LESIEUR-DÉSAULNIERS, LOUIS-LÉON, médecin, homme politique, fonctionnaire, juge de paix et officier de milice, né le 20 février 1823 à Yamachiche, Bas-Canada, huitième enfant de François Lesieur-Désaulniers et de Charlotte Rivard-Dufresne ; le 16 novembre 1850, il épousa à Montréal Marie Flora Josephine Merrill, et ils eurent dix enfants ; décédé le 31 octobre 1896 à Montréal et inhumé le 3 novembre suivant à Yamachiche.

Le grand-père maternel de Louis-Léon Lesieur-Désaulniers, Augustin Rivard (Rivard-Dufresne), avait été le premier codéputé de Saint-Maurice en 1792, et son père représenta de cette circonscription avant et après l’Union. Louis-Léon était le frère des abbés Isaac-Stanislas* et François, tous deux professeurs de philosophie et de sciences, le premier au séminaire de Saint-Hyacinthe et le second au séminaire de Nicolet. Désaulniers fit ses études secondaires au séminaire de Nicolet entre 1834 et 1841. Il étudia ensuite la médecine pendant un an à Trois-Rivières, puis à la Harvard University de Cambridge, au Massachusetts, où il obtint son diplôme en 1846. C’est dans son village natal, Yamachiche, qu’il choisit d’exercer sa profession.

En 1851, Désaulniers fit son entrée sur la scène politique en se présentant comme candidat conservateur dans la circonscription de Saint-Maurice, mais il ne fut pas élu. Il tenta de nouveau sa chance en 1854 et, cette fois on le choisit pour représenter les électeurs de cette circonscription. Il siégea à l’Assemblée législative de la province du Canada du 20 juillet 1854 jusqu’au 16 mai 1863, année de sa défaite au profit de son cousin germain Charles Gérin-Lajoie. Les années qui suivirent semblent avoir été difficiles à certains moments. Comme Yamachiche comptait déjà deux autres médecins, Désaulniers eut du mal à refaire sa pratique. D’où les lettres qu’il adressa à Hector-Louis Langevin* et à Jean-Charles Chapais, entre 1863 et 1867, pour solliciter un poste rémunéré et qui « soit digne ».

En 1867, Désaulniers fut élu sans opposition à la chambre des Communes, mais il démissionna le 29 septembre 1868 pour devenir inspecteur au Bureau des inspecteurs des prisons et asiles de la province de Québec. À sa mort, il en sera le président. En 1875, le gouvernement provincial l’envoya en France, en Angleterre et en Belgique afin d’y étudier le fonctionnement des établissements pénitentiaires. Il devint, à la suite de cette visite, un partisan convaincu du système d’emprisonnement cellulaire. En 1878, il écrivait dans son rapport : « La vie commune des prisons est, sans contredit, une école de vice et d’immoralité » ; pour améliorer la situation, il proposait d’isoler le plus possible les détenus. Il devait toutefois mourir avant d’avoir vu s’élever le type de prisons dont il avait tant de fois recommandé la construction.

À la demande des leaders conservateurs, Désaulniers brigua de nouveau les suffrages dans Saint-Maurice aux élections fédérales de 1878 et de 1882, et il défit son opposant libéral Simon-J. Remington. Il ne fut pas candidat en 1887, mais il se représenta dans la même circonscription, en 1891, comme conservateur indépendant, contre son frère François-Sévère, le candidat conservateur sortant. Celui-ci l’emporta par 75 voix.

Cette dernière défaite mit fin à la carrière politique de Louis-Léon Lesieur-Désaulniers qui, toute sa vie, resta fidèle à la cause du parti conservateur. Ce fut un homme de terrain qui avait l’estime des électeurs de Saint-Maurice et sur lequel le parti pouvait compter. Son rôle principal en chambre fut, semble-t-il, la préparation, en 1854, d’une nouvelle loi des municipalités et chemins du Bas-Canada. Désaulniers occupa aussi les fonctions de juge de paix, de lieutenant-colonel du 6e bataillon de la milice de Saint-Maurice et de membre du conseil de l’Instruction publique de 1862 à 1876.

Jacques Bernier

Il nous a été impossible de retrouver l’acte de baptême de Louis-Léon Lesieur-Désaulniers. [j. b.]

AC, Trois-Rivières, État civil, Catholiques, Sainte-Anne (Yamachiche), 3 nov. 1896.— AN, RG 31, C1, 1861, comté de Saint-Maurice.— ANQ-M, CE1-51, 16 nov. 1850.— Arch. du séminaire de Nicolet (Nicolet, Québec), Fichiers des étudiants.— Canada, Parl., Doc. de la session, 1877–1878, n23 : 10–11 ; 1897, no 31.— Le Monde illustré, 14 nov. 1896.— Le Trifluvien (Trois-Rivières), 3 nov. 1896.— Canadian biog. dict.— Canadian directory of parl. (Johnson).— F.-J. Audet, les Députés de la région des Trois-Rivières, 1841–1867 (Trois-Rivières, 1934).— L.-P. Audet, Histoire du conseil de l’Instruction publique de la province de Québec, 1856–1964 (Montréal, 1964), 63, 69, 97, 169–175.— F. Lesieur-Désaulniers, les Vieilles Familles d’Yamachiche [...] (4 vol., Montréal, 1898–1908), 2 : 1213.

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Jacques Bernier, « LESIEUR-DÉSAULNIERS, LOUIS-LÉON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lesieur_desaulniers_louis_leon_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
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