LE BLANC, PIERRE, cofondateur de Pointe-de-l’Église (Church Point, Nouvelle-Écosse), né vers 1720 à Grand-Pré, Nouvelle-Écosse, fils de Jacques Le Blanc et d’Élisabeth Boudrot ; il épousa le 4 octobre 1745 Marie-Madeleine Babin et ils eurent au moins dix enfants ; décédé à Pointe-de-l’Église le 6 juillet 1799.

Peu après son mariage, Pierre Le Blanc s’établit sur les bords de la rivière aux Canards (rivière Canard) et, lors du grand dérangement des Acadiens de 1755, il possédait 3 chevaux, 5 bœufs, 7 vaches, 13 jeunes animaux, 18 porcs et 55 brebis. La famille Le Blanc, qui comptait alors quatre enfants, fut déportée à Boston où naquit sur le quai, le 25 novembre 1755, peu après leur arrivée, une quatrième fille. Les Le Blanc demeurèrent, semble-t-il, à Lynn, près de Boston, et ils y étaient encore en avril 1767 alors que naissait un dixième enfant. Ils durent y être à l’aise puisque, contrairement à la plupart des Acadiens exilés au Massachusetts, ils ne quittèrent pas cette colonie en 1766. Parmi les Acadiens qui s’en allèrent, plusieurs choisirent de revenir en Nouvelle-Écosse où les autorités britanniques, dans le but de développer davantage cette colonie, leur avaient accordé, depuis 1764, le droit de s’y établir à la condition de prêter le serment d’allégeance.

Ce n’est qu’en 1771 que Pierre Le Blanc et François Doucet, un compagnon d’exil, vinrent explorer en barque la côte du district de Clare, en Nouvelle-Écosse, où certains Acadiens avaient élu domicile depuis 1768. Accompagnés de leur famille, ils revinrent dans la même région en 1772 et s’installèrent en un lieu appelé plus tard Pointe-de-l’Église. La légende veut qu’à leur arrivée, Madeleine, dite La Couèche, l’une des filles de Le Blanc, redonnât courage à ses aînés fatigués et abattus en saisissant une hache et en commençant de couper les arbres et les branches nécessaires à la construction d’un abri. Trois ans plus tard, en 1775, quelque 22 familles étaient Installées dans la région, dont celle de Pierre Doucet, fils de François.

Pierre Le Blanc reçut 200 acres de terre en 1775 et, dix ans plus tard, il acheta ou reçut 350 acres additionnelles. Les descendants de Le Blanc et de François Doucet forment aujourd’hui la majorité de la population de Church Point et de Little Brook. Un des fils de Pierre Le Blanc, Joseph, alla s’établir en 1778 à un endroit appelé de nos jours Wedgeport, où il fut un des pionniers ; il y laissa une nombreuse descendance.

J.-Alphonse Deveau

APC, MG 30, C20, 13.— Archives paroissiales, Sainte-Marie (Church Point, N.-É.), Registre des baptêmes, mariages et sépultures, 1799–1801.— N.-É., Dept. of Lands and Forests, Crown Lands Office, Index sheet no 6.— Arsenault, Hist. et généalogie des Acadiens, 733. P.-M. Dagnaud, Les Français du sud-ouest de la Nouvelle Écosse [...] (Besançon, France, 1905), 24s.— C. J. d’Entremont, Histoire de Wedgeport, Nouvelle-Écosse (s.l., 1967). I. W. Wilson, A geography and history, of the county of Digby, Nova Scotia (Halifax, 1900), 42.

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J.-Alphonse Deveau, « LE BLANC, PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/le_blanc_pierre_4F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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