LE MAISTRE, JACQUES, prêtre, sulpicien, économe du séminaire de Saint-Sulpice à Montréal, né en Normandie vers 1621, tué par les Iroquois le 29 août 1661.

Peu de faits précis nous sont connus de Jacques Le Maistre. Accompagné du sulpicien Guillaume Vignal, il s’embarqua à La Rochelle, le 29 juin 1659, sur le Saint-André, à titre de confesseur des hospitalières Catherine Macé, Judith Moreau de Brésoles et Marie Maillet. Arrivé à Québec le 7 septembre, il se dirigea vers Ville-Marie où il fut nommé économe du séminaire de Saint-Sulpice, fonction qu’il exerça jusqu’à sa mort, survenue le 29 août 1661. Se trouvant ce. jour-là dans un champ de la ferme de Saint-Gabriel, à l’ouest de Ville-Marie, il s’était écarté, pour réciter son bréviaire, d’un groupe d’ouvriers, lorsqu’il fut surpris par des Iroquois sous la conduite d’Otreouti. Saisissant un coutelas, Le Maistre tenta de s’interposer entre les Indiens et les ouvriers, mais il fut tué par une décharge d’arquebuse. Après lui avoir tranché la tête, les Iroquois le dépouillèrent de sa soutane, dont Otreouti se vêtit.

Selon une légende, les Indiens enveloppèrent la tête de Le Maistre dans un mouchoir blanc retiré de sa poche. « Ce linge reçut tellement l’impression de son visage que l’image en étoit parfaitement gravée dessus » et qu’en le voyant on pouvait reconnaître Aaouandio (nom iroquois de Le Maistre). Ayant entendu cette histoire, Simon Le Moyne essaya d’obtenir le mouchoir, mais ses efforts demeurèrent vains.

Olga Jurgens

Morin, Annales (Fauteux et al.), 146–148.— Dollier de Casson, Histoire du Montréal, 157–160, 240.— Marie Guyart de l’Incarnation, Lettres (Richaudeau), II : 206s.— JJ (Laverdière et Casgrain), 263, 265, 303.— JR (Thwaites), XLV : 110, 112 ; XLVI : 188, 216–218 ; XLVII : 94, 102–104.