LÉGARÉ, ANTOINE, instituteur, né à Saint-Roch de Québec le 2 octobre 1799, fils d’Ignace Légaré, tanneur, et de Marie Parant, décédé à Saint-Roch de Québec le 7 mars 1873.
Après avoir terminé en 1820 sa rhétorique au séminaire de Québec, Antoine Légaré embrassa la carrière d’instituteur. Il fut, au Bas-Canada, le premier laïc ayant poursuivi aussi loin des études classiques à se consacrer à l’enseignement primaire. À cette époque, l’instituteur était regardé comme un malheureux qui n it pas réussi dans d’autres métiers et qui se tournait vers l’enseignement en attendant quelque chose de mieux. Même dans les dernières années de la carrière de Légaré, un instituteur qui gagnait $300 par année était considéré comme très bien rémunéré. À la même époque, un cocher retirait un salaire indentique, mais recevait en plus sa nourriture et son logement. En 1872, Légaré recevra une pension de $35.
Pour Légaré et ses semblables, l’enseignement était donc un véritable sacerdoce : il y consacra tous ses talents et toute sa vie. En 1822, il fonda la première école primaire dans la paroisse Saint-Roch de Québec où il enseigna pendant 50 ans. Entre temps, quelques Québécois courageux avaient suivi les traces de ce pionnier et, en 1845, ils se réunirent sous la présidence de Légaré en vue de former une association d’instituteurs. Légaré fut alors choisi vice-président du premier bureau d’administration. Cinq ans plus tard, la nouvelle société fut reconnue juridiquement sous le nom de l’Association de la bibliothèque des instituteurs du district de Québec.
En 1846, Antoine Légaré avait été nommé par le cabinet membre du Bureau catholique des examinateurs du district de la cité de Québec. C’était avant la fondation des écoles normales. Ce bureau visait à éliminer les instituteurs incapables. Légaré y œuvra jusqu’au 3 janvier 1851.
Les confrères de Légaré le considéraient comme leur modèle et leur doyen et, le 12 juin 1872, ils fêtèrent sa cinquantième année d’exercice dans l’enseignement. À cette occasion, on lui offrit un banquet et une séance littéraire au milieu de cette population de Saint-Roch qu’il avait tant aimée ; il avait enseigné à 4 000 enfants.
Moins d’un an plus tard, célibataire, il décédait à Saint-Roch de Québec, après une maladie de quelques semaines supportée avec résignation.
ASQ, Lettres, Y, 113.— JIP, 1872, 92–125 ; mars 1873, 35.— La Gazette des familles canadiennes et acadiennes (Québec), 31 mars 1873.— P.-G. Roy, Fils de Québec, III : 103–105.
Béatrice Chassé, « LÉGARÉ, ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/legare_antoine_10F.html.
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Auteur de l'article: | Béatrice Chassé |
Titre de l'article: | LÉGARÉ, ANTOINE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |