LEFEBVRE, dit Laciseraye, MICHEL, maître maçon, arpenteur et entrepreneur en bâtiments, né a Trois-Rivières en 1654, fils de Pierre Lefebvre et de Jeanne Aunois, inhumé au même endroit le 21 octobre 1708. Le 3 novembre 1683 il épousa Catherine Trottier, de Champlain, dont il eut huit enfants.

Il y a lieu de croire que, suivant la coutume du métier à l’époque, Lefebvre, qui représente le type même de l’artisan-constructeur, se rendait d’un endroit à un autre de la colonie pour travailler à différents édifices selon les occasions qui s’offraient. De temps à autre il arpentait aussi des terres dans les environs de Trois-Rivières. Toutefois, aucun document ne témoigne de son activité comme artisan, sauf pour sa participation à la construction de la seconde église paroissiale de Trois-Rivières en 1682–1683 et à la construction de la première église paroissiale de Lachine en 1702–1703. L’église de Trois-Rivières a été construite sous l’égide des Récollets et le contrat passé entre les religieux et René Pelletier, charpentier, existe encore. En outre, une inscription dans le greffe de Séverin Ameau révèle que Lefebvre fut chargé de recouvrir le toit de l’église de planches et de bardeaux, et que la fabrique lui a donné la somme de 350# en plus des matériaux pour ce travail. Comme Lefebvre était aussi maître maçon, il est plausible qu’il fût responsable de l’apparence extérieure de l’église. Il ne reste aucune trace de cet édifice, mais. c’était probablement une église semblable à celle que Lefebvre a construite à Lachine. Or, on connaît cette dernière (sauf pour le clocher reconstruit en 1718) grâce à un croquis exécuté avant sa démolition en 1869. (Ce croquis est reproduit dans l’ouvrage d’Alan Gowans, Church Architecture in New France, planche xxix.)

Mais il ne faudrait pas penser que Lefebvre fut un architecte dans le sens moderne du mot. Il était le type même de l’artisan traditionnel, qui « reproduisait » les formes, contrairement à l’architecte moderne, qui « crée » les formes. Il incorporait dans son architecture les proportions et les structures qui lui venaient d’une tradition artisanale collective (probablement la tradition normande puisque son père était originaire de Rouen), plutôt que d’y introduire l’expression d’un goût personnel ou d’une conception esthétique.

Alan Gowans

A. Roy, Inv. greffes not., XI : 120, 121, 135, 224.— É.–Z. Massicotte, Les arpenteurs de Montréal, BRH, XXV (1919) : 223.— Tanguay, Dictionnaire, I : 365 ;VI : 263.— Désiré Girouard, Lake StLouis Old and New, and Cavelier de La Salle (Montréal, 1893), 45ss.— Alan Gowans, Church architecture in New France (Toronto, 1955), 90, 131.— Jouve, Les Franciscains et le Canada : aux Trois-Rivières, 32–34.

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Alan Gowans, « LEFEBVRE, dit Laciseraye, MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lefebvre_michel_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    1 décembre 2024