LA MARCHE, DOMINIQUE DE (baptisé François), prêtre, récollet, missionnaire, supérieur des Récollets en Acadie, commissaire provincial, né vers 1677 en France, décédé à Montargis (département du Loiret), le 14 novembre 1738.
Ordonné prêtre à Rouen en 1701 et nommé lecteur de philosophie au couvent de Québec, La Marche arrive au Canada en 1702, puis retourne en France en 1703 ou 1704, pour revenir en 1705. Au mois de juin 1706, il part de Montréal avec Cadillac [Laumet] pour Détroit ; le registre des baptêmes indique sa présence à cet endroit le 16 août 1706 ; il y demeure jusqu’au 29 juillet 1708. En 1709, il est vicaire du couvent de Québec. Puis il est nommé supérieur des Récollets à l’île Royale (île du Cap-Breton), où il arrive le 27 août 1713. Il participe au choix d’un port pour un établissement français. Les personnes suivantes : L’Hermite, Brouillan de Saint-Ovide [Monbeton*], Jean-Baptiste de Couagne, Péan* de Livaudière, Eury de La Perelle, Jacques d’Espiet de Pensens, Louis Denys* de La Ronde et le père Dominique de La Marche, choisissent Havre-à-l’Anglois, qui sera appelé Louisbourg.
Après le traité d’Utrecht en 1713, c’est à l’île Royale, demeurée possession française, que le père de La Marche laissera sa marque par les nombreux rapports qu’il adressera aux autorités civiles et religieuses. Il visite les principaux postes français en Acadie, devenue possession anglaise, entre autres Port-Toulouse (St. Peters, N.-É.) et Les Mines (Minas) où il rencontre les principales familles de l’endroit. À la suite de ses rencontres et en sa qualité de supérieur des Récollets et de grand vicaire de l’évêque de Québec, il adresse, le 7 septembre 1715, à M. Pastour de Costebelle, gouverneur de l’île Royale, un mémoire dans lequel il parle de la fidélité des Acadiens envers la France et de leur transfert dans l’île Royale. Puis il fait partie d’une commission chargée de représenter auprès des autorités anglaises et françaises les intérêts des Acadiens. Ses démarches n’eurent pas les résultats qu’il désirait. Bien que la libre evacuation des Acadiens dans l’île Royale ait été autorisée par la reine Anne d’Angleterre, les autorités, de part et d’autre, n’ont pas collaboré à ce projet. Selon le père de La Marche, les Acadiens ne sont pas à blâmer pour n’être pas venus à l’île Royale ; la faute en serait, pour une bonne part, au gouverneur Costebelle qui avait décidé que les Acadiens demeureraient là où ils étaient.
Le 2 janvier 1716, La Marche arrive comme aumônier à Port-Dauphin (Englishtown, N.-É.) et il s’empresse d’y construire une chapelle. De 1721 à 1726, il est commissaire provincial des Récollets au Canada. Il retourne en France en 1728, et séjourne à Montargis, comme le mentionnent certains documents ; c’est là qu’il meurt, le 14 novembre 1738. Le Commissaire ordonnateur Soubras a fait de lui cet éloge : « Homme de génie, actif, plein d’adresse et propre à conduire et manier les esprits ».
Archives des Franciscains de Québec, Dossier Dominique de La Marche. AN, Col., B, 39, ff.298v., 302v. ; Col., C11A, 106, ff.276–284 ; Col., C11B, 1, ff.259, 415 ; 2, ff.30, 36–42, 96 ; Col., C11D, 8, f.40 ; Col., F3, 50, f.8.— L.-M. Le Jeune, Tableaux synoptiques de l’histoire de l’Acadie... (Québec, 1918).— McLennan, Louisbourg.
Gabriel-M.-Réal Dumas, « LA MARCHE, DOMINIQUE DE (baptisé François) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/la_marche_dominique_de_2F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |