LÉGER, PAUL-ÉMILE, prêtre catholique, sulpicien, professeur, missionnaire, archevêque et cardinal, né le 26 avril 1904 à Salaberry-de-Valleyfield, Québec, fils d’Ernest Léger et d’Alda Beauvais ; décédé le 13 novembre 1991 à Montréal.
Toute l’enfance de Paul-Émile Léger, fils de marchand général, se déroule à Saint-Anicet, petit village bilingue sur les bords du lac Saint-François, au sud-ouest de Montréal, où ses parents se sont établis pour tenir commerce. Il y fait ses études primaires et, comme plusieurs garçons de son âge, est servant de messe à l’église du village en compagnie de son frère Jules*, futur gouverneur général du Canada. À Saint-Anicet, où il s’initie tôt à la langue anglaise, la prédication se fait en français et en anglais. De 1916 à 1925, il poursuit ses études classiques au petit séminaire de Sainte-Thérèse, études interrompues pendant presque quatre ans, à partir de janvier 1920, pour cause de maladie. Au cours de cette pause, celui qui deviendra prince de l’Église s’occupe, à Lancaster, en Ontario, à divers emplois qui le mettent en contact avec la vie des gens humbles : mécanicien, cheminot et boucher. De retour au Québec, à Saint-Polycarpe, où sa famille exploite un magasin général, le jeune Paul-Émile, alors aux études de la philosophie, occupe ses étés à monter des pièces de théâtre avec Jules, révélant son talent pour l’art dramatique. Par la suite, de 1925 à 1929, après un très court séjour au noviciat des jésuites de Sault-au-Récollet (Montréal) – où on l’a trouvé trop émotif pour s’intégrer à la compagnie –, il fait des études théologiques au grand séminaire de Montréal. Il reçoit l’ordination presbytérale le 25 mai 1929 et est alors incardiné au diocèse de Valleyfield.
À 25 ans, Léger entreprend une nouvelle étape de sa vie. Une page se tourne tandis que s’éloigne son enfance passée à Saint-Anicet et Saint-Polycarpe. Son premier ministère sacerdotal, fort court, s’effectue à la paroisse Notre-Dame à Montréal. En septembre 1929, il décide de se joindre à la Compagnie de Saint-Sulpice. Il est alors envoyé à Issy-les-Moulineaux, en banlieue de Paris, pour y vivre sa période de solitude (noviciat des sulpiciens) en 1929–1930. Ses supérieurs canadiens veulent ensuite l’envoyer à Rome pour y poursuivre des études, mais le cardinal Jean Verdier, archevêque de Paris et supérieur général des sulpiciens, veut le retenir à Paris. En effet, l’encadrement d’une cinquantaine de séminaristes de langue anglaise nécessite la présence d’une personne bilingue dans l’équipe de formation et Léger semble le candidat tout désigné. Il se voit donc confier la direction spirituelle des étudiants anglophones, tandis qu’il poursuit une année d’études en droit canonique à l’Institut catholique de Paris. Après avoir obtenu une licence en droit canonique en 1931, il enseigne cette discipline au séminaire de théologie. L’année suivante, à l’âge de 28 ans seulement, il devient assistant maître à la solitude, tout en conservant sa tâche d’enseignement.
En 1933, Léger obtient du cardinal Verdier la permission de visiter ses parents, avec la promesse de revenir pour la rentrée. En juillet, il rencontre le supérieur provincial des sulpiciens au Canada, Roméo Neveu. Ce dernier, alors hospitalisé, lui demande d’aller au Japon pour fonder, à Fukuoka, un grand séminaire qui doit servir à la formation du clergé japonais. Verdier, qui encourage lui aussi les Canadiens de sa congrégation à faire des fondations au Japon, aurait cependant préféré retenir Léger à Paris.
Le 17 septembre 1933, lorsqu’il quitte Montréal pour l’Orient, Léger n’a que 29 ans et n’est ordonné que depuis quatre ans. Il arrive à destination en octobre, sur un bateau qui emmène vers les missions d’Orient 48 missionnaires de la province de Québec. Ceux-ci appartiennent à 12 instituts religieux différents ; Léger et son confrère Charles Prévost sont les premiers sulpiciens canadiens dans ce pays où les quelques milliers de catholiques sont perdus parmi des millions de gens étrangers à cette religion identifiée à l’Occident.
Léger, vite reconnu comme prédicateur, s’enracine bien au Japon grâce à sa rapide maîtrise de la langue, à laquelle il consacre sa première année à Fukuoka. Dans une lettre datée du 22 novembre 1933, il confie à Mgr Émile Yelle, coadjuteur de l’archevêque de Saint-Boniface, que cet apprentissage n’est pas simple : « Depuis notre arrivée, tous les efforts sont orientés vers l’étude de la langue. Ce travail renferme son ascèse. Après avoir exercé le si beau ministère sulpicien d’Issy, il est pénible certains jours de pâlir sur des exercices japonais et d’être comme des enfants qui balbutient... Quand pourrons-nous manier suffisamment cette langue difficile entre les difficiles ? » Au printemps de 1934, il passe quelques mois à Tokyo. Puis, dix mois seulement après son arrivée au Japon, il se voit offrir le poste de curé de la cathédrale. « J’y ai vu une indication de la Providence. Me voilà curé depuis un mois, parlant japonais depuis le matin jusqu’au soir. C’est autre chose de savoir si on me comprend », écrit-il à Mgr Yelle le 4 septembre. En août 1935, il quitte ce poste, complètement épuisé, et passe quelques semaines à l’évêché avant de se retirer à Aohori (Futtsu), où il s’occupe notamment des Sœurs de Sainte-Anne. L’objectif de la mission sulpicienne, toutefois, demeure la création d’un grand séminaire à Fukuoka ; pour ce faire, les sulpiciens canadiens doivent prendre la direction du petit séminaire existant et qui servira de base à la fondation projetée. Léger découvre que la route qui y conduit est parsemée d’embûches et qu’il fait face à plusieurs défis de taille. Tout est à organiser dans un diocèse qui a été fondé en 1927 et qui compte moins de 10 000 catholiques. Porté à la dépression, Léger interrompt son séjour au Japon de décembre 1935 à octobre 1936 par un long voyage au Canada qui a pour but de faire connaître son œuvre missionnaire. À l’été de 1936, il assiste au chapitre général des sulpiciens à Paris, avant de se rendre à Rome et à Venise.
De retour à Fukuoka, Léger constate que la situation a évolué. Très réservé par rapport à ce que projette désormais l’évêque local pour le petit séminaire, il s’investit plutôt à la préparation de la propédeutique des séminaristes qui entreprennent leur formation en vue de l’ordination. Le 5 avril 1937, il quitte Fukuoka pour Omuta, où il initie les cinq candidats qui se préparent au grand séminaire, dont un diacre qui sera ordonné l’année suivante, aux éléments de philosophie, au latin et à la vie spirituelle. Concurremment, il est curé de la paroisse (jusqu’à mars 1938). Manque de chance, cette année de propédeutique est interrompue à l’automne de 1937 à la suite d’une épidémie de choléra.
Cet éloignement de Fukuoka rend cependant encore plus difficiles les relations entre les sulpiciens et l’évêque local, qui veut transformer son petit séminaire en lycée et le confier aux Marianistes, installés au Japon depuis 1887. Dans cette éventualité, les sulpiciens, qui connaissent alors de graves problèmes financiers, ne s’occuperaient que d’un pensionnat où logeraient des petits séminaristes et d’un séminaire intermédiaire où des candidats se prépareraient au grand séminaire de Tokyo, administré depuis sa fondation en 1929 par la Société des missions étrangères de Paris. La visite de Neveu clarifie la situation quant à la remise en cause du projet initial, mais le sort de Léger, « pris dans ces remous d’une politique intéressée et pas toujours loyale », comme il l’écrit à Mgr Yelle le 8 janvier 1938, semble déjà être jeté : « On voulait vous arracher à Paris – et le Japon est la route qui vous rappellera à Montréal », lui aurait dit le supérieur. Rappelé au Canada au moment où s’amorce le deuxième conflit mondial, Léger laisse au Japon quatre confrères qui seront internés en 1941. Le grand séminaire de Fukuoka ne sera pas officiellement fondé avant 1948, mais un séminaire de philosophie a vu le jour au printemps de 1939.
De retour à Montréal, Léger se consacre à l’enseignement au séminaire de philosophie. Il donne également des conférences sur la spiritualité et l’apologétique à l’Institut Pie XI, rattaché à l’université de Montréal. Dès cette époque, prêchant de nombreuses retraites, notamment pendant le carême de 1941 à l’église Notre-Dame de Montréal, il se fait remarquer par son éloquence. En 1940, le parcours de Léger bifurque à nouveau. En effet, l’année même où Joseph Charbonneau*, ancien comme lui du petit séminaire de Sainte-Thérèse, est nommé coadjuteur avec future succession de l’archevêque de Montréal, il devient vicaire général, curé de la cathédrale et membre du chapitre du diocèse de Valleyfield dont l’évêque, Mgr Joseph-Alfred Langlois, exige alors qu’il quitte Saint-Sulpice. Il exerce ces fonctions jusqu’en 1947, année où il réintègre les rangs sulpiciens et est nommé recteur du Collège pontifical canadien à Rome, établissement sulpicien destiné aux membres de cette communauté et aux prêtres canadiens qui poursuivent des études supérieures dans la Ville éternelle. Lucien Martinelli a déjà été nommé à ce poste, mais l’épiscopat canadien – Mgr Philippe Desranleau*, évêque de Sherbrooke, en particulier – n’agrée pas, en ces années d’après-guerre, la nomination d’un prêtre dont le nom de famille a une consonance italienne. Léger reprend l’œuvre sulpicienne interrompue au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Fait plus déterminant encore, il se fait connaître de Pie XII – qui le reçoit affectueusement – en raison de l’importante distribution à Rome, marquée par les effets désastreux de la guerre, de vivres et de vêtements collectés au Québec grâce à l’œuvre de la Croix d’or qu’il fonde en 1948. Il se mêle alors à ce milieu dont il explore les coulisses, favorisant les relations entre le Saint-Siège et les évêques de la province, le clergé et les fidèles canadiens qui accourent à Rome, spécialement au cours de l’année sainte, et aussi avec les membres du gouvernement qui veulent y avoir accès. Il apprend ainsi les goûts et les orientations de ce milieu, adoptant lui-même le style et les perspectives caractéristiques du pontificat de Pie XII. Il compte parmi les premiers à être informés, à la fin de 1949 ou au tout début de 1950, de la démission de Mgr Charbonneau du poste d’archevêque de Montréal.
Élu archevêque de Montréal le 25 mars 1950, après le départ surprenant et controversé de son prédécesseur, Mgr Léger est consacré le 26 avril dans la basilique romaine Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs par le cardinal Adeodato Giovanni Piazza, assisté par l’archevêque de Québec, Maurice Roy*, et par l’évêque de Strasbourg, le sulpicien Jean-Julien Weber. Ce n’est que le 16 mai suivant qu’il entre en possession de son siège à Montréal. Le 29 novembre 1952, il est nommé cardinal et, le 12 janvier 1953, devient le premier archevêque de Montréal à recevoir la barrette. Mgr Roy passe donc son tour et, comme consolation, sera nommé primat du Canada en 1956 ; le titre de cardinal ne lui viendra qu’en 1965. C’est le couronnement du « prince », qui, à son retour, est accueilli royalement dans sa ville épiscopale. À ce titre, Léger accomplira les fonctions de légat pontifical à Lourdes, en France (1954), à l’oratoire Saint-Joseph de Montréal (1955) [V. Alfred Bessette*] et à Sainte-Anne-de-Beaupré (1958).
Évêque ultramontain, Léger s’aligne fidèlement sur les positions doctrinales de Pie XII. Côté social, il organise de nombreuses corvées (notamment celle qui permettra de recueillir l’argent nécessaire à la construction du nouvel édifice qui logera, en 1960, l’Institut Dominique-Savio, pour les adolescents) et collectes, et multiplie les œuvres de bienfaisance et de charité pour venir en aide aux pauvres de son archidiocèse. Il met sur pied plusieurs fondations caritatives, parmi lesquelles figurent le Foyer de charité (1951), refuge pour indigents, et l’hôpital Saint-Charles-Borromée (ouvert en 1956), pour malades chroniques. Il encourage la piété populaire et la religion de masse, notamment en instaurant la tradition du chapelet radiophonique. Acclamé par les Montréalais, proche des démunis, il n’entretient pas avec les prêtres de son archidiocèse des relations aussi chaleureuses. Il se montre parfois dur et intransigeant envers eux. Plus complexes encore sont ses rapports avec les communautés religieuses qui, à l’occasion, font preuve d’autonomie et d’indépendance par rapport à l’archevêque de Montréal qui aurait aimé pouvoir tout conduire.
Le 25 janvier 1959, Jean XXIII, qui a succédé à Pie XII au mois d’octobre de l’année précédente et qui occupera le Saint-Siège jusqu’à sa mort en juin 1963, annonce la tenue d’un concile œcuménique, le Deuxième Concile du Vatican, dont les objectifs sont de favoriser le renouveau de l’Église catholique et l’unité des chrétiens. Cela ouvre une autre page dans la vie de Léger. Le 15 juin 1960, avec 74 autres cardinaux, patriarches et évêques du monde entier, il est nommé membre de la Commission centrale préparatoire et, par la suite, de la Sous-commission des amendements des schémas. Sous l’effet conjugué des ferments sociaux qui germent dans la province de Québec, du nouvel entourage qu’il s’est constitué, d’une écoute attentive des leaders qu’il fréquente (Léger a acquis une résidence à Lachine (Montréal), où il peut recevoir en toute discrétion les intellectuels de l’époque : Pierre Elliott Trudeau, Gérard Pelletier, Claude Ryan* et, parfois, Yves Michaud) et des possibilités qu’offrent le pontificat de Jean XXIII et la préparation du concile, la pensée du cardinal Léger connaît une évolution notable. Il lance une grande mission dans son archidiocèse, sur le modèle de celle qu’il a observée dans celui de Milan, afin de raviver la vie chrétienne. Elle a lieu pendant le carême de 1960. Bien que le résultat n’en soit pas aussi fulgurant, cela marque la rupture dans le style pastoral avec les années précédentes. Cette évolution se vérifie également dans une série de conférences que Léger prononce au cours des années 1960–1962, dont une remarquable, publiée à Montréal en 1961, sur les Origines de l’homme, au moment où l’on discute encore beaucoup de l’interprétation du livre de la Genèse et du monogénisme. En 1962, avant même l’ouverture du concile, il fait paraître à Montréal une lettre pastorale sur l’œcuménisme, Chrétiens désunis […]/Disunited Christians […], qui anticipe à plusieurs égards les développements que l’Église catholique connaîtra sur ce sujet et dans la foulée de laquelle il crée une Commission diocésaine d’œcuménisme. Son intérêt pour la question du mariage, de la natalité et de la limitation des naissances date aussi de cette année, comme en témoignent ses importantes conférences en ces matières. Quand il se prononce sur la fin du mariage, il met de plus en plus l’accent sur l’amour des conjoints plutôt que sur la procréation. La paternité responsable fait également partie de ses préoccupations. Devant le retentissement de ses prises de parole dans les médias et la population, on rassemblera ses interventions les plus marquantes en un volume, Trente textes du cardinal Léger qui ont marqué l’Église au concile et au Québec, paru à Montréal en 1968.
En 1960, Léger a aussi amorcé un renouveau de la liturgie dans son archidiocèse avec la publication à Montréal d’un directoire pastoral sur la messe, bientôt adopté par une dizaine de diocèses, et son pendant, le Livret des fidèles, qui vise à favoriser la participation par le chant en langue vivante. À l’assemblée des évêques, il plaide pour plus d’ouverture et de souplesse, se faisant l’avocat d’une révision des structures juridiques qui encadrent le système confessionnel d’éducation dans la province, en particulier le contrôle, par cette assemblée, du comité catholique du Conseil de l’instruction publique. Quand éclate la question des Insolences du frère Untel, essai publié anonymement en 1960 à Montréal par le frère Pierre-Jérôme [Jean-Paul Desbiens*] pour dénoncer le système d’éducation et en réclamer la réforme, et que certains évêques de la province et la Congrégation des religieux veulent sanctionner l’auteur, il se fait le défenseur d’une plus grande liberté d’opinion dans l’Église. Avant les autres, il sent que la société a changé et que l’Église doit s’adapter. Cela n’est sans doute pas sans rapport avec ses affinités avec le nouveau pape, qui préconise un aggiornamento de l’Église catholique et dont il adopte les orientations. Ses fréquents séjours à Rome, où il participe aux travaux de la Commission centrale préparatoire, le lient également profondément avec ses confrères cardinaux les plus à la pointe du renouveau : Franz König (Vienne), Julius August Döpfner (Munich), Josef Frings (Cologne), Achille Liénart (Lille), Bernard Jan Alfrink (Utrecht), Leo Jozef Suenens (Malines-Bruxelles), Giovanni Battista Montini, le futur pape Paul VI (Milan), et Augustin Bea, responsable du Secrétariat pour la promotion de l’unité des chrétiens, récemment créé.
Même avant le concile, Léger se distingue comme leader d’opinion, ses remarques étant souvent reprises par ses confrères pendant les travaux de la Commission centrale préparatoire. Il lance à Montréal d’importantes consultations des laïques, des religieux et des prêtres, de manière à connaître leur sentiment avant de s’engager plus avant dans le travail conciliaire. Plusieurs autres évêques de la province l’imiteront. L’évolution de l’archevêque de Montréal est perceptible. Au mois d’août 1962, après avoir pris connaissance des schémas préparatoires envoyés aux évêques en vue de la première période conciliaire, il adresse une supplique à Jean XXIII. Devant l’imminence du concile, il y exprime sa déception par rapport à ces schémas et sa préoccupation vis-à-vis de la préparation, qui ne semble pas honorer l’objectif d’aggiornamento et de renouveau fixé par le pape. Six des cardinaux européens les plus influents de l’époque la contresignent.
Au cours du Deuxième Concile du Vatican (1962–1965), le cardinal Léger se signale par son très grand engagement dans les travaux de la Commission doctrinale et de nombreuses sous-commissions mixtes, ainsi que par la vigueur, la qualité et la pertinence de ses interventions dans l’assemblée conciliaire. Bien servi par ses dons d’orateur et sa parfaite maîtrise du latin, il est une figure de proue de cet événement ecclésial de première importance. Deuxième orateur par le nombre de ses interventions en assemblée conciliaire (26), il s’impose comme leader au concile, même si cela lui coûte d’anciennes amitiés qu’il a nouées sous le pontificat de Pie XII, notamment avec le cardinal Alfredo Ottaviani, le puissant secrétaire du Saint-Office, et lui vaut certaines inimitiés durables. Pendant un moment (1962–1963), Léger est même inquiété à la congrégation du Saint-Office, tandis qu’on y examine les dénonciations nombreuses et persistantes envoyées à Rome par des fidèles de son archidiocèse regroupés sous le nom de Cité catholique (mouvement aussi connu sous la dénomination VVV, pour Via, Veritas, Vita, titre de son organe). D’autres veulent aussi marginaliser ce leader un peu dérangeant en profitant d’un de ses faux pas, soit une indiscrétion sur la maladie de Jean XXIII en décembre 1962. Contesté par une frange conservatrice de ses ouailles, moins protégé à la curie à la suite de la perte de l’amitié de protecteurs romains influents, dont ses positions hardies l’ont éloigné, victime des effets de l’erreur commise dans ses communications avec les médias, Léger connaît une période noire, qui l’oblige à un séjour à l’hôpital à la fin de l’année 1962 et au début de 1963. Tout au long du printemps de 1963, il a le sentiment d’être abandonné par les cardinaux européens qui, désormais, mènent leur programme sans compter sur lui. Il se sent isolé, n’arrive plus à croire au succès du concile. Il reprendra pied et, à nouveau, s’affichera aussi bien en commission qu’en assemblée, comme un coryphée des assises conciliaires.
L’activité de Léger au concile se concentre surtout autour des questions suivantes : l’œcuménisme, thème qui se retrouve dans l’ensemble de ses interventions, à commencer par ses vota de 1960 ; la famille et les sujets sous-jacents de la procréation et du mariage ; la place de l’Écriture sainte dans l’Église ; la liberté de penser dans l’Église et la liberté religieuse, idées déjà présentes dans la phase préparatoire ; la liturgie. Soutenu efficacement par des théologiens compétents (Pierre Lafortune et André Naud) et conseillé par des experts internationaux (dont Philippe Delhaye), il mène d’importants combats, aussi bien dans l’assemblée conciliaire qu’en commission. Toutefois, il n’arrive pas à travailler en équipe avec les évêques du Canada, avec qui il n’est pas très lié, et vit laborieusement la collégialité. Personnage de premier plan au concile, il ne parvient cependant pas à se faire nommer à la tête de ses organes directeurs (commission de coordination, équipe des modérateurs ou autre commission). Ses partis pris trop nets n’en font pas un homme de synthèse ou de consensus, et son statut de vedette finit par créer certaines rivalités, notamment avec des cardinaux qui craignent que Léger leur porte ombrage (Suenens en particulier), et même avec certains pères partisans, comme lui, de l’aggiornamento de l’Église catholique. S’il n’est pas un tacticien averti et s’il ne s’embarrasse pas de stratégies complexes, son flair le trompe rarement. Sa sensibilité lui permet d’anticiper les grands tournants, les moments charnières et les revirements. En plus de son intervention déterminante auprès de Jean XXIII, en novembre 1962, qui doit favoriser l’affirmation de la majorité conciliaire, et de son âpre combat pour laisser ouverte la question de l’usage des méthodes contraceptives, la lecture d’un des messages finaux du concile représente sans doute un des summums de sa participation. Le choix tardif de Léger pour livrer ce message, adressé aux hommes de la pensée et de la science et reçu par le philosophe Jacques Maritain, a probablement été un moyen, pour Paul VI – qui a succédé à Jean XXIII en juin 1963 –, de se réconcilier avec Léger à la suite d’un différend qu’il a précédemment eu avec lui sur le sujet de la procréation.
En marge du concile, le cardinal Léger collabore à des activités liées à ses travaux. En juillet 1963, à Montréal, il prend part à une soirée de fraternité au cours de la quatrième conférence mondiale de Foi et Constitution, organisme qui fait partie intégrante du Conseil œcuménique des Églises. C’est la première fois que cet organisme tient ses assises dans une ville à majorité catholique et qu’un cardinal participe officiellement à un tel événement. Léger, alors dénoncé à Rome pour ses positions trop libérales, se joint donc avec inquiétude à cette soirée de prière avec des chrétiens non catholiques.
Le voyage en Afrique que le cardinal Léger effectue de la fin de décembre 1963 au début de janvier 1964, après la deuxième période conciliaire, est sans doute encore plus important pour lui personnellement. Le cardinal, qui a pris conseil de Paul VI avant d’entreprendre ce voyage, renoue avec ses aspirations missionnaires, qu’il a exprimées pour la première fois au cours de sa quatrième année de théologie et qu’il a déjà mises en œuvre au Japon. À son retour, il veut venir en aide à une dizaine de léproseries d’Afrique grâce à la campagne Fame Pereo (Je meurs de faim). Méditant, à la faveur du concile, sur la pauvreté que doit revêtir l’Église et interpellé par les évolutions en cours au Québec sur le rôle de l’Église dans la société, ce prince de l’Église a alors déjà commencé à se dépouiller volontairement d’un certain nombre de biens personnels au profit des pauvres et a proposé à Paul VI de renoncer à son siège à Montréal afin de se consacrer aux missions, proposition repoussée par Paul VI.
Des questions politiques pressantes sollicitent également Léger. En effet, il doit s’engager, avec Mgr Roy et l’épiscopat de la province, dans de délicates négociations avec le gouvernement de Jean Lesage* dont résultent d’importantes reconfigurations institutionnelles dans les domaines de la santé, des services sociaux et de l’éducation, en particulier le projet de loi 60 qui donne lieu à la création, en 1964, du ministère de l’Éducation. Par ses positions ouvertes et modérées, le cardinal Léger, avec le concours des autres évêques, épargne à l’Église un affrontement avec l’État québécois.
Au cours de ces années fébriles, le cardinal Léger passe par des périodes d’exaltation et de dépression. Pendant ses séjours romains, en raison des tensions extrêmes inhérentes aux conflits qui marquent le déroulement du concile et de la folle cadence des travaux conciliaires qui en épuise plus d’un, il vit des moments d’abattement et de grande fatigue nerveuse. Heureusement, il trouve chez son frère Jules, ambassadeur du Canada en Italie de 1962 à 1964, et son épouse Gabrielle, un lieu de repos et d’équilibre. Cette famille est pour lui une oasis de paix et ce lien privilégié se prolonge après la mutation de son frère à Paris, en 1964. Pour le cardinal, toutes les occasions sont alors bonnes pour se rendre dans la Ville lumière.
Une fois le concile terminé, Léger réapprend difficilement la vie ordinaire que représente la gouverne de son archidiocèse. Au cours de ces années de transition, aussi marquées par l’effervescence de la Révolution tranquille et les turbulences de l’Exposition universelle de Montréal (ou Expo 67), la vie n’est toutefois pas si ordinaire. Celui qui a ouvertement appuyé l’aggiornamento à Rome se voit désormais devant l’obligation de l’appliquer à un moment où les vents puissants de la Révolution tranquille le mettent à rude épreuve. Il ne lui est pas facile de travailler à sa mise en œuvre avec les prêtres de son archidiocèse, et ses relations avec ses confrères évêques sont ardues. Ces années postconciliaires sont remplies d’événements importants, notamment la laïcisation de l’université de Montréal, les célébrations entourant le centenaire de la Confédération canadienne et la réalisation œcuménique de première grandeur que représente le Pavillon chrétien d’Expo 67, idée du père Irénée Beaubien, endossée par Léger. L’Église catholique acceptant de ne pas faire cavalier seul, c’est en effet la première fois que les Églises chrétiennes se présentent unies à une exposition universelle. Léger participe également au gouvernement de l’Église universelle à titre de membre de la Sacrée Congrégation consistoriale, de la Sacrée Congrégation des rites, de la Congrégation pour la discipline des sacrements, de la fabrique de Saint-Pierre et de la Commission pontificale pour la révision du code de droit canonique. Il est aussi membre de la première assemblée du Synode des évêques, en 1967. Celui qui a été président de la Conférence catholique canadienne (1951–1953) et qui s’est fait le champion de la collégialité au cours des débats conciliaires ne parvient toutefois pas facilement à s’insérer dans la conférence épiscopale. Cela ne tient pas simplement à son tempérament, mais aussi au fait que l’archidiocèse de Montréal constitue un cas à part dans l’ensemble canadien. Léger pressent sans doute aussi que, depuis l’élévation de Mgr Roy au rang de cardinal, en 1965, c’est l’archevêque de Québec qui devient l’interlocuteur privilégié de Paul VI pour le Canada. Ne l’a-t-il pas désigné, en 1967, comme premier président de la commission pontificale Justice et Paix et du Conseil pontifical pour les laïcs, organismes qui viennent d’être créés à Rome ? Cela donne sûrement un message à l’archevêque de Montréal, dont le style trop flamboyant et la présence médiatique importante peuvent gêner Paul VI, plus à l’aise dans la sphère de la diplomatie que sous les feux de la rampe.
En 1967, autre coup de théâtre : le 9 novembre, le cardinal Léger annonce sa démission comme archevêque de Montréal et son intention de se dévouer désormais à l’apostolat auprès des lépreux d’Afrique. On a interprété de toutes les manières possibles cette décision qui a créé beaucoup de remous dans les médias et beaucoup de surprise dans la population. Plusieurs y ont vu une véritable démission, la fuite d’un homme incapable de faire face à la situation et de s’ajuster aux nouveaux défis de l’Église en Occident, et qui préfère de loin le statut de bienfaiteur des pauvres en Afrique. Cette décision est sans doute complexe et plusieurs motifs peuvent la justifier. L’Afrique a exercé un réel attrait sur Léger. Les notes personnelles et les carnets qu’il a laissés prouvent qu’il a été conquis et véritablement interpellé dès son premier voyage dans ce continent. Léger a des coups de cœur qui échappent à tout calcul. Homme sensible, impressionnable, il peut se jeter à l’eau sans réfléchir. Fait à ne pas sous-estimer, Léger a depuis son enfance été attiré par les horizons lointains et les missions. Homme romantique, il est séduit par l’utopie de l’annonce de l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre. Enfin, il est difficile d’imaginer Léger se fixer à demeure dans un lieu. Il doit bouger, partir, tourner la page.
De plus, la situation de l’Église à Montréal s’est complexifiée. En effet, au cours de l’épiscopat de Léger, la population de l’archidiocèse, de plus en plus cosmopolite, s’est accrue de plus d’un demi-million de fidèles. Les œuvres et les paroisses se multiplient – le cardinal en crée à lui seul 91 –, alors que le nombre de prêtres n’augmente pas en proportion. L’Église de Montréal connaît même une saignée à partir de 1966, année où un nombre significatif de prêtres abandonne le ministère. De plus, la mise en œuvre des orientations du concile, avec la création de nouveaux conseils et organismes, rend le gouvernement d’un diocèse encore plus complexe. Enfin, franc-tireur et travaillant difficilement en équipe, Léger se trouve isolé et son administration parfois critiquée.
Après avoir quitté Montréal le 11 décembre 1967, Léger fait de courts séjours à Dakar, au Sénégal, et à Cotonou, au Dahomey (Bénin), où il visite des centres de soins aux lépreux appuyés par son œuvre Fame Pereo. Il s’installe dans l’archidiocèse de Yaoundé, au Cameroun, où il met sur pied une quarantaine de projets d’assistance. De 1967 à 1979, Léger se consacrera donc quasi entièrement à cet apostolat, qu’il interrompt par un premier séjour à Montréal d’octobre 1969 à janvier 1970, pour y recueillir des fonds, puis par un deuxième, plus important, de 1973 à 1976, où le cardinal, malade et déprimé, doutant même de ses choix et frustré de ses espoirs de servir à Rome, erre dans une ville qui n’a plus besoin de lui. Nommé curé d’une paroisse de l’archidiocèse de Montréal en décembre 1974, il démissionne quelques mois plus tard avant de devenir vicaire à la basilique Marie-Reine-du-Monde, tâche qu’il effectue également pendant peu de temps. En plus de ses activités pastorales à Montréal et de la poursuite de ses œuvres, il sert à la Sacrée Congrégation pour l’évangélisation des peuples (1972–1984) et à la Commission pontificale pour la pastorale de l’émigration et du tourisme (1972–1979). S’il a un jour espéré obtenir un poste important à Rome, il reste dans la voie de l’abaissement vers laquelle l’a conduit sa décision de 1967. Il ne s’est pas attiré de récompense avec sa réprimande du cardinal Suenens, après que ce dernier a critiqué le gouvernement de Paul VI et le système romain en 1969. Jugé trop imprévisible et trop changeant, il n’a jamais pu rentrer dans les bonnes grâces de Rome.
En 1976, Léger retourne en Afrique, où il est aumônier d’une communauté religieuse féminine, jusqu’à son retour définitif à Montréal en 1979. Son successeur à l’archidiocèse, Paul Grégoire, agit avec beaucoup de déférence et de délicatesse envers lui, même si la présence à Montréal de l’ancien prélat s’avère souvent un peu gênante. Le cardinal entreprend ensuite, de manière ponctuelle, une série de visites d’œuvres caritatives, notamment dans les camps de réfugiés au Laos, au Kampuchea démocratique (Cambodge), au Viêtnam et en Thaïlande, en 1980–1981. Il apporte son appui à la mise sur pied d’un hôpital et d’un centre de services pour lépreux en Inde en 1982. L’année suivante, à l’occasion du 50e anniversaire de sa première mission, il effectue un voyage au Japon. En 1985, il fonde un hôpital à Haïti.
Malade et affaibli, le cardinal Léger passe les deux dernières années de sa vie en fauteuil roulant au séminaire de Saint-Sulpice, où il a été accueilli en juillet 1984. Il s’éteint le 13 novembre 1991, à l’âge de 87 ans. Avec ses fondations caritatives – parmi lesquelles figurent le Cardinal Léger et ses œuvres (1969), le Centre de rééducation des handicapés de Yaoundé (inauguré en 1972), la fondation Jules et Paul-Émile Léger (1981) (à laquelle il cède tous ses biens par testament), les Partenaires du cardinal (1983), les Partenaires du monde (1986) et le Secours aux aînés (1986) –, il laisse à la postérité un véritable héritage. Les nombreux doctorats d’honneur (université Laval, McGill University, université d’Ottawa, University of Toronto, University of Alberta, université de Montréal, université de Sherbrooke, Memorial University of Newfoundland), prix (prix de la Banque royale en reconnaissance de « ses nombreuses années de dévouement envers son prochain » en 1969 et médaille Pearson pour la paix en 1979) et décorations (ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, ordre souverain de Malte en 1950, Légion d’honneur en 1958, ordre du Canada en 1968, ordre national du Québec en 1985 et autres) qu’il a reçus rendent hommage à l’œuvre de ce grand Canadien et de ce grand serviteur des pauvres et de l’Église.
Du cardinal Paul-Émile Léger, on retient la défense de la dignité humaine blessée, ainsi que le souci du pauvre et de l’indigent, préoccupations réelles et constantes tout au long de son ministère et qui se sont manifestées par de nombreuses fondations caritatives. Un homme d’une grande charité, tel est le souvenir qu’en gardent plusieurs Montréalais. Un homme d’éloquence aussi, parfois même de grandiloquence. Plus que la théologie, il aimait les lettres, Péguy et Claudel en particulier, mais aussi Bossuet. Orateur-né et homme théâtral, il avait le sens de la parole et de l’auditoire, succombant par moments au vedettariat, auquel pouvaient le conduire sa fonction et son instinct pour l’image publique. À cet homme de pouvoir également, parfois dur avec les prêtres et les religieux de son archidiocèse, certains ont reproché d’avoir toujours été du côté de l’autorité : pacellien au temps de Pie XII, partisan de l’aggiornamento au temps de Jean XXIII. Léger n’a toutefois pas réussi à se mettre dans les bonnes grâces de Paul VI, les deux ayant des sensibilités opposées : le premier était indéniablement trop entier et trop imprévisible pour le diplomate raffiné et discret qu’était le second. De fait, au moment où, errant, revenu d’Afrique, Léger ne trouvait plus à se réinsérer dans ce monde qui tournait désormais sans lui, la curie ne lui a jamais fait de place. Bref, il a été un homme rempli de paradoxes, « fragile et spectaculaire », selon Benoît Lacroix, un prince parmi les pauvres, aussi bien à Montréal qu’en Afrique. Dans sa vie, cet homme de cœur et de coups de cœur a donné une part importante à l’émotion, si bien qu’il pouvait, quitte à le regretter, prendre des décisions qui bouleversaient son existence et la remettaient complètement en question. Pas étonnant que le cardinal Léger ait connu si souvent des changements déterminants de trajectoire.
Les archives conciliaires du cardinal Paul-Émile Léger sont inventoriées et peuvent être consultées à la bibliothèque du grand séminaire de Montréal. Pierre Lafontaine en a publié un inventaire : Inventaire des archives conciliaires du fonds Paul-Émile Léger (Outremont [Montréal], [1995]). Le fonds d’archives qui se trouve aux Arch. de la chancellerie de l’archevêché de Montréal n’est pas encore accessible au public. Parmi les écrits de Léger, mis à part ceux que nous avons déjà cités, nous tenons à mentionner les suivants : Détresse des enfants sans famille : allocution au Richelieu-Montréal le 8 mars 1962 (Montréal, 1962) ; « Lettre inédite du cardinal Paul-Émile Léger au pape Jean XXIII en août 1962 », dans Congrès annuel de la Soc. canadienne d’hist. de l’Église catholique, Mémoires de Vatican II, sous la dir. de Brigitte Caulier et Gilles Routhier (Saint-Laurent [Montréal], 1997), 93–113 ; « Remplissez la terre et soumettez-la » : familles et nations face aux problèmes de la natalité (Montréal, 1962) ; Dieu est amour : le Foyer de charité (Montréal, 1963) ; le Prêtre et l’opinion publique dans l’Église (Montréal, 1966) ; Paroles de vie pour le peuple de Dieu (Montréal, 1967) ; et P.-É. Léger et al., l’Église et les laïcs mariés (Montréal, 1962). On trouvera également de ses textes dans : Mandements, lettres pastorales, circulaires et autres documents publiés dans le diocèse de Montréal depuis son érection (30 vol. parus, Montréal, 1869– ), 21–30.
Instit. généal. Drouin, Fonds Drouin, Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception (Bellerive, Québec), 27 avril 1904.— La Presse (Montréal), 14 nov. 1991.— [Ken Bell et Henriette Major], Un homme et sa mission : le cardinal Léger en Afrique (Montréal, 1976).— Riccardo Burigana et Gilles Routhier, « la Conversion œcuménique d’un évêque et d’une Église : le parcours œcuménique du cardinal Léger et de l’Église de Montréal au moment de Vatican II », part. 1–2, Science et Esprit (Montréal), 52 (2000) : 171–191, 293–319.— James Duggan, Paul-Émile Léger (Montréal, 1983).— A. D. Johnson, The value of charity : the story of Paul-Émile Léger (San Diego, Calif., 1983).— Micheline Lachance, Dans la tempête (Montréal, 1986) ; Paul-Émile Léger : le dernier voyage (Montréal, 2000) ; le Prince de l’Église : le cardinal Léger (Montréal, 1982).— André Lamoureux, le Dernier Courrier du cardinal Léger (du 9 novembre au 11 décembre 1967) (Montréal, 1968).— André Naud, « le Cardinal Léger au concile », l’Église de Montréal, 109 (1991) : 1086–1099.— P.-C. Noël, « le Cardinal P.-É. Léger et le De Ecclesia », dans Évêques du Québec (1962–1965) : entre Révolution tranquille et aggiornamento conciliaire, sous la dir. de Gilles Routhier ([Sainte-Foy [Québec]], 2002), 29–56.— Denise Robillard, Paul-Émile Léger : évolution de sa pensée, 1950–1967 (LaSalle [Montréal], 1993).— Gilles Routhier, « Famille, mariage et procréation : le combat de deux cardinaux canadiens », Cristianesimo nella storia [le Christianisme dans l’histoire] (Bologne, Italie), 23 (2002) : 367–428 ; « l’Itinéraire d’un père conciliaire : le cardinal Léger », Cristianesimo nella storia, 19 (1998) : 89–147 ; « Léger et Suenens : les relations difficiles de deux princes de l’Église », dans The Belgian contribution to the Second Vatican Council : international research conference at Mechelen, Leuven and Louvain-la-Neuve (September 12–16, 2005), Doris Donnelly et al., édit. (Louvain, Belgique, et Dudley, Mass., 2008), 325–357 ; « les Réactions du cardinal Léger à la préparation de Vatican II », Rev. d’hist. de l’Église de France (Paris), 80 (1994) : 281–302.
Gilles Routhier, « LÉGER, PAUL-ÉMILE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 22, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/leger_paul_emile_22F.html.
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Auteur de l'article: | Gilles Routhier |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 22 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2013 |
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