LEMOINE DESPINS, MARGUERITE-THÉRÈSE, supérieure des Sœurs de la Charité de l’Hôpital Général de Montréal, née à Boucherville, près de Montréal, le 23 mars 1722, fille de René-Alexandre Lemoine, dit Despins, et de Marie-Renée Le Boulanger, décédée à Montréal le 6 juin 1792.
Marguerite-Thérèse Lemoine Despins reçoit, dès son jeune âge, une éducation fort soignée. Sa mère étant décédée, elle est confiée, le 2 juillet 1739, aux soins de Mme d’Youville [Dufrost], ayant elle-même manifesté le désir de vivre dans la maison de celle-ci en qualité de pensionnaire. C’est donc de l’intérieur que Marguerite-Thérèse Lemoine Despins voit grandir la communauté et l’œuvre auxquelles elle s’associera 12 ans plus tard.
Le 2 juillet 1751, elle est reçue comme première novice régulière au sein de la communauté des sœurs grises et se voit confier le même jour la charge de maîtresse des novices. Pendant 20 ans, elle travaille en étroite collaboration avec ses compagnes, ne ménageant ni santé ni fortune pour établir solidement l’œuvre qui lui tient à cœur. C’est en effet grâce à son riche patrimoine que la communauté peut se porter acquéreur de la seigneurie de Châteauguay pendant l’administration de Mme d’Youville.
Le 27 décembre 1771, quelques jours après la mort de la fondatrice, sœur Despins est choisie par la communauté pour occuper le poste de supérieure. Les quelque 30 années passées aux côtés de Mme d’Youville l’avaient bien préparée à cette tâche : elle avait été initiée très jeune aux pratiques de vie spirituelle chères à la fondatrice et elle connaissait, peut-être mieux que quiconque, l’esprit de charité dont celle-ci avait voulu imprégner sa communauté ; de plus, il y avait déjà 20 ans qu’elle prenait une part active dans le gouvernement de la communauté.
Dès son entrée en fonction, elle confie la responsabilité des affaires temporelles de la maison à Thérèse-Geneviève Coutlée*, qui devient ainsi économe, et s’applique à mener à bonne fin les projets laissés en plan par Mme d’Youville. Elle règle les problèmes suscités par les Indiens de Sault-Saint-Louis (Caughnawaga), qui réclamaient une partie de la seigneurie de Châteauguay, en leur cédant 16 arpents contre l’annulation du droit de quint que la communauté n’avait pas encore payé ; elle fait aussi reconstruire le manoir de l’île Saint-Bernard. C’est également elle qui voit à ce que les règles, les constitutions et le costume de la communauté soient fixés de façon plus définitive ; en 1781, le recueil des règles et des constitutions, rédigé par Étienne Montgolfier, est complété. Sous son administration, les sœurs continuent leurs œuvres charitables auprès des pauvres et des déshérités et diversifient les travaux rémunérateurs qui leur permettent d’assurer la subsistance de leurs protégés.
Aux yeux de tous, sœur Despins incarne la douceur et la bonté ; ces qualités marquent les années pendant lesquelles elle dirige la communauté. Cependant, de pénibles souffrances viennent troubler la quiétude de ses dernières années ; la maladie s’aggravant au début de 1792, elle meurt quelques mois plus tard.
ASGM, Corr. générale, Supérieures, II : Maison mère, Historique ; Mère Despins, Personnel.— A. Fauteux et Drouin, L’Hôpital Général de Montréal, I.
Claudette Lacelle, « LEMOINE DESPINS, MARGUERITE-THÉRÈSE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lemoine_despins_marguerite_therese_4F.html.
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Auteur de l'article: | Claudette Lacelle |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |