KENDALL, EDWARD NICHOLAS, officier de marine, explorateur, hydrographe, arpenteur et auteur, né en octobre 1800, probablement en Angleterre, aîné des quatre enfants d’Edward Kendall et de M. C. Hicks ; en mai 1832, il épousa Mary Anne Kay, et ils eurent quatre enfants ; décédé le 12 février 1845 à Southampton, Angleterre, et inhumé à Carisbrooke, île de Wight.

Fils d’un capitaine de la marine, Edward Nicholas Kendall était issu d’une vieille famille de Cornouailles, les Kendall, de Pelyn, près de Lostwithiel. Le 26 octobre 1814, après des études au Royal Naval Collège de Portsmouth, il entra dans la marine royale. Il servit à titre de midship sur plusieurs bâtiments, dont l’Erne qui fit naufrage en 1819 au large des îles du Cap-Vert. En tentant de sauver la cargaison, il subit des blessures dont, selon son propre témoignage, il ne se remit jamais complètement. Dans sa jeunesse, il passa également trois ans à faire des levés dans la mer du Nord, après quoi on le choisit, en 1824, pour devenir hydrographe adjoint de l’expédition arctique de George Francis Lyon. L’expédition, qui devait doubler la presqu’île de Melville (Territoires du Nord-Ouest) et explorer une partie du littoral nord de l’Amérique, dut rentrer en Angleterre sans être parvenue à franchir le détroit de Roes Welcome. Lyon fit un rapport favorable sur le travail de Kendall, et on le sélectionna pour une autre expédition arctique sous le commandement de John Franklin. En 1825, le groupe remonta par voie de terre jusqu’au Mackenzie afin d’explorer le littoral nord en partant du delta de ce fleuve et en allant vers l’est et l’ouest. Kendall servit alors à titre d’hydrographe adjoint de l’équipe qui, sous la direction du docteur John Richardson*, explora en 1826 la côte vers l’est, du delta au fleuve Coppermine, et en dressa la carte. L’expédition rentra en Angleterre en 1827 ; le 30 avril de la même année, Kendall devint lieutenant. De toute évidence, Franklin et Richardson l’avaient tenu en haute estime tout au long du voyage. À leur retour, Franklin écrivit d’ailleurs à Mme Kendall pour louer « le talent, l’esprit d’initiative et l’infatigable zèle » de son fils ; « son amabilité et sa piété, son équanimité et sa constante bonne humeur, ajoutait-il, ont suscité et affermi en nous l’estime et la considération que nous lui garderons toujours ».

En 1828, Kendall s’embarqua sur le Chanticleer pour une expédition scientifique dans l’Atlantique Sud et plus particulièrement dans une région de l’Antarctique, celle des îles Shetland du Sud. Encore une fois, il fit surtout des levés hydrographiques. Puisque l’essentiel des travaux de l’expédition était terminé, il quitta le Chanticleer à l’île Sainte-Hélène au début de 1830 et fut muté sur l’Hecla, dont on avait interrompu la mission – faire des levés de la côte occidentale de l’Afrique – parce qu’un bon nombre de ses officiers et membres d’équipage avaient succombé à la maladie. Au bout de quelque temps, des défectuosités empêchèrent cependant l’Hecla de poursuivre son but, et le vaisseau arriva en Angleterre plus tard en 1830.

Sur l’ordre du ministère des Colonies, Kendall fut chargé confidentiellement, après son retour, d’aller déterminer par des observations astronomiques certains points litigieux de la frontière du Nouveau-Brunswick et du Maine [V. sir Howard Douglas*]. Pendant cette mission, il fit d’autres levés au Nouveau-Brunswick et, une fois de retour en Angleterre en 1831, il participa à la préparation d’une carte de la province. Quand Kendall eut achevé ce travail, lord Goderich, secrétaire d’État aux Colonies, recommanda qu’on lui accorde une promotion. Kendall adressa lui-même une requête au roi dans ce sens, puis Franklin le patronna avec enthousiasme auprès de l’Amirauté, mais tout cela fut sans effet. Kendall demeura lieutenant et, apparemment, il ne reprit jamais du service actif. En 1832, il épousa Mary Anne Kay, nièce de Franklin, qui se montra ravi de l’événement.

Vers 1833, Kendall se lia à la New Brunswick and Nova Scotia Land Company, qu’on avait formée pour promouvoir la mise en valeur, par des immigrants. d’une vaste étendue de terre achetée du gouvernement du Nouveau-Brunswick [V. Thomas Baillie*]. En 1835, en qualité de commissaire de la compagnie à Fredericton, il présenta aux administrateurs un rapport sur l’état général de la colonie, mais on ignore tout de ses relations ultérieures avec l’entreprise. Pendant leur séjour dans cette ville, les Kendall devinrent des amis intimes de James Robb* et de sa famille.

En mars 1838, Edward Nicholas Kendall était de nouveau en Grande-Bretagne où, intéressé par le transport à vapeur, il devint surintendant de la West India Mail Steam Navigation Company. Vers 1843, il travailla pour la Peninsular and Oriental Steam Packet Company, dont il était surintendant à Southampton au moment de sa mort. En 1855, l’un de ses fils, Franklin Richardson, se joignit à cette compagnie.

Clive Holland

Edward Nicholas Kendall est l’auteur de : « Observations on the velocity of sound at different temperatures », John Franklin, Narrative of a second expedition to the shores of the polar sea, in the years 1825, 1826, and 1827 [...] (Londres, 1828 ; réimpr., Edmonton, 1971), app. iv ; « Account of the Island of Deception, one of the New Shetland Ides », Royal Geographical Soc. of London, Journal (Londres), 1 (1830–1831), no 4 : 62–66 ; Reports nos. 1 & 2 on the state and condition of the province of New Brunswick : with some observations on the company’s tract ; laid before the court of directors of the New Brunswick and Nova Scotia Land Company [...] (Londres, 1836) ; et Remarks on steam communication between England and Australasia ; as combined with a system of weekly communication between the colonies of Australasia (Southampton, Angl., 1842).

Le compte rendu que fit Kendall de son voyage du fort Franklin (Fort Franklin, Territoires du Nord-Ouest) à York Factory (Manitoba) en 1826–1827 comme membre de la deuxième expédition de John Franklin est toujours manuscrit et il est conservé avec ses papiers aux Royal Geographical Soc. Arch. (Londres). Une copie sur microfilm du journal est disponible aux Glenbow-Alberta Institute Arch. (Calgary). Parmi les cartes produites par Kendall se trouvent celles qui sont répertoriées dans Maps and plans in the Public Record Office (3 vol. parus, Londres, 1967–  ), 2, nos 632, 1052–1053, 1394, 4174. Ses croquis topographiques sont recensés dans Harper, Early painters and engravers.

Isle of Wight County Record Office (Newport, Angl.), Reg. of births, marriages, and burials, 15 févr. 1845.— Musée du N.-B., J. C. Webster papers, packet 137, prospectus, New Brunswick and Nova Scotia Land Company, 28 févr. 1833.— NMM, P&O/100, F. R. Kendall file.— Scott Polar Research Institute (Cambridge, Angl.), ms 248/310 ; 248/432/1–3 ; ms 696.— The letters of James and Ellen Robb : portrait of a Fredericton family in early Victorian Times, A. G. Bailey, édit. (Fredericton, 1983).— Ramsay, Dalhousie journals (Whitelaw), 3.— Memoirs of hydrography, including brief biographies of the principal officers who have served in H.M. Naval Surveying Service between the years 1750 and 1885, L. S. Dawson, compil. (2 vol., Eastbourne, Angl., [1883]–1885 ; réimpr., en 1 vol., Londres, 1969), 1 : 105.

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Clive Holland, « KENDALL, EDWARD NICHOLAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/kendall_edward_nicholas_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
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