lever une compagnie, il fut promu capitaine puis, l’année suivante, major. Cependant, l’expédition, maintes fois remise, fut finalement contremandée.

De retour en Angleterre en 1748, il sollicita un nouveau poste qui compenserait la perte de son poste au Rhode Island. Il fut alors désigné, au salaire de dix shillings par jour, comme chirurgien de l’expédition entreprise par le gouverneur Edward Cornwallis* pour fonder Halifax en 1749, mais il apprit avec dépit qu’il devait partager sa charge et son salaire avec John Steele. Lockman emmena plusieurs apprentis en Nouvelle-Écosse. Lorsque éclata à Halifax en 1750 une épidémie chez les colons allemands du navire Ann, Cornwallis ordonna que les malades fussent transportés à la maison de Lockman « où se trouo[aient] des cheminées [foyers] ». En juin 1753, le gouverneur Peregrine Thomas Hopson envoya Lockman et Johann Burghard Erad soigner les Allemands qui allaient s’établir dans la nouvelle colonie de Lunenburg.

Lockman ne resta pas longtemps à Lunenburg. Partiellement invalide depuis la fin de 1749, des suites d’une blessure à l’aine, il était incapable de voyager à cheval ou en voiture, comme l’exigeait son travail. De plus, quand il apprit que son salaire était fixé à cinq shillings par jour, il jugea que ce n’était là « qu’une demi-solde et qu’il ne ferait plus de service ». Il retourna à Halifax, laissant comme substitut un de ses « journaliers », qui fut payé 18 pennies par jour. On le releva de ses fonctions à Lunenburg en 1759 alors qu’il fut officiellement remplacé par l’assistant et successeur d’Erad, John Phillips. Lockman continua de recevoir son salaire régulier en guise de pension. À partir d’avril 1761, il toucha un revenu additionnel en devenant « interprète [...] des langues allemande et française dans les Cours de justice et d’équité ». Lorsque le poste de chirurgien de Lunenburg fut aboli en 1768, et que Lockman eut perdu sa pension, il sollicita alors la couronne de lui accorder une petite indemnité à son usage et à celui de sa femme, Tanalia. Son testament fait mention d’une fille, Carolina.

Phyllis R. Blakeley

Halifax County Court of Probate, 1769, L68a.— PANS, MG 1, 109–11 ; MG 5, Halifax City, « Old Dutch » [St George’s Anglican] cemetery inscriptions ; RG 1, 37, nos 66, 67 ; 163/3, p. 132 ; 164/1, 29 ; 164/2, p. 310 ; 165, p. 125 ; 167, p. 29 ; 342, n° 25 ; RG 3, Minutes of Nova Scotia Council, 28 juin 1759 ; RG 36, 1751–1770, p.83, bundle 11.— Rhode Island State Archives (Providence, R.I.), Letters, L–1, 2, pp. l, 27, 29, 35, 39, 45, 54, 63, 66 ; L–2, 1, pp. 28, 86.— The correspondence of the colonial governors of Rhode Island, 1732–1775, G. S. Kimball, édit. (2 vol., Boston, New York, 1902–1903), I.— Nova Scotia Chronicle and Weekly Advertiser (Halifax), 9 mai 1769, p. 151.— PRO, JTP, 1741/42–1749, 397, 405, 408.— Records of the colony of Rhode Island and Providence plantations, in New England, J. R. Bartlett, édit. (10 vol., Providence, R.I., 1856–1865), V : 70s., 96, 271.— Bell, Foreign Protestants.— T. B. Akins, History of Halifax City, Coll. of the N.SHist. Soc., VIII (1895) : 6, 72, 203s., 234s., 253n.

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Phyllis R. Blakeley, « LOCKMAN, LEONARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lockman_leonard_3F.html.

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Année de la publication:    1974
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